Annulation de l’élection d’Emmanuel Imberton, président de la CCI de Lyon : Philippe Grillot reprend le manche
« Non, je ne suis pas là pour casser ce qui a été fait pendant un an !», assure Philippe Grillot, ancien président de la CCI de Lyon rétabli dans ses fonctions par le tribunal administratif. Il retrouve son bureau, mais va convoquer une nouvelle élection à laquelle il ne se représentera pas.
En ce lundi 1er décembre, 9 heures, Philippe Grillot s’apprête à rejoindre son bureau de la CCI de Lyon.
Un bureau où il n’a plus mis les pied depuis un an, date, pratiquement jour pour jour, de l’élection de son successeur, Emmanuel Imberton, suite à une élection controversée.
Tellement controversée qu’elle a d’ailleurs été cassée par le Tribunal Administratif de Lyon, en date du 27 novembre.
Cette décision judiciaire annule donc l’élection du président actuel, mais celle aussi de son bureau. Et redonne donc leur place aux acteurs présents avant cette élection. A commencer par son ex-président.
« Je convoquerai à nouveau le conseil d’administration, mais cette fois dans les formes… »
Selon les statuts de la CCI, une nouvelle élection doit être convoquée et se dérouler dans les deux mois suivant la sentence. « Je convoquerai à nouveau le conseil d’administration de la CCI, mais cette fois dans les formes pour provoquer une nouvelle élection. Je peux déjà le dire : je ne serai pas candidat », précise Philippe Grillot qui vit ce retour comme un baroud d’honneur. Et, comme un moyen de retrouver une partie de son honneur, suite à son éviction brutale.
L’élection du prochain président, très probablement, Emmanuel Imberton qui retrouverait alors son fauteuil, devrait se dérouler début janvier, en présence du Préfet de région, Jean-François Carenco.
Philippe Grillot sait déjà qu’il ne retrouvera pas celle qui était sa secrétaire, déplacée dans un autre service. Il entend néanmoins assurer les affaires courantes. « Contrairement aux bruits que l’on a fait courir, je ne suis pas là pour casser ce qui a été fait et qui a d’ailleurs été décidé par une assemblée générale souveraine », constate-t-il.
Trente-deux postes budgétaires supprimés
Il n’entend pas casser la délibération concernant la CCI Métropolitaine, ni les décisions touchant aux suppressions de postes dues à la baisse annoncée de 37 % du budget de la CCI sur trois ans.
On sait en effet que l’assemblée générale de la CCI de Lyon a validé, la semaine dernière, la suppression de trente-deux postes budgétaires sur un total de trois cent-cinquante postes au sein des services de la CCI.
Bref, pour Philippe Grillot : « Je n’ai pas l’intention pendant les semaines à venir de me battre contre qui que ce soit ou de perturber l’organisme consulaire. Je vais simplement assurer les affaires courantes. »
Une manière de pied de nez à ceux qui l’ont destitué. Pour lui, c’est tout, mais c’est beaucoup.
Le retour d’Emmanuel Imberton à la tête de la CCI de Lyon est donc programmé par toutes les parties. On le sait, tant le Medef que la CGPME ont de leur côté pris position en sa faveur.
« La séquence la plus digne et la plus courte possible »
Il en est de même pour Jean-Paul Mauduy, président de la CCI régionale qui explique souhaiter : « que soient mises en œuvre les meilleures solutions permettant de garantir la cohérence et l’efficacité d’action de la CCI de Lyon ».
Pour lui, « Une séquence de transition s’ouvre avant que soit de nouveau mise en place une gouvernance durable de l’institution. Dans l’intérêt supérieur des entreprises ressortissantes de la CCI de Lyon et face à l’exigence de responsabilité que leur doit le réseau consulaire, mon souhait le plus vif est que cette séquence soit la plus digne et la plus courte possible. »
Lui aussi assure souhaiter sans l’ombre d’un doute possible que « soit reconduite l’ensemble de l’équipe en place jusqu’à ce matin ; laquelle équipe a fait preuve, depuis un an, d’un remarquable engagement. »
La CCI de Lyon va donc connaître un peu plus que d’ordinaire une vraie trêve des confiseurs…