Cité de la Gastronomie au Grand Hôtel-Dieu à Lyon : la bataille de la communication a commencé…
Des quatre Cités de la Gastronomie labellisées dans l’Hexagone, celle de Lyon va-telle faire la course en tête ? Tel est le souhait de Gérard Collomb qui a lancé officiellement le futur équipement phare du Grand Hôtel-Dieu avec le futur hôtel Intercontinental cinq étoiles. Une bonne partie du résultat va se jouer sur la communication, l’adhésion des professionnels, mais aussi le financement. A Lyon, cela semble bien parti. Inauguration fin 2018…
La fable du lièvre et de la tortue, à la lyonnaise ? Il faut bien reconnaître que la capitale des Gaules a bien failli passer à côté du projet ministériel, lancé en 2013, visant à créer un label «Cité de la Gastronomie ». Gérard Collomb n’y croyait pas.
Il s’est alors fait bousculer par tout ce que Lyon compte de chefs et de représentants des métiers de bouche qui avaient immédiatement compris qu’un tel label ne pouvait que conforter l’image gastronomique de Lyon. Le risque était grand que cette bonne image gastronomique lyonnaise soit subtilisée par d’autres. En l’occurrence Dijon, Tours et Paris-Rungis, choisis dès le premier tour. Heureusement, Lyon a eu droit à une séance de rattrapage…
Le maire a compris le message, à telle enseigne, d’ailleurs que depuis, la mairie et le comité Cité de la Gastronomie qui s’est constitué autour du chef trois fois étoilé, Régis Marcon, met les bouchées doubles.
Très tôt, deux choix ont été effectués pour donner corps au projet lyonnais : celui d’inscrire la Cité de la Gastronomie dans le cadre du grand chantier de rénovation de l’ancien hôpital de l’Hôtel-Dieu. Et en bonne logique, d’inscrire sa thématique dans le domaine de la nutrition/santé.
Nutrition et santé
Le thème est médiatiquement très porteur, tandis qu’il s’agit là des deux points forts lyonnais : l’économie de la santé est très puissante, tout autant que la gastronomie. Les 162 signes de qualité (appellations, labels, etc) que compte la région Auvergne-Rhône-Alpes luit permettent en outre de tabler sur un très riche répertoire de produits et de vins de qualité à proximité.
Restait à franchir deux écueils : faire en sorte que le projet soit porté par l’ensemble de la filière. Et que celle-ci ensuite accompagne médiatiquement un projet urbi et orbi pour attirer l’attention des entreprises mécènes sans lesquelles il n’y aura pas de Cité de la Gastronomie puisque dans le business-plan, ils représentent plus de la moitié du budget.
Tel était donc l’objet jeudi 7 mars, du lancement officiel du projet « Cité de la Gastronomie », sous les ors de l’hôtel de Ville de Lyon, en présence de cinq cents professionnels : tous les chefs étoilés ou non et les représentants des métiers de bouche. Toute la filière était au complet, comme en témoigne la photo ci-dessus rassemblant tout ce petit monde dans la cour de l’hôtel-de-ville.
Il fallait ensuite faire saliver les futurs mécènes. Et il est vrai que la présentation faite de la Cité de la Gastronomie a de quoi mettre en appétit…
On sait désormais précisément de quoi elle sera faite.
On pénétrera dans la future Cité par la porte la plus ancienne de l’Hôtel-Dieu pour arriver place de l’Hôpital datant elle aussi du 17 ème siècle.
Jardins de plantes aromatiques et médicinales
Là, selon la description faite par l’architecte lyonnais en charge des travaux, Albert Constantin, on sera d’emblée attiré par les arômes distillés par les jardins de plantes aromatiques et médicinales, qui accueilleront les visiteurs.
L’accueil de la Cité de la Gastronomie, elle même, se fera, là encore, sous le dôme le plus ancien de l’Hôtel Dieu (17ème siècle également) : on y trouvera la billetterie, ainsi qu’une profusion d’écrans. A côté de l’entrée du musée, un café, « Le comptoir Rabelais ».
Sous le Dôme, également une boutique de 100 m2.
A l’entresol, les visiteurs découvriront un espace d’exposition racontant l’histoire de l’alimentation à travers les âges et les continents, ainsi qu’un espace animé par des professionnels des métiers de bouche. On y pratiquera la découverte et la démonstration des métiers ; ainsi qu’un restaurant baptisé « Fernand Point ».
On accédera au 1er étage où se situera le musée permanent par un escalier datant aussi du 17ème siècle. On connaît déjà la thématique de la première exposition : le blé.
La salle d’exposition sera installée dans l’ancienne infirmerie. On y trouvera également des salles d’expositions temporaires, ainsi qu’un espace de démonstration avec amphithéâtre consacré aux expériences sensorielles autour des cinq sens.
Le deuxième étage qui sera ouvert sur le Dôme en mezzanine, accueillera également des expositions temporaires. La première sera consacrée au Japon. Des ateliers culinaires disposés à ce niveau permettront aux visiteurs de passer de la théorie à la pratique….
Un Grand Temple de la Gastronomie française ?
Ce futur musée devrait attirer près de 200 000 personnes par an, telle est du moins la fourchette basse affichée. Mais surtout, par capillarité, cette « Cité de la Gastronomie » affiche la volonté d’irriguer une bonne partie du reste de l’Hôtel Dieu où en sus, près de 10 000 m2 seront consacrés à la gastronomie et à l’œnologie, notamment sous la forme de nombreux restaurants.
Bref de là à penser que l’ensemble du site du Grand Hôtel-Dieu se transformera en un Grand Temple de la gastronomie française, selon le terme utilisé par Gérard Collomb il n’y a qu’un petit pas que, dans leur enthousiasme, les participants au lancement de cette future Cité de la Gastronomie sont prêts à franchir. L’inauguration est prévue fin 2018.
Il reste donc deux ans et demi encore pour affiner le concept et…assurer son financement, loin d’être bouclé.