L’agence LowCost 360 vient bousculer le monde de la publicité lyonnaise

En général quand une entreprise voit arriver un confrère concurrent, elle n’apprécie guère cette intrusion. C’est humain.

 On imagine que ce sentiment doit être encore accentué du côté des agences traditionnelles de pub à l’annonce de l’arrivée à Lyon d’un confrère un peu particulier : LowCost 360.

 Il s’agit d’une agence low cost qui le revendique haut et fort dont le créateur, Jean-Paul Tréguer, Pdg du Groupe, assure pratiquer des prix de deux à trois fois inférieurs à ceux de ses confrères.

 Installée Tour Oxygène à la Part-Dieu

 Ce qui ne l’empêche apparemment pas de gagner de l’argent : l’entreprise qui vient d’ouvrir à Lyon une agence de cinq personnes dirigée par Daniel Damien est installée dans la prestigieuse tour Oxygène de la Part-Dieu.

 LowCost 360 entend marcher sur les plate-bandes de ses confrères, mais pour commencer de façon relativement limitée, en réalité, puisqu’elle entend passer de six clients en Rhône-Alpes traités jusqu’à présent de Paris (dont le chimiste Bayer et CroquetLand), à onze ou douze d’ici la fin de l’année. Pas de raz-de-marée pour l’instant en prévision.

 Ses clients ? « Ce sont essentiellement des PME à qui nous proposons un accès au média majeur pour les entreprise qu’est la télévision, alors qu’elles pensaient ne pas y avoir droit car à leurs yeux, trop cher», assure Jean-Paul Tréguer

 Le secret ? « Nous proposons une offre claire sous forme de package : de 250 000 à 350 000 euros, all inclusive. Il n’y a pas de mauvaise surprise pour le client », assure la patron de LowCost 360.

 Mais comment sa société peut-elle arriver à faire chuter les tarifs de manière aussi importante ?

 Jean-Paul Tréguer Tréguer adore tellement répondre à ce type de question qu’il en a fait un livre : « La révolution du low cost, les raisons d’un succès», chez Dunod, faisant de lui, le spécialiste référent du low cost en France, fréquemment invité par les chaînes TV.

 Cent-cinquante films publicitaires par an

 Mais comment donc arrive-t-il à faire baisser ses coûts à ce point dans la pub ?

 « Nous avons réussi à faire baisser les prix des films publicitaires de manière importante en travaillant avec un seul et unique studio. Nous lui garantissons a minima 40 à 50 films par ans, des films de même qualité que ceux de nos confrères. Cette importante charge de travail tout au long de l’année lui permet de mutualiser les frais de ses productions. Un film publicitaire coûte en moyenne 200/250 000 euros. Nous arrivons à négocier aux alentours de 40 à50 000 euros. »

Résultat, selon le boss de LowCost 360, « avec près de 150 films tournés par an, nous sommes devenu l’un des plus importants, sinon le plus important producteur de films sur les 700 tournés chaque année en France. »

 Autre façon de minorer les coûts: « Nos salariés sont associés au capital. Ils perçoivent des salaires plus raisonnables que ceux perçus dans les autres entreprises de publicité. En contrepartie  comme nous gagnons de l’argent, ils perçoivent chaque fin d’année des dividendes. »

 Ni standardistes, ni assistantes

 Comme dans les avions où les salariés font tout y compris le nettoyage de la cabine, il en est de même à LowCost 360 qui a supprimé standardistes et assistantes.

 Enfin, « chaque équipe est hyperspécialisée , ce qui nous permet de gagner un temps fou : entre le « brief » client (*) et la diffusion du film à la TV, nous ne mettons que huit semaines », se félicite Jean-Paul Tréguer

 Ceci pour la pub TV. Pour la pub digitale, « nous sommes des pionniers de l’achat d’espaces aux enchères, ce qui nous permet d’acheter des invendus à des tarifs de 50 à 70 % inférieurs à ceux nos confrères. »

 Résultat : dix ans après sa création, LowCost 360 fait travailler 90 salariés qui réalisent près de 200 millions d’euros de chiffre d’affaires pour 6 millions de marge brute (chiffres 2014). Le Groupe possède des filiales dans huit pays.

Jean-Paul Tréguer a décliné son concept dans tous les créneaux de la pub, à travers de multiples filiales : Lowcost média (agence média) ; Digilowcost (agence digitale) ; Lowcost Factory (agence opérationnelle), SeniorAgency (marketing pour les 50 ans et plus), etc.

 Un modèle qui manifestement réussit à cette agence de pub qui n’a guère de concurrents sur son créneau low cost, de sa dimension, du moins.

 « De ton modèle tu ne dévieras point… »

 Pour son créateur, Jean-Paul Tréguer, il ne s’agit pas d’abandonner les fondamentaux qui ont fait son succès, rappelant ce qu’il appelle le 10ème commandement de l’entreprise low cost : « de ton modèle tu ne dévieras pas ». « Ce qui menace le low cost c’est l’embourgeoisement. Nous entendons conserver notre modèle pur et dur ! », lance-t-il.

 Les autres agences de publicité rhônalpines devraient donc continuer à le maudire longtemps…

 (*) Le brief est un document dont l’objectif est de présenter les faits nécessaires à l’agence chargée de formuler une proposition pour une action ou une création marketing pour un annonceur. Il expose les objectifs et la stratégie de l’annonceur , son budget et les contraintes d’action.