La start-up lyonnaise Lili Smart veut lever 500 000 euros pour se développer sur un marché de la santé peu exploré : celui des aidants familiaux
Les nouvelles technologies, les objets connectés peuvent-ils faciliter la vie des 8,3 millions d’aidants familiaux qui accompagnent en France un proche souffrant d’Alzheimer, de Parkinson, etc ? Créateurs de la start-up Lili Smart, Aymeric Garnier et Vincent Théry le croient en développant toute une batterie de services, permettant de mieux gérer le quotidien de tous ceux qui sont en perte d’autonomie, en fédérant aidants et professionnels de santé, en mettant en œuvre tout un système d’accompagnement.
C’est en accompagnant sa grand-mère Marie qui souffrait d’Alzheimer qu’Aymeric Garnier s’est dit qu’il y avait quelque chose à faire. Que les nouvelles technologies pouvaient rendre plus faciles et plus efficaces la vie de ceux que l’on appelle les aidants, leurs familles, les personnels de santé, tous ceux qui accompagnent une personnes en perte d’autonomie, pour cause de grande vieillesse, d’Alzheimer, de Parkinson, etc.
Après deux ans de recherche, en compagnie de médecins lyonnais spécialisés, à travers un partenariat avec l’Institut du vieillissement des Hospices Civils de Lyon. Aymeric s’apprête avec Vincent Théry à lancer les services Lili Smart, la start-up qu’ils ont créée et qui est installée à Tassin-le-Demi-Lune.
Pour pouvoir démarrer, ils ont commencé à lever 500 000 euros auprès du nouveau hub du crowdfunding de la CCI de Lyon Métropole : Go Funding qui les a amenés à choisir Raizers comme site de financement participatif. La Bpi (Banque Publique d’investissement) les accompagne également.
Des partenaires financiers qui croient en eux. Ce marché de l’accompagnement des aidants est en effet très important : ils sont 8,3 millions en France donnant en moyenne près de six heures de leur temps par jour à l’un de leurs proches.
Le business plan de Lili Smart prévoit un chiffre d’affaires de 6,4 millions d’euros en 2019 et de 34 millions d’euros d’ici cinq ans. D’après leurs calculs, l’équilibre financier pourrait être atteint dès 1 800 clients.
Des algorithmes d’intelligence artificielle
Optimiste nos deux start-upers ? Pas tant car ce qu’ils préconisent n’existe pas sous cette forme, du moins. Ils sont les seuls à proposer un ensemble de solutions très complètes.
Celles-ci sont constituées par une plateforme en ligne sécurisée, une montre connectée et des capteurs intelligents placés à des endroits stratégiques chez le malade, le tout relié à des algorithmes d’intelligence artificielle.
La plateforme en ligne sécurisée est une application sur ordinateur, smartphone ou tablette permettant l’échange entre l’ensemble des membres d’une famille, les aidants et les personnels de santé qui interviennent au domicile de la personne concernée.
Les capteurs permettent de suivre l’évolution de la perte d’autonomie, tandis que la montre est là pour détecter les chutes, mais aussi stimuler la personne, soit en lui indiquant que l’heure du repas est arrivée, l’heure d’utilisation du pilulier, etc.
Pour Aymeric Garnier, « le marché s’est focalisé sur les malades, nous nous sommes axés à la fois sur les malades bien sûr, mais aussi les aidants et tout leur environnement ».
Le but est d’aider le plus longtemps possible au maintien à domicile de la personne concernée.
Les services développés par Lili Smart ont demandé près de deux ans de recherche&Développement et de tests en co-conception avec dix familles pendant douze mois, et les professionnels de santé.
De nombreux partenariats déjà signés
Les deux fondateurs de Lili Smart ont déjà signé de nombreux partenariats pour distribuer leurs services, avec le groupement PharmaVie (600 officines en France et un réseau à l’international) et avec la société de services DomPlus. Des mutuelles, des caisses de retraites se montrent également intéressées.
Les outils qu’ils proposent permettent aux personnes en perte d’autonomie de rester le plus longtemps chez elles, ce qui pour elle est à la fois source de satisfaction, mais aussi d’économies pour la Sécu. Deux packages sont proposés : « l’essentiel » à 60 euros par mois, puis un service plus complet à 90 euros. Ils ont obtenu l’agrément « service à la personnes », ce qui permet au client de bénéficier d’un crédit d’impôts de 50 %.
Du concept au test, le pas est désormais franchi. Reste aux deux start-upers Lyonnais à réaliser le grand saut de la commercialisation. Leur objectif est, si le marché répond rapidement en France, d’engager sans tarder un développement à l’international.