Musée des Confluences : un budget de 18 millions d’euros de fonctionnement qui devra être abondé par les entreprises
Un nouvel acteur vient de voir le jour dans le secteur très concurrencé des séminaires et réunions diverses d’entreprises à Lyon : le nouveau musée des Confluences qui a ouvert ses portes le 20 décembre. Une partie de son budget de fonctionnement s’appuie sur la privatisation des lieux à destination des entreprises.
De bien lourdes étrennes pour la nouvelle structure métropolitaine… L’association des contribuables lyonnais les chiffre, ces étrennes à près de 30 millions d’euros.
Pour Hélène Lafont-Couturier, la directrice du musée, c’est 18 millions d’euros, pas plus. Telle est la somme dévolue au budget de fonctionnement du nouveau musée des Confluences qui d’ici quelques jours-le 1er janvier 2015-va entrer dans le giron de la Métropole présidée par Gérard Collomb. Merci pour le cadeau !
C’est en tout cas la somme officiellement budgétée par le Conseil général du Rhône pour assurer le fonctionnement de ce vaisseau de près de 200 mètres de long pour une superficie globale de 27 000 m².
Deux auditoriums, de nombreuses salles, une vue imprenable
A l’intérieur : un auditorium de 300 places, un autre de 118 sièges, près de 5 000 m² dédiés aux expositions permanentes (1 900 m2) et temporaires (2 800 m2), quatre ateliers pédagogiques. Sans oublier, un café, une brasserie tenue par le chef deux fois étoilé de Chasselay, Guy Lassausaie et une belle terrasse.
S’y ajoutent quatre salles de commission, une salle « Rhône » de 130 m2 au niveau -1, disposant d’une baie vitrée sur le fleuve et une salle de réception de 346 m2 au niveau 3, donnant un accès privilégié à la terrasse panoramique à la vue imprenable.
Ce bâtiment, le « Nuage » est aussi une sculpture, donc, beaucoup de place perdue. Aucun risque de se sentir étouffé dans ce grand espace. Dès l’entrée, le lieu en impose…
Lyon-entreprises, l’a écrit : le prix à payer pour la construction de ce bâtiment qui donne « à voir ce que Lévi-Strauss nomme l’arc-en-ciel des cultures humaines », comme le souligne Hélène Lafont-Couturier, sa directrice, est de 328 millions d’euros, selon les calculs de l’association de contribuables Canol.
Mais quel est le « modèle économique » de ce musée dédié à la connaissance et à l’émerveillement qui ambitionne « héberger le parcours de l’Homme », de ses origines à son rapport à la mort ; et au sein duquel, au fil des salles, on croise aussi bien des sculptures Inuit taillées sur une gigantesque vertèbre de baleine, de magnifiques tableaux aborigènes ou une vieille voiture made in Lyon, datant de l’époque où la capitale des Gaules recélait plusieurs dizaines de constructeurs automobiles.
Pas de craintes à avoir pour approvisionner les quatre à cinq expositions temporaires prévues chaque année : le fonds du musée est l’un des plus importants de France, il est doté de 2,2 millions d’objets !
Quinze millions d’euros de subventions de la future Métropole
Mais revenons à son budget de fonctionnement : 18 millions d’euros.
La plus large part est constituée par 15 millions d’euros de subventions assurées par la Métropole.
Ces quinze millions sont répartis à hauteur de 49 % dans la gestion de la structure qui fait travailler quatre-vingt-treize salariés chargés à la fois du musée Confluence, ainsi que du centre de conservation des fonds du musée, situé dans le 7ème arrondissement de Lyon.
Le reliquat est constitué à hauteur de 45,8 % par le contenu culturel : la restauration et les achat d’œuvres.
Le reste du budget, soit 3 millions provient de la billetterie : le prix d’entrée est de 9 euros en tarif plein et de 5 euros pour les 18/25 ans, mais le tarif est réduit à 6 euros pour tous à partir de 17 heures.
Le musée escompte 780 000 euros des entreprises
Enfin, une part relativement importante de ce budget doit provenir, selon le « business plan » du musée »-soit 26 % des 3 millions d’euros-de la commercialisation de l’espace via privatisation d’espaces et des relations avec les entreprises. Ce qui représente très précisément 780 000 euros.
La commercialisation est d’ores et déjà lancée. La plaquette du musée le stipule d’entrée : « Le musée est conçu pour recevoir des événements d’entreprises, conférences, réunions, colloques, workshops, cocktails, lancements de produits, dîners de gala… »
A quand la première soirée de gala ?