100 % de protection, 150 emplois à la clef : le masque novateur de la start-up lyonnaise Airxôm fait forte impression au CES de Las Vegas
En 2015, Matthieu atteint de la mucoviscidose, imagine avec son ami Alexandre, de développer un masque super protecteur, qui permettrait notamment à ceux qui en ont vraiment besoin de mener une vie normale dans nos grandes villes et dans tous les environnements pollués. Il impulse le projet et réfléchit au design, mais il décède en 2016.
Son père, le Lyonnais Vincent Gaston, 63 ans, décide, en partenariat avec l’école d’ingénieurs de l’Insa de Lyon et de l’écosystème d’innovation lyonnaise, de réaliser le masque né des rêves de son fils.
Il s’associe alors avec l’industriel Franck Glaizal et le financier Yves Hervieu-Causse et s’entoure des compétences les plus pointues dans le domaine des textiles techniques de la région Auvergne Rhône-Alpes pour créer la start-up lyonnaise Airxôm.
Une véritable innovation : ce masque qui a demandé trois ans de recherches et qui n’a aucun équivalent pour l’heure dans le monde a constitué une des attractions du CES de Las Vegas, le salon mondial de l’électronique et des technologies qui vient de se terminer.
“Nous étions présents au CES avec Vincent Gaston pour présenter le masque Airxôm : en l’absence des GAFA, les journalistes se sont rués vers les start-up et comme, contrairement à beaucoup d’entre elles, on pouvait visionner et toucher notre innovation, nous avons rencontré un succès médiatique extraordinaire, avec des articles ou des sujets sur les chaînes TV, aussi bien aux Etats-Unis qu’en Asie”, explique encore tout étonné Franck Glaizal, le directeur général d’Airxôm, de retour à Lyon.
Cent-trente grammes
Il s’agit d’un masque de protection assez volumineux pesant 130 grammes qui ne laisse passer aucun virus et filtre aussi les bactéries et les particules fines des villes, voire aussi les microscopiques composés organiques volatils que l’on peut notamment rencontrer au sein des entreprises industrielles.
Trong Dai Nguyen, ingénieur Insa diplômé du département génie mécanique a rejoint la start-up lyonnaise en 2020. Il en est le directeur technique. “Ce masque constitue un dispositif portable de purification d’air, le premier masque actif du monde. Concrètement, il possède plusieurs niveaux de protection. D’abord, il filtre l’air entrant et sortant puis il décontamine et détruit les particules grâce à la photocatalyse. Il est composé de deux filtres : le premier neutralise les virus et les bactéries et le second détruit les particules résiduelles polluantes en émettant des rayons UVA sur un catalyseur. C’est la raison pour laquelle il est utilisé avec une batterie “, détaille-t-il. Une batterie d’une durée de 8 heures d’autonomie.
Son efficacité à plus de 99,9 % a été testée par plusieurs laboratoires dont celui de virologie à Lyon.
Son autre qualité est mise en avant par Franck Glaizal : “ il s’agit de son étonnante respirabilité, tant à l’inspiration qu’à l’expiration. Rien à voir avec les masques en tissu que l’on porte actuellement..!”
Les masques de la start-up sont conçus pour durer quatre ans, ce qui relativise leur prix, très élevé, aux alentours de 300 euros.
Objectif : 20 000 masques en 2023
La start-up lyonnaise Airxôm ne compte pour l’heure que cinq personnes, mais ses ambitions sont grandes.
“Pour fabriquer nos masques, nous avons signé un partenariat industriel avec une société textile spécialisée de Vaulx-en-Velin, Art-Martin. La fabrication va démarrer fin janvier, début février”, précise Franck Glaizal.
Il poursuit : “Nous avons l’ambition d’en fabriquer 20 000 d’ici 2023 et près de 100 000 d’ici 2025. Déjà les commandes affluent, notamment du côté hospitalier”, se félicite le directeur général d’Airxôm.
Ce masque a notamment pour but de protéger les personnes souffrant de maladies chroniques respiratoires, des porteurs de greffes ou des personnes fragiles pour qui la question de l’air est très sensible ; mais aussi et sans doute surtout les professionnels qui sont avec ce masque assurés de n’ingérer aucune bactérie ou virus, tout en ayant un confort de travail sans équivalent.”
Franck Glaizal ne se fait pas d’illusion. “Nous sommes les seuls pour l’instant sur ce marché ; mais nous avons bien conscience que ça ne durera pas. Mais nous avons six mois d’avance et entendons bien les mettre à profit…”