12 000 lettres en sa faveur : après la consultation de la Métropole lyonnaise, le métro E sera-t-il le seul à surnager ?
Pendant trois mois s’est déroulée dans la Métropole une consultation sur l’avenir du métro à Lyon. Avec une question centrale : faut-il encore développer le métro à Lyon ? Et où ? La consultation s’est terminée mercredi 15 décembre, avec deux dossiers sur quatre qui pourraient surnager, avec en tête de gondole le Métro E : la décision est attendue au 2ème trimestre 2022.
Le Sytral a lancé pendant trois mois, entre le 21 septembre et le 15 décembre, une consultation sur l’avenir du métro à Lyon. Il s’agissait de répondre à de nombreuses questions : faut-il édifier une nouvelle ligne ? Voire plusieurs ? Aucune ? Faut-il mettre en place des transports de substitution ?
Ligne E : 100 000 voyageurs/jour
Même si rien n’est encore décidé, la prolongation du métro D vers La Duchère (coût : de 1 à 1,2 milliard d’euro, avec 40 000 voyageurs/jour) ; et surtout la création d’une ligne E du 5ème arrondissement de Lyon vers Tassin-la-Demi-Lune (coût 1,5 à 2 milliards d’euros, avec 100 000 voyageurs/jour) sortent plutôt favorablement de cette consultation.
En revanche, deux projets semblent bien abandonnés : la prolongation du métro A vers Décines-Meyzieu (coût selon le Sytral d’environ 1,6-1,7 milliard d’euros, avec 50 000 voyageurs/jour) et la prolongation du métro B vers Caluire-Rillieux (coût de 2,2 à 2,7 milliards d’euros, avec 70 000 voyageurs/jour).
» Il ressort de cette consultation que les besoins sont indiscutables. Notamment sur les corridors du projet de la prolongation du métro B et de la création du métro E. Le métro A a déjà des solutions, même si elles sont à améliorer. Idem pour le fuseau du métro D », a expliqué Bruno Bernard, le président du Sytral, à l’heure du bilan, à l’issue de la consultation.
« Le terminus du métro E qui était prévu à Alaï était lié à l’Anneau des Sciences, le périphérique ouest. Aujourd’hui, ce projet n’existe plus et n’existera plus. Faut-il l’installer à cet endroit ou en milieu plus urbain, c’est une des questions que l’on doit se poser », s’est interrogé Bruno Bernard, président écologiste de la Métropole et du Sytral, organisme organisateur des transports publics.
Après, pour lui, c’est un problème de budget : “ Les capacités budgétaires du Sytral ont été affaiblies par la crise du Covid-19. En prenant en compte les projets que l’on a nécessité de faire, tels le renouvellement des bus, l’automatisation et la modernisation des métros existants, il nous reste une marge de manœuvre, de l’ordre de 1,5 milliard à 2 milliards maximum », détaille-t-il. C’est le coût annoncé du Métro E.
Le président du Sytral poursuit : « Cela dépendra donc aussi de la capacité de la Métropole de Lyon à dégager des financements supplémentaires au détriment forcément d’autres politiques.”
Les choix interviendront au cours du deuxième 2022.
Bruno Bernard détailla sa feuille de route au cours des mois à venir : » Je vais convoquer une commission générale à la Métropole de Lyon, fin janvier 2022 pour regarder quels financements la Métropole est prête à mettre pour aller plus vite sur le développement des transports en commun. Il faut aussi que nous échangions avec les maires pour savoir quels développements urbains nous sommes prêts à accepter sur ces territoires. Car pour construire un métro, pour construire des trams, il faut en même temps assumer qu’on accepte de densifier là où on développe des transports en commun lourds. Les deux questions ne peuvent pas être complètement décorrélées. »
Pour le reste, le président de la Métropole a demandé de nouvelles études pour les métros E et B.
Dans l’ouest lyonnais, on milite depuis longtemps pour le métro E
Dans le même temps, pour accompagner cette consultation et jouer un rôle de lobbying en faveur du Métro E, la municipalité de Tassin-la-Demi-Lune a lancé une pétition qui a suscité 12 000 lettres en faveur du métro E, émanant bien au-delà de cette seule commune.
Pour son maire, Pascal Charmot : “ plus de 12 000 habitants ont répondu à l’appel à la mobilisation des maires de l’Ouest lyonnais en faveur du projet de métro E que nous avons déposé aux pieds du sapin de Noël du Président de la Métropole de Lyon et du Sytral, mercredi 15 décembre, pour lui rappeler que l’urgence climatique ne se joue pas uniquement à la COP26, mais aussi plus concrètement sur son territoire, où des centaines de milliers d’automobilistes restent prisonniers chaque jour dans des embouteillages sans fin, et sans solution de transport collectif de masse.”
Et d’ajouter : « Jamais le besoin d’un métro pour l’Ouest Lyonnais ne s’est fait ressentir avec autant de force !»
Et l’édile de lancer : « A l’image des retours de nos concitoyens pendant cette nouvelle phase de consultation, tout est prêt dans l’Ouest Lyonnais pour donner vie à ce Métro tant attendu par nos concitoyens. A l’heure du bilan de la COP26 et où le monde nous invite « à préférer le train », il est urgent d’être concret, pragmatique et cohérent”.
Cet appel sera-t-il entendu ? Il apparaît en tout cas que si un seul projet de métro arrive à surnager, ce qui n’est pas encore sûr, loin s’en faut, c’est bien le Métro E qui tient la corde…
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Illustration : projet de Métro E (source Sytral)