1ère IGP d’Auvergne-Rhône-Alpes, l’Ardèche, ce pays de cocagne où l’on trouve des vins aux rapports qualité-prix étonnants
Pas toujours besoin de mettre beaucoup d’argent pour dénicher un bon vin. Il suffit souvent de frapper à la bonne porte.
Ils n’ont pas la réputation des Côtes-Rôties, Condrieu et autres Saint-Joseph de la Vallée du Rhône, ils sont en IGP (Indication Géographique Protégée), l’équivalent de ce que l’on appelait autrefois les « Vins de Pays ».
A petits prix, certains réussissent à rivaliser avec les meilleurs.
Ce pays de cocagne est l’Ardèche et notamment le Sud-Ardèche, où 70 viticulteurs et coopératives entreprenantes se sont fédérés dans une Union qui rassemble 14 caves coopératives et 58 caves particulières à la fois sur les meilleures pratiques pour se challenger sur la qualité ; mais aussi pour promouvoir eux-mêmes leurs vins avec succès.
A l’heure où même dans les Côtes du Rhône génériques, après le Bordelais, un certains nombre de viticulteurs trinquent et que les prix s’érodent, les vignerons de cette Union ardéchoise semblent avoir trouvé la bonne martingale.
L’IGP représente 90 % de la production des vins du Sud Ardèche.
C’est cette dénomination qui constitue le critère de qualité de ces vins. Elle encadre en effet les conditions de production, valorise le travail de tous et génère une solidarité entre les producteurs qui mettent collectivement en avant leurs terroirs multiples.
L’Ardèche, c’est même la première production IGP de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Ses limites géographiques : les Cévennes à l’ouest, le Rhône à l’est et les gorges de l’Ardèche au sud.
On y trouve ce qui fait sa richesse, une grande variété de terroirs : les vignes poussent à côté des oliviers, pins, lavandes (il n’y en a pas que dans la Drôme !), mûriers ou châtaigniers et sont entourées des nombreuses rivières qui parcourent le territoire.
Ce sont par ailleurs, important en période de réchauffement climatique, près de 5 000 kilomètres de cours d’eau qui traversent le Sud Ardèche pour alimenter le fleuve Rhône.
Outre la grande variété de terroirs, on y trouve aussi de nombreux cépages dont certains comme le chatus sont en pleine renaissance : en IGP, les cépages autorisés dans chaque vin sont en effet plus nombreux que dans les AOP (appellations).
C’est cette plus grande liberté qui « nous offre la possibilité d’innover, de créer selon les caractéristiques du millésime et du terroir cultivé, des vins de cépages et des vins d’assemblage », se félicite Marc Dejoux, le président du syndicat IGP Ardèche.
Doté d’une grande souplesse, ces vignerons qui ont appris à mutualiser leurs efforts, ont su, au fil des années s’adapter au marché, développant notamment en quantité des blancs et des rosés dont la demande est forte.
Malgré des prix de ventes excédant rarement les 10 euros, ils arrivent à vivre correctement de leur travail de la vigne. Et n’en demandent pas plus !
Parmi les vins conseillés que nous avons pu déguster, nous pouvons citer :
-En blanc le chardonnay IGP Ardèche « Amandier 2021 » à la robe or aux reflets verts développant un nez de menthe et de vanille, d’une belle rondeur, ample : 10,10 euros.Contact : cliquez ICI
-En rosé; le Gris d’Ardèche 2022, des Vignerons Ardéchois, un rosé tiré du grenache à la robe délicate couleur melon aux délicats nez d’agrumes et de pêche (6,90 euros). Contact ICI
https://boutique.vignerons-ardechois.com/coups-de-coeur/30-gris-d-ardeche-grenache-rose-2022-75cl.html
-En rouge, à la cave de Lablachère, un vin à base de chatus (cépage ancien en pleine renaissance), IGP Ardèche 2020 à 8,20 euros : il recèle des arômes dominants de fruits confits avec une bouche puissante, un vin de garde (10 ans). Contact : ICI.
-En rouge : le domaine Walbaum, « Villa 2020 » IGP Ardèche (60 % grenache, 30 % carignan et 10 % syrah) à 9,50 euros : un vin à la robe grenat aux arômes de fruits noirs et épices , aux tannins souples. Contact : ICI
-Le top de cette liste est la cuvée « Terra Noé 2021 » des Vignerons Ardéchois », syrah et grenache, tiré d’un domaine « solidaire » possédé par 600 sociétaires qui s’étend comme un théâtre antique sur 25 ha regroupés autour d’un domaine et aux petits rendement de 30 à 45 hectos/ha (12,10 euros). Un rouge puissant et aromatique. Contact : cliquez ICI.
Photo : les viticulteurs responsables de l’Union des vignerons ardéchois