1ère ville française à l’adopter, Lyon vise avec Car2go, la même réussite que le Velo’v
Gérard Collomb veut faire de Lyon une ville en pointe en matière d’inovations vertes. Il n’est donc pas étonnant qu’il ait préempté le nouveau concept mis au point par le constructeur allemand Daimler en partenariat avec Europcar : Car2go, déjà expérimenté avec succès dans d’autres villes européennes. Lancé en grande pompe le 1er février devant l’hôtel-de-ville de Lyon, Car2go se veut d’une grande simplicité grâce à un système de géolocalisation. Une simplicité qui permet un coût attractif. Les 200 Smart mises à la disposition des Lyonnais connaîtront-elles, toutes proportions gardées, le même succès que le Velo’v ?
Un investissement de trois millions d’euros entièrement pris en charge par le privé, un démarrage prudent, des voitures identiques et une grande simplicité d’utilisation : en lançant Car2go à Lyon, Gérard Collomb, a aussitôt fait le parallèle avec le succès du Velo’v dont il revendique haut et fort la paternité.
Cela signifierait que les deux cents Smart fortwo à moteur thermique (90 g de Co2), mais dotées du système stop and go (qui coupe le moteur à l’arrêt), proposées aux Lyonnais depuis le 1er février, seront plusieurs centaines, voire plusieurs milliers à terme ? On n’en est pas encore là. Mais à coup sûr, le lancement, effectué devant l’hôtel de ville de Lyon s’est voulu spectaculaire et médiatique.
Les deux promoteurs du concept Cart2go, le constructeur automobile allemand Daimler et le loueur de voitures Europcar ont voulu se servir de Lyon, première ville de France à adopter le système, comme base de lancement d’un concept qui pourrait intéresser près d’une cinquantaine de villes dans l’Hexagone.
Le concept a le mérite de la simplicité. Les deux cents voitures sont géolocalisables sur votre ordinateur ou votre téléphone portable grâce à une application spécifique.
Une fois en possession de l’abonnement Car2go valable une fois pour toutes (prix : 14,90 euros, pas de caution), vous recherchez le véhicule garé au plus près de vous sur votre iPhone ou votre téléphone portable. Une fois localisé, vous l’ouvrez avec votre carte magnétique, la clef est dessus : vous pouvez démarrer. Et vous pouvez rouler où vous voulez avec la Smart à deux places, avec une contrainte cependant : la garer après usage au sein des 44 km2 couvrant la ville de Lyon intra-muros. La petite couronne lyonnaise, ainsi que Villeurbanne pourraient suivre dans un deuxième temps.
Un concept qui avait évidemment tout pour séduire Gérard Collomb qui n’investit pas un centime dans l’opération. L’investissement de l’ordre de 3 millions d’euros au départ est entièrement financé par Daimler et Europcar. Mieux même, suite à un accord avec le Grand Lyon, la possibilité de stationner sans contrainte s’effectue en contrepartie d’une redevance de 70 euros par an et par voiture.
Le risque pris par le premier magistrat lyonnais est donc nul, mais les retombées recherchées en terme d’image pourraient être fortes en cas de succès. Autant que le Velo’v ?
Le concept peut en effet répondre à la problématique d’engorgement des grandes villes occidentales. Un même véhicule est utilisé chaque jour en moyenne par cinq personnes.
Pour Gilles Vesco, adjoint au Grand Lyon chargé de la mobilité, l’arrivée de Car2go pourrait amener un certain nombre de familles lyonnaises à se séparer de leur troisième, voire de leur seconde voiture qui encombrent les chaussées.
Certes les retombées médiatiques auraient été encore plus fortes s’il s’agissait de voitures électriques. Mais pour Gérard Collomb, cela aurait été trop compliqué à gérer comme le montre l’Autolib parisien de Gérard Bolloré avec ses Blue cars électriques..
Le risque de vandalisme, l’un des plus gros écueils de ce type d’autopartage ne semble pas traumatiser ses promoteurs. Pour Marc Spickermann de Daimler, « en réalité, nous avons constaté dans les villes où existe déjà Car2go, que le niveau de vandalisme est nettement plus faible que nous l’avions escompté au départ ».
Reste à savoir si les Français vont se comporter de manière aussi civique que les Allemands ou les Autrichiens, pays où le concept Car2go s’est d’abord développé : à Ulm, Hambourg, Düsseldorf et Vienne, notamment.
Près de 60 000 personnes sont déjà abonnées dans le monde entier. Et à Lyon, avant même que la campagne de publicité ne soit engagée, 89 personnes avaient déjà fait acte de candidature.
Gilles Vesco n’exclut pas, si la demande correspond aux projections, de passer rapidement de 200 à 300 voitures. Ce serait le signe que, comme le Velo’v ce nouveau système d’autopartage correspond à un besoin. Selon un sondage, 47 % des conducteurs urbains envisageraient de se séparer de leur voiture si de vraies solutions alternatives leur étaient proposées…
(*) Le paiement se fait à la minute, avec des tarifs réduits à l’heure et à la journée. Le tarif de location est de 0,29 euros à la minute, de 12,90 euros à l’heure et de 39 euros à la journée de 24 heures. Lorsque le client est arrêté, pour des courses, par exemple, le conducteur bénéficie lors de cet arrêt, d’un tarif spécial de 0,09 euros. L’essence, l’assurance et les coûts du parking sont inclus dans ce tarif.
Photo (DL) : Lors du lancement devant l’hôtel-de-ville de Lyon, par Gérard Collomb, en présence des représentants de Daimler et d’Europcar.