2020, année de crise ? Pas pour la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes qui affiche 139 millions d’euros de résultat net
La grande majorité des banques présentes en Auvergne-Rhône-Alpes ont plutôt bien traversé la crise et pas seulement parce qu’elles ont servi de guichets aux prêts garantis par l’Etat (PGE). C’est le cas de la Caisse d’Epargne-Rhône-Alpes qui malgré d’importantes provisions pour risques a affiché un résultat net en recul de seulement 12,7 % par rapport à 2019, à 139,1 millions d’euros. Si les effectifs ont un peu maigri (une centaine de salariés en moins), ce ne fut pas au détriment des agences dont le réseau est maintenu en l’état.
Si la plupart des banquiers de la place de Lyon reconnaissent avoir connu quelques sueurs froides à l’annonce du 1er et sévère premier confinement, la suite de l’année 2020 les a rassérénés.
Ce fut aussi exactement le cas pour la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes dont le président du directoire, Alain Denizot a présenté ses résultats 2020. Il a ainsi annoncé un résultat net consolidé que l’on peut qualifier de bonne facture, à 139,1 millions d’euros, en recul de seulement 12,7 % par rapport à 2019 (- 20,2 millions d’euros).
Crédit : croissance des parts de marché
Et ce, malgré un coût du risque du fait de la crise en hausse de 36,4 millions d’euros, “en ligne avec une politique de provisionnement prudente dans le contexte de dégradation de l’environnement économique que nous avons connu”, explique Alain Denizot. Ce qui au passage, malgré la crise permet à la banque régionale d’améliorer encore son ratio de solvabilité à 21,1 %, très largement au-delà des exigences réglementaires.
Cette résilience à la crise s’explique notamment par des parts de marché en croissance en matière de crédit.
Certes, les PGE (prêts garantis par l’Etat) qui ont concerné 5 800 entreprises sont passés par là (0,9 milliard d’euros) ; mais plus globalement l’activité de financement de la Caisse d’Epargne s’est révélée en hausse de 8,8 % à 6,5 milliards d’euros.
Les engagements de crédits d’équipement sur tous les marchés ont ainsi augmenté de 5,4 % à 1,7 milliard d’euros, portés notamment par le secteur public.
Ce fut stable sur le marché des crédits aux entreprises, mais la Caisse d’Epargne a aussi répondu dans le même temps aux besoins des acteurs de la Santé et de l’Economie sociale et solidaire (ESS), quelque peu malmenés par la crise (+ 81 millions d’euros).
Ne pouvant dépenser leur argent les Auralpins confinés ont épargné : les dépôts à vue ont ainsi augmenté de… 25,8 %, les excédents de collecte ayant quasiment triplé en 2020 à 1,4 milliard d’euros. Avec à l’arrivée des encours de collectes en hausse de 10,7 %.
Un centre d’affaires professionnel
Nouveauté cette année, le président du directoire de la Banque a notamment annoncé le déploiement d’un centre d’affaires professionnel sur le territoire de la Métropole lyonnaise.
Côté effectif, Alain Denizot a en effet confirmé que contrairement à certains de ses confrères, il n’est pas question de diminuer le nombre d’agences, ni les personnels qui y sont affectés.
En revanche, les effectifs globaux ont diminué d’une centaine de salariés, suite à la mutualisation de fonctions supports via des plateformes nationales ; et ce, à travers le groupe BPCE, l’organe central commun à la Banque populaire et à la Caisse d’épargne.
Pour la suite, en l’occurrence la relance, Alain Denizot estime que la banque qu’il dirige est dans les starting-blocks de la reprise.
Elle a souscrit dans le fonds souverain lancé par la Région à hauteur de 10 millions d’euros avec de nombreux partenaires et s’apprête à accompagner les PPR (prêts participatifs de relance), ce nouveau dispositif soutenu par l’Etat qui prend la suite des PGE pour aider les entreprises à investir et se développer.
“Ils permettent d’avoir une vision globale des besoins financiers des entreprises, nécessitant d’embrasser toutes leurs problématiques”, estime Didier Bruno, du directoire, en charge du Pôle Banque du développement régional. Et ce, afin de leur permettre de repartir du meilleur pied possible…