547 000 nouveaux auto-entrepreneurs en 2020, un record !
Les Français sont séduits par l’auto-entrepreneuriat en temps de crise
En 2020, le nombre de créations d’entreprises a connu une augmentation de 9 %, soit 45 000 microentrepreneurs supplémentaires de plus. À titre de comparaison, les créations d’entreprises classiques ont reculé de 13 %. Un autre record jamais vu en France depuis des décennies et des chiffres qui en disent long sur la situation économique du pays.
Vraisemblablement, les Français ont connu des difficultés financières en 2020. Résultat, ils ont été nombreux à vouloir se créer leur propre emploi pour ne plus dépendre de personne. En temps de crise, les charges et les démarches administratives complexes les ont détournés de l’entrepreneuriat classique.
Résultat, ils ont massivement décidé de s’inscrire au régime de l’auto-entrepreneur. Il faut dire que la création d’une microentreprise ne prend pas plus de quinze minutes et qu’elle est gratuite. De même, les charges sont nulles si votre chiffre d’affaires l’est aussi. L’auto-entrepreneuriat est donc parfait, soit en complément de salaire, soit pour entreprendre sans risque.
Le secteur de la livraison en pleine explosion
Sans surprise, c’est le secteur de la livraison qui a capté la plus grande part des créations de microentreprises en 2020. Avec le secteur du transport en général et celui de l’entreposage, le secteur de la livraison à domicile génère pas moins de 12 % du total des créations de microentreprises cette année. Il faut dire que les confinements ont fait du marché une véritable mine d’or. Les livraisons de courses et de nourriture ont connu une croissance extraordinaire.
De même, le secteur du commerce a connu une belle croissance. Les auto-entrepreneur sont les principaux responsables, notamment parce qu’ils ont su profiter de la croissance de la vente en ligne. Une fois encore, le confinement a été dur pour les commerces physiques, mais il a permis à plein de nouveaux petits commerçants de se faire connaître en ligne. Les particuliers ennuyés chez eux ont beaucoup plus consommé en ligne que d’habitude.
Assez étonnamment, la consommation des particuliers n’est pas revenue à la normale après la fin des confinements. Résultat, les secteurs du commerce en ligne et de la livraison n’ont pas été de simples bulles. Néanmoins, il est encore un peu tôt pour tirer de grandes conclusions sur l’avenir de ces secteurs et du statut, la crise sanitaire et économique n’étant pas encore passée.
En Espagne, les auto-entrepreneurs deviennent des salariés
Parallèlement, l’Espagne mène le combat inverse du gouvernement français. Une récente décision de justice a forcé les plateformes de livraison en ligne à reconnaître à ses livreurs indépendants les mêmes droits qu’à des salariés. C’est une première en Europe et c’est une décision que les plateformes, les gouvernements et certains livreurs craignaient.
En France, le gouvernement a toujours davantage soutenu les plateformes que les auto-entrepreneurs qui travaillent pour elles. Certains travailleurs n’y voient pas d’inconvénients et apprécient l’indépendance que le statut leur offre. D’autres le trouvent aliénant et se plaignent des faibles assurances sociales qu’il offre (retraite et chômage quasiment nuls).
Actuellement, le regain d’intérêt des Français pour le statut d’auto-entrepreneur pourrait plaider en faveur d’une certaine disparition du salariat. Néanmoins, il faut savoir raison garder : nous sommes en temps de crise et ce nouveau record de création de micro-entreprise n’est pas une tendance de fond naturelle, mais bien une réaction à une situation catastrophique. À suivre donc.