A l’initiative de la start-up PaintUp : le premier robot de traitement de façades est lyonnais
Il évite l’installation d”échafaudage, peut travailler jour et nuit avec une extrême précision : créée par Romaric Gomart, la start-up PaintUp a une longueur d’avance en mettant au point le premier robot de traitement de façade de grande dimension, capable d’opérer jusqu’à trente mètres de hauteur. Il est apte à décaper, nettoyer, peindre et bientôt, de percer, ce qui peut être utile dans le cadre des travaux de rénovation thermique des bâtiments…
Lors de ses travaux de construction, le Campus numérique de la Région à Charbonnières a dans la discrétion la plus totale fait l’objet d’une …1ère mondiale : 1 800 m2 de façade ont été décapés à l’aide du premier robot de traitement de façades.
C’est un peu l’œuf de Collomb, personne ou presque n’y avait songé : mettre au point un système de robot évitant la mise en place d’échafaudages et souvent des travaux dangereux ou inconfortables.
A l’origine de cette “première”, une start-up lyonnaise, “Paint”’up”, créé par Romaric Gomart, 39 ans, un ingénieur issu de l’Ecam (Ecole catholique des arts et métiers), à Lyon.
Travaillant chez Alstom Transport à Paris, il rêvait avec son épouse de s’installer à Lyon où il avait des attaches familiales.
L’occasion idéale de créer sa start-up sur un concept qu’il avait imaginé, celui d’un robot de traitement de façades. L’idée est de faciliter le décapage et la peinture de surface sur une grande dimension.
Une machine complexe
Une machine complexe faisant appel à plusieurs technologies qui a demandé pour sa mise au point quelques brevets et surtout un vrai savoir-faire que seule la pratique permet d’atteindre.
L’idée est rapidement jugée excellente, car la start-up de Romaric Gomart passe avec succès toutes les courses d’obstacles mises à disposition des jeunes pousses à lyon : il est éligible au programme Lyon Start-Up, puis à celui de “ Pépites” ; tout en bénéficiant d’une aide de la Banque Publique d’investissement (Bpi).
Les premiers tests sont effectués au sein du laboratoire de l’Insa à Lyon : banco !
Aujourd’hui, Romaric Gomart qui a déjà engrangé quelques chantiers est en train de négocier cinq contrats il commence à entrer du chiffre d’affaires (100 000 euros en 2020), en exploitant son prototype qu’il n’aurait désormais aucun mal à dupliquer avec l’aide de ses partenaires, parmi lesquels Staübli Robotics (Faverges, Isère) ; le groupe Manitou, spécialiste du chariot élévateur, Leica géosystem ou encore les peintures Wagner.
“Pour l’instant, nous vendons des mètres carrés de peinture en prestation de service et nous envisageons à terme d’ouvrir des franchises”, explique-t-il.
Il va opérer sa première levée de fonds cette année qui va s’établir aux alentours de 200 000 euros.
Reste la question qu’on lui pose souvent : avec son robot de traitement de façades, ne supprimera-t-il pas à terme des milliers d’emplois de façadiers ou de peintres ?
Dans le sens de l’Histoire
Il explique qu’en fait, son innovation va dans le sens de l’Histoire : “ Le bâtiment est un secteur sous tension qui a beaucoup de mal à recruter. C’est surtout une main d’œuvre détachée qui mène les travaux de façades. Elle est de surcroît soumise à des produits toxiques.”
Et d’ajouter, “C’est aussi un métier dangereux, c’est un secteur du Bâtiment où l’on déplore deux fois plus d’arrêts de travail et trois fois plus de morts que dans le reste du BTP”, souligne-t-il.
Pour l’heure, cet “œuf de Collomb” n’a que peu de concurrents : une société israélienne, notamment, s’est mise sur les rangs.
“J’ai une longueur d’avance”, se félicite Romaric Gomart qui entend bien la conserver…