Abel : à partir d’un des plus anciens bouchons de Lyon, Philippe Florentin est en train de décliner une dizaine d’épiceries dans la Métropole
Abel n’est pas seulement le frère de Caïn. Abel, est un nom qui vous dit certainement quelque chose. Situé dans le quartier d’Ainay, c’est l’un des bouchons lyonnais les plus anciens (né en 1726) et l’un des plus courus pour la qualité de sa cuisine lyonnaise pur jus et sa convivialité.
Abel, ce bouchon historique a été racheté en 2008 par Philippe Florentin. “Une prise d’arme”, se félicite-t-il.
Philippe Florentin ? Un homme qui ne tient pas en place. C’est l’un des serials restaurateurs les plus actifs de Lyon.
Il a d’abord fait fortune dans la communication avec Kouro Sivo qu’il a vendu en 2007 à un grand groupe et qui était le premier groupe de communication indépendant de France, avec ses 347 salariés.
Avec les fonds récoltés, il a créé le Groupe FLIC (Food Leasure Investment Company) avec son partenaire de toujours, Bruno Metzlé.
Il a alors multiplié les concepts avec des enseignes telles que Bieh ou Zinc Zinc, son premier restaurant ouvert à Neuilly, etc.
Il a donc ensuite acquis l’un des bouchons les plus emblématiques de Lyon, Abel, lui octroyant assez rapidement un petit frère, plus orienté Brasserie dans l’esprit Bocuse et situé rue de la Bourse, dans la Presqu’île lyonnaise : le Bistrot d’Abel.
Lui, propose de grands classiques, telles que les quenelles, poulet à la crème et aux morilles, foie de veau, ris de veau, rognons… mais revisités et des nouveautés, le tout restant dans la grande tradition de la cuisine lyonnaise bourgeoise qui plus que jamais a ses fans, vu le succès rencontré par cette table.
Une marque forte, le choix de la qualité et d’une cuisine bien ancrée dans la cuisine locale et régionale, bref locavore : cette recette a amené Philippe Valentin, à se dire que créer des épiceries à partir de cette même formule aurait un sens. “Nous proposons une offre 100 % régionale et c’est unique sur le marché”, lance Philippe Forentin.
Il a désormais revendu une grande partie de ses restaurants, n’en gardant que quatre et vient de se lancer, la soixantaine venant dans cette nouvelle aventure.
Trois Epiceries Abel… pour l’instant
La vente du local qui était occupé par une pharmacie qui avait fermé ses portes à côté du restaurant historique Abel dans le quartier d’Ainay lui a permis de tester le concept d’”Epicerie Abel” en 2018.
Sur une cinquantaine de mètres carrés d’espace de vente, on y trouve de nombreux plats préparés comme les poulets à la crème aux morilles, la salade de bœuf, le coq au vin, des quenelles, etc. (60 % de l’assortiment), mais aussi des pâtés en croute, des terrines, des sauces, soupes, une quarantaine de références de vins de la région, un petit rayon fromage et enfin des douceurs : tout ce qui tourne autour des confitures et des desserts. Un succès vite dopé par la pandémie et les confinements qui avaient amené la fermeture des restaurants.
Une deuxième épicerie a ouvert ses portes le 27 novembre dernier à la Croix-Rousse ; puis une troisième tout récemment, le 11 décembre, cours Vitton à Lyon.
“Là où se trouvent des diasporas lyonnaises”
Vu le succès rencontré, Philippe Florentin et son équipe ne comptent pas s’arrêter là : “ Les Lyonnais ont de nouveaux mode de consommation, nous allons les suivre : nous allons ouvrir une dizaine d’Epiceries Abel dans la métropole et au-delà, à Oullins, Sainte-Foy-lès-Lyon, Charbonnières, Villefranche, etc.”, explique-t-il.
Pour fournir les plats tout préparés vendus dans ses Epiceries, il bénéficie d’un grand laboratoire basé à Pommiers, à côté de Villefranche dans le Beaujolais.
Et, parallèlement, il développe la vente en ligne ; notamment en partenariat avec Chronofresh, la filiale de transport de produits frais et surgelés, en 24 h de Chronopost. “Un plat que nous envoyons sous vide arrive en moins de 24 h à l’autre bout de la France”, détaille Philippe Florentin.
Bref, si le chiffre d’affaires de son groupe FLIC, du fait de la fermeture de ses quatres restaurants, a plongé de 10 millions d’euros en 2019, à 7,5 millions, cette année, ses équipes tournent désormais à plein.
A moyen terme, il envisage de développer des épiceries Abel hors de la région lyonnaise, “là où on l’on trouve des diasporas lyonnaises: à Megève, Paris, Marseille, Bordeaux, etc.”
Si beaucoup de restaurateurs font actuellement grise mine et on les comprend, ce n’est pas le cas de Philippe Florentin qui a su entamer un virage stratégique au bon moment….
Pour l’aider à financer son développement, il a trouvé un partenaire de poids : Amundi qui, ayant pris 20 % du capital, est tout simplement la plus grande société européenne de gestion d’actifs avec près de 1 700 milliards d’euros d’encours ! Un groupe comme cela ne peut pas se tromper, sur les pépites qu’il accompagne…