Adocia, Tivoly et Metabolic Explorer : le trio gagnant 2014 à la Bourse
Ces trois valeurs moyennes des régions Rhône-Alpes et Auvergne ont successivement gagné …750 %, 109 % et 69 %. Une biotech, une industrielle et une autre de la chimie verte : elles sont arrivées en tête de la centaine de sociétés cotées en Bourse dans la région Rhône-Alpes. Dans le wagon de queue : Duc, Atari, MND.
Les stars de la Bourse 2014 en Rhône-Alpes ont été des sociétés biotech ou biochimique.
Deux d’entre elles figurent dans le trio de tête des plus fortes croissances de l’année dernière (*).
C’est la société lyonnaise Adocia qui fait, très largement la course en tête : + 750 % ! Il s’agit d’une société biotech en pointe dans la lutte contre le diabète.
La principale raison de cette hausse record qui s’est accentuée en décembre : l’accord à 570 millions de dollars signé en fin d’année 2014 entre Adocia qui a développé près de cent brevets depuis sa création et le géant pharmaceutique américain Eli Lilly.
Un accord de licence global couronnant les travaux de cette société sur le développement d’une insuline ultra-rapide.
Cet accord s’est traduit par le paiement immédiat de 50 millions de dollars, ainsi que des paiements potentiels d’étape pouvant atteindre 280 millions, au fur et à mesure des développements de la phase clinique…
En sus : des royalties à des taux progressifs sur les ventes.
La commercialisation de cette insuline ultra-rapide pourrait intervenir en 2017. Un beau parcours : Adocia s’est introduite en Bourse en janvier 2012, il y a trois ans. Elle affiche déjà une valorisation boursière de 354 millions d’euros. Et ce n’est sans doute pas fini !
Une société industrielle sur le podium : Tivoly
C’est plutôt réconfortant : derrière Adocia, suit une société industrielle, Tivoly, plus précisément spécialisée dans la mécanique : + 109 %. Cette PME familiale savoyarde de 600 salariés est spécialisée dans la conception, la fabrication et la commercialisation d’outils coupants (forets, mèches, tarauds, fraises, alésoirs, embouts de vissage, etc.).
Ce groupe s’intéresse à deux marchés : grand public et professionnel : grandes surfaces de bricolage, quincailleries, sociétés de maintenance, de bâtiments et de distribution de fournitures industrielles généralistes ; ainsi que la construction mécanique : essentiellement industriels, distributeurs de fournitures industrielles spécialisées et fabricants de machines-outils.
Le groupe dispose de cinq sites de production implantés en France, en Espagne, aux Etats-Unis, au Royaume Uni et en Chine.
Metabolic Explorer : la chimie verte plaît aux investisseurs
Dernière à figurer sur le podium, une société basée dans le biopole de Clermont-Ferrand. Sa présence précède la fusion Rhône-Alpes-Auvergne.
Metabolic Explorer dont le cours a gagné 69 % est une entreprise de la chimie verte. Elle est spécialisée dans le développement de procédés de production de composés biochimiques.
Le groupe a pour vocation de permettre à des industriels de faire face à la fin annoncée du pétrole et donc, de continuer de produire, mais autrement
Utilisant le principe éprouvé de la fermentation industrielle, la société offre la possibilité de pallier les procédés de pétrochimie actuels lourds et coûteux par l’utilisation d’une large gamme de matières premières renouvelables et pérennes.
Ses composés chimiques sont notamment utilisés dans la fabrication de peintures, solvants, plastiques, fibres textiles, fils chirurgicaux ou encore aliments pour animaux.
A fin 2013, la société disposait d’un portefeuille de trois produits en développement.
Créée en 2009, Metabolic Explorer qui réalise un faible chiffre d’affaires et est toujours dans le rouge, reste une start-up. La hausse du cours est spéculative : elle s’explique par l’attente de la décision de l’autorité sanitaire américaine, la FDA, qui doit rendre prochainement son verdict sur l’autorisation de la L-Methionine. Il s’agit de produire, à partir de végétaux, une molécule (la L-Methionine) utilisée dans l’alimentation animale.
Un CAC 40 régional
Ces belles progressions de trois PME, toutes dans le compartiment C des valeurs moyennes d’Euronext, illustrent la bonne santé de ces dernières.
Si le CAC 40 a fait du surplace, l’autre indice des valeurs moyennes, le CAC mid and small qui les représente, a lui, gagné près de 8 %. Or, cet indice rassemble de très nombreuses valeurs de la région Rhône-Apes.
A noter que désormais les régions Rhône-Alpes-Auvergne-Bourgogne ont leur CAC 40 régional : l’indice LPB (pour Lyon Pôle Bourse) 40. A sa tête, un comité scientifique qui a choisi 40 valeurs de ces trois régions : de Michelin (20 milliards d’euros de chiffre d’affaires) à Genoway : 7 millions d’euros…
Les plus mauvaises performances 2014 : Duc, Atari et MND
En queue de palmarès : Duc, Atari et MND.
Le volailler Duc a vu son cours fondre de 37 %. Cette société est spécialisée dans la production, l’abattage, le conditionnement et la commercialisation de volailles. Elle a subi la crise du secteur. Le groupe qui est le 1er producteur européen de volailles certifiées a affiché en 2013 un résultat net de – 5 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 201 millions.
Atari : l’ex-Infogrames reprise par Frédéric Chesnay, l’ancien directeur financier de Bruno Bonnell a vu aussi son action plonger. La chute s’explique : l’entreprise qui est sortie l’année dernière du Chapter 11 américain (l’équivalent d’un redressement judiciaire) est en pleine restructuration. Son cours a chuté de 71 %.
La plus mauvaise surprise concerne MND dont le cours a plongé de 75 % : il s’agit pourtant d’une société qui s’est introduite en Bourse récemment : en octobre 2013. Cette entreprise spécialisée dans les prestations de protection, d’aménagement et de sécurisation des domaines skiables et des sites de loisirs a creusé ses pertes : de – 7,6 millions d’euros, après une perte nette de – 4,7 millions un an plus tôt. Elle a affiché -10 millions d’euros de résultat net lors de son dernier exercice pour 50 millions de chiffre d’affaires…
Au total, cependant, si le CAC 40 a stagné, 2014 fut un relativement bon cru pour les valeurs moyennes : en région, au 31 décembre, on comptabilisait deux fois plus de valeurs dans le vert que dans le rouge.
(*) D’après le tableau des valeurs régionales de ZoneBourse recensant une centaine de valeurs, tous compartiments confondus.