Alain Tur, Pdg, demande le placement en procédure de sauvegarde du Lyonnais AST groupe, 2ème constructeur français de maisons individuelles
Frappé par la violente crise de l’immobilier neuf, AST Groupe, deuxième constructeur français de maisons individuelles a annoncé le 19 avril qu’une procédure de sauvegarde accélérée avait été ouverte au tribunal de commerce de Lyon. Objectif : « garantir sa continuation opérationnelle ». A cette annonce, son cours de Bourse, déjà pas flamboyant a chuté de 25 %
La crise actuelle de l’immobilier n’est pas sans conséquences sur les entreprises du secteur.
Depuis début 2024, plusieurs grands promoteurs, à l’instar de Nexity, Vinci et même Bouygues ont annoncé des plans sociaux.
A son tour AST Groupe (*) dont le Pdg est Alain Tur et dont le siège est basé à Décines dans la Métropole lyonnaise a annoncé le 17 avril l’ouverture, à sa demande, d’une procédure de sauvegarde accélérée, par le Tribunal de commerce de Lyon.
« Il s’agit de garantir sa continuité opérationnelle tout en préservant au mieux les intérêts de ses partenaires commerciaux et de ses collaborateurs », explique le promoteur immobilier fortement impliqué en Auvergne-Rhône-Alpes.
Il est vrai qu’AST Groupe a mené ces derniers mois des discussions avec ses différents partenaires, garants, banquiers et les créanciers publics. Ce qui a permis au groupe d’obtenir le soutien de la majorité de ses créanciers financiers, mais sans être en mesure d’obtenir un accord de l’intégralité des créanciers financiers concernés.
D’où cette demande en clause de sauvegarde accélérée qui offre un cadre juridique spécifique « lui permettant de faire adopter par la juridiction dans des délais resserrés un plan de sauvegarde pérenne. «
« Les chantiers en cours seront achevés »
« Cette procédure n’implique que les établissements financiers d’AST Groupe, les actionnaires fondateurs et les créanciers publics et produira, vis-à-vis de ceux-ci uniquement, des effets d’ordre financier (arrêt des paiements, du cours des intérêts et des poursuites) », précise la société.
Pas d’inquiétude pour les autres partenaires de la société assure le promoteur immobilier : « les clients et les autres créanciers, tels que les fournisseurs et sous-traitants du Groupe, ne sont pas concernés par la procédure. Les fournisseurs et les sous-traitants continueront d’être réglés selon les modalités contractuelles. Les clients retrouveront un cours normal de la bonne terminaison de leurs chantiers. «
La période d’observation devrait être d’une durée maximum de 4 mois. A l’issue de celle-ci, AST Groupe présentera au tribunal de commerce un plan de continuité de l’activité.
Un endettement net de 8,2 millions d’euros.
A fin mars 2024, la trésorerie du Groupe s’élevait à 13 M€ et les dettes à 25,3 M€ (dont 4,1 M€ liés aux dettes IFRS 16), soit un endettement net (hors IFRS 16) de 8,2 M€.
AST Groupe a demandé à Euronext Paris la reprise de la cotation de ses actions à l’ouverture des marchés le 19 avril : à la reprise, le cours a chuté de 25 % à 0,40 euro. Sur un an, la chute s’affiche à 75 %…
Photo Alain Tur (AST Groupe)
(*) Créé il y a trente ans, le constructeur, promoteur et industriel, AST Groupe dispose d’un réseau national de concessionnaires qui distribue l’ensemble de ses marques en maison individuelle, notamment les maisons à ossature bois (Natilia) et les studios de jardin à ossature bois (Natibox).