Année noire pour la Compagnie des Alpes qui plonge dans le rouge
C’est un sérieux vol plané pour le spécialiste des remontées mécaniques. La Compagnie des Alpes, leader mondial de l’exploitation des domaines skiables, a plongé dans le rouge en 2019/2020. Sa perte s’affiche à 104,3 millions d’euros à cause du Covid-19, bien sûr qui l’a contraint à fermer parcs de loisirs et stations de ski. A comparer avec l’exercice 2018/2019 au cours duquel le groupe avait dégagé un bénéfice net record de 62,2 millions d’euros…
L’exercice avait pourtant très bien démarré, les analystes financiers s’y attendaient. Après un année noire, la Compagnie des Alpes qui exploite les remontées mécaniques de onze stations alpines (dont Les Arcs, La Plagne, Tignes ou Val d’Isère) et gère de nombreux parcs d’attraction, termine son exercice 2019/2020, clos à fin septembre, avec une perte nette dépassant les 100 millions d’euros.
Cet exercice intègre des charges exceptionnelles de 69,6 millions d’euros -liées à des dépréciations d’actifs, la crise affectant la valeur comptable de ces derniers, ainsi que la trajectoire financière du groupe sur deux exercices.
Ce passage dans le rouge bien foncé est bien sûr la conséquence des fermetures de sites causées par la pandémie, qui ont fait plonger le chiffre d’affaires.
Celui-ci a fondu de 28 % en 2019/2020, à 615,6 millions d’euros, les parcs de loisirs (-39%) souffrant davantage que les stations de ski (-19 %).
«Cette perte de chiffre d’affaires entraîne un impact très négatif sur les résultats, mais nous l’avons plutôt contenue, car la maîtrise de nos coûts a absorbé 40 % de cette baisse de chiffre d’affaires », a minimisé le président du groupe, Dominique Marcel.
Cette maîtrise des coûts est passée par la réduction des investissements et des frais de personnel, avec le recours au chômage partiel.
En outre cet été dans les parcs de loisirs (Parc Astérix, Futuroscope, parcs Walibi…) le groupe est parvenu à faire «70 % de l’activité de l’année dernière qui avait été excellente, soit une bonne performance compte tenu du contexte sanitaire, de la distanciation, des jauges maximales parfois et des canaux de distribution comme les comités d’entreprise, qui n’ont pas fonctionné», a-t-il souligné.
Un PGE de 200 millions d’euros
La situation financière a en outre été sécurisée avec l’obtention d’un prêt garanti par l’Etat (PGE) de 200 millions d’euros et la confirmation de lignes de crédit de 147 millions d’euros.
Le résultat opérationnel s’établit de son côté à -105,9 millions d’euros en 2019/2020, contre +105,1 millions d’euros lors de l’exercice précédent.
Quelles perspectives désormais pour le groupe de loisirs alors que l’on est toujours dans l’incertitude sur les dates de réouverture de stations de ski, le 7 janvier, comme le laissait entendre le premier ministre ?
Dans cette hypothèse, le groupe estime que le manque à gagner s’établirait à plus de 100 millions d’euros. Il est vrai aussi qu’une fois la réouverture des stations opérées, si la clientèle française devrait être au rendez-vous, ce ne devrait pas être le cas pour les différentes clientèles étrangères.
Qui plus est, en ce qui concerne la clientèle britannique, fort nombreuse, se rajoute le frein très fort que pourrait provoquer un “no deal” au 1er janvier 2021.
Le groupe a néanmoins encore de belles munitions : “Nous sommes confiants dans notre capacité à couvrir nos besoins de liquidité jusqu’à fin 2021, même dans des scenarii très dégradés”, explique le groupe.
Pas de dividendes…
Il faut savoir que la Compagnie des Alpes dispose de 310 millions d’euros de trésorerie, de lignes de crédit et de découverts non tirés et il n’a pas d’échéances significatives à court terme.
Ceci explique que Dominique Marcel, le Pdg du groupe, reste confiant “dans sa capacité de rebond”…
Reste aussi que les actionnaires devront pour cette année se serrer la ceinture : c’est une première, la Compagnie des Alpes ne versera pas de dividendes au titre de son exercice 2019/2020…