Après la tempête boursière de 2011 : un quart seulement des valeurs moyennes de Rhône-Alpes finissent l’année dans le vert
On s’en doutait, mais la réalité est encore plus cruelle : les trois quarts des valeurs moyennes cotées en Bourse dans la région Rhône-Alpes ont fini l’année 2011 dans le rouge. Seuls vingt sociétés cotées ont surnagé, avec en tête du palmarès, la société Artprice de Thierry Hermann qui, dotée depuis le 1er janvier du pouvoir de pratiquer des enchères en ligne sur le marché de l’art a vu son cours s’envoler de… 553 % ! Le trio de tête est également composé de Medea (crampons pour pneumatiques) dont le cours a bondi de 201 % et de ST-Supont (produits de luxe), de 90 %. En queue de peloton figurent Haulotte (nacelles élévatrices) dont l’action perd 54 %, Clayeux (textile), qui recule de 65 % et Memscap (électronique) dont l’action s’effondre de 74 %…
Et le vainqueur est…Artprice ! C’est cette société informatique basée à Saint-Romain-au-Mont-d’or, dans le Rhône qui s’adjuge sans conteste la première place du palmarès 2011 des 84 valeurs moyennes cotées en Bourse dans la région Rhône-Alpes.
Son score a de quoi laisser pantois car malgré la bourrasque boursière, la société dirigée par Thierry Ehrmann s’adjuge une étonnante progression de 553 % à près de 60 euros l’action au cours de l’année 2011. Sur dix ans, le score est encore plus impressionant : + 1 413 %.
Ce bond impressionnant qui porte la capitalisation boursière de ce spécialiste des données Internet sur le Marché de l’art à 381 millions d’euros, ne doit rien au hasard. Thierry Ehrmann s’est battu de nombreuses années pour obtenir la possibilité de pratiquer les enchères en ligne. Et a obtenu gain de cause. Déjà bien placé, il pourrait devenir l’un des hommes les plus riches de Rhône-Alpes.
Artprice est ainsi devenue « opérateur de courtage aux enchères réalisées à distance par voie électronique » (selon l’article 5 de la loi n° 2011-850 du 20 juillet 2011).
La société qui possède 1,3 million de membres dans plus de 90 pays va ainsi pouvoir lancer ses enchères sur Internet dès le 18 janvier 2012, concurrençant frontalement les commissaires priseurs.
Pour Thierry Ehrmann, fondateur et Pdg d’Artprice, « le train de l’Histoire est cette fois lancé et Artprice est dans ce train que rien ne peut arrêter désormais. »
Enthousiaste, il ajoute : « Il fallait être simplement très patient et opiniâtre contre ce monopole de près de 500 ans, aujourd’hui aboli en suivant un chemin de croix législatif de douze ans… »
C’est cette perspective de développement très importante que les 18 000 actionnaires ont plébiscité en faisant flamber le cours d’Arprice l’année dernière.
Et il faut bien dire que dans la tempête boursière qui a sévi à partir de juillet 2011, les sociétés élues ont été fort peu nombreuses : selon le palmarès boursier régional Rhône-Alpes (*), seules vingt valeurs moyennes sur quatre-vingt-quatre ont fini l’année dans le vert. Après Artprice, le trio de tête est composé de Medea, une société spécialisée dans la vente et le négoce international de crampons pour pneumatiques dont elle est le leader mondial (+ 201 %) et St-Dupont, la société spécialisée dans les produits de luxe (briquets, stylos, etc.) dont le cours a bénéficié de la relance de l’entreprise (+ 90 %).
Derrière ces élues, soixante-quatre valeurs moyennes finissent l’année 2011 dans le rouge avec en queue de peloton, la société Haulotte Groupe, un fabriquant de nacelles élévatrices basée à l’Horme dans la Loire dont le cours perd 54 % ; suivie par la société textile Clayeux, spécialisée dans les vêtements pour enfants qui, en redressement judiciaire, a été reprise par Fashion Bel Air l’année dernière (- 65 %) ; la lanterne rouge étant Memscap, spécialisée dans la fabrication de mems, des systèmes électro-mécaniques : elle est basée à Crolles, près de Grenoble et a perdu 74 % à 1,04 euro. Il s’agit de ce que les anglo-saxons appellent une « penny stock ».
Sur le plan boursier, 2011 a donc été une année particulièrement dévastatrice. Une petite surprise cependant : les entreprises cotée dans le compartiment des valeurs de croissance (Alternext) se sont bien mieux comportées que les autres, ce qui est bon signe car ce sont en général des sociétés technologiques, nombreuses en Rhône-Alpes. Sur les onze sociétés composant ce compartiment, huit ont fini l’année dans le vert, ce qui constitue un petit exploit dans la conjoncture boursière actuelle.
C’est la société Eurogerm (meunerie, panification, basée en Côte d’Or) qui ouvre la marche avec une hausse de son cours de 54 %, suivie d’Arkoon (logiciels de sécurité, Lyon) dont le cours a crû de 47 % et de Medicrea (implants orthopédiques pour la chirurgie, basée à Neyron dans l’Ain) qui s’adjuge une hausse de 25 %.
Cette bonne tenue des valeurs de croissance constitue la seule lueur positive dans le jeu de massacre boursier de 2011.
(*) Source : ZoneBourse.com
Illustration : Le top ten 2011