Avec l’arrivée du ticket brésilien Juninho/Sylvinho, Jean-Michel Aulas s’apprête à changer de modèle économique
Depuis plusieurs décennies, le modèle économique de l’OL était bien rodé. Doté d’un des meilleurs centres de formation d’Europe, l’Olympique Lyonnais revendait à prix d’or les stars qu’il formait et dont il accompagnait les premiers pas. Cette fois, le boss, Jean-Michel Aulas annonce « vouloir garder le maximum de l’équipe ». Il est vrai qu’appuyé sur Groupama Stadium, la nouvelle machine économique de l’OL fonctionne à plein comme l’illustre ses résultats sur les neuf premiers mois de l’année.
Jean-Michel Aulas, le président de l’Olympique Lyonnais, l’a confirmé à l’issue de la dernière journée de Ligue 1 : l’entraîneur Bruno Genesio va bien quitter son poste. Et d’annoncer l’arrivée comme directeur sportif de l’ex-star de l’OL: Juninho Pernambucano, un Brésilien de 44 ans qui avait particulièrement brillé dans le passé au sein du club lyonnais. « Ça fait trois semaines que je travaille sur ce sujet de manière confidentielle : il va nous rejoindre incessamment », a expliqué devant la presse Jean-Michel Aulas.
Il ne vient d’ailleurs pas seul : il est accompagné, sous la forme d’un « ticket » par un autre Brésilien, Sylvinho, un ancien joueur du FC Barcelone et d’Arsenal, jusqu’à présent à la tête de l’équipe nationale du Brésil : c’est lui qui va remplacer Bruno Genesio, comme entraîneur.
Certes, il n’a pas encore de grande expérience en la matière, mais il détient déjà un diplôme UEFA d’entraîneur.
Pour la première fois, Jean-Michel Aulas, très présent d’ordinaire dans la gestion sportive de l’OL a laissé Juninho choisir lui-même le nouveau coach lyonnais, ce qui illustre un grand tournant dans le management sportif du club.
« On n’est pas obligé de vendre… »
Sportif et économique, car plus question de « vendre » un maximum de joueurs sortis du centre de formation. « Nous allons essayer de garder le maximum de l’équipe qui a réussi à placer l’OL à la troisième place du championnat et une qualification pour une 18ème Ligue des Champions », a annoncé Jean-Michel Aulas.
Ainsi, selon lui, deux joueurs au maximum devraient quitter le Club en fin de saison. « On n’est pas obligé de vendre. On va non seulement essayer de garder les meilleurs, mais aussi d’attirer les meilleurs… » a souligné le patron de l’OL.
Jean-Michel Aulas peut se permettre ce changement de pied économique, le modèle Groupama Stadium dont le club est propriétaire fonctionne à plein, si l’on en croit les derniers résultats économiques concernant les neuf premiers mois de l’exercice.
OL Groupe, la société cotée en Bourse affiche en effet un chiffre d’affaires record.
Sur les neuf premiers mois de l’exercice, il a progressé de 19 %.
Ainsi, rien que le match contre Barcelone en 8ème de finale de la Ligue des Champions a rapporté plus de 5 millions d’euros. Dès lors, l’objectif d’atteindre 300 millions d’euros annuels semble possible.
Le produit des activités sur les 9 premiers mois s’établit à 223,8 millions d’euros.
Des droits télé et marketing en hausse de 118 %
Les droits télé et marketing progressent de… 118 % pour atteindre 109,9 millions d’euros, contre 13 millions d’euros, la saison précédente.
La billetterie liée à l’Europe affiche une hausse de 72 %, ce qui augure bien de la prochaine saison qui sera aussi européenne avec la qualification pour le premier tour de la Champion’Ligue.
Les séminaires d’entreprise et les visites du Groupama Stadium (plus de 40 000 visiteurs en 2018) sont aussi en progression de 52 %. Rien d’étonnant : la Ligue des Champions a eu un effet particulièrement moteur pour le groupe, même si les résultats n’ont pas été aussi flamboyants qu’espérés (1/8ème de finale).
Au 31 mars 2019, fin de l’exercice, le total des produits des activités s’établit à 223,8 millions d’euros, en forte progression de 36,1millions d’euros, soit +19 % par rapport aux neuf premiers mois de l’exercice précédent (187,7 millions d’euros au 31 mars 2018).
Les revenus de billetterie sont aussi en forte hausse : 34,9 millions d’euros au 31 mars 2019, soit +17 % et de droits TV : 109,9 millions d’euros, soit +112 %.
Si l’on prend en compte les matches de la coupe féminine de football cet été et la présence à nouveau de l’OL au sein de la Champion’s Ligue, puis enfin l’arrivée de deux sportifs de renom comme entraîneur et directeur sportif, tout sourit à l’OL, à l’aube de la prochaine saison.
Ce qui se traduit dans le cours de Bourse d’OL Groupe, en hausse de 9 % depuis le début de l’année. L’action vient de franchir la barre des 3 euros, bien loin, certes de son cours d’introduction, mais la hausse devrait perdurer…