Avec un bénéfice net de 108 millions d’euros, la Banque Populaire AuRA a tenu bon face à la crise
Les banques traditionnelles ont passé le cap de la crise du Covid sans dommage. Tel est du moins le cas de la Banque Populaire Auvergne-Rhône-Alpes qui a réussi la gageure l’année dernière de produire plus de crédits aux particuliers et aux entreprises que de prêts Garantis par l’Etat (PGE) pourtant plébiscités par la plupart des entreprises.
« Je ne vous cacherais pas alors qu’en mars on entrait en confinement, nous affichions de grandes craintes pour notre activité. Il y a eu effectivement un ralentissement, mais nous avons constaté une accélération à partir du mois de juin, ce qui nous a permis de rattraper le terrain perdu. Et au final, nous constatons que nous avons bien tenu le choc … »
Pour Daniel Karyotis, directeur général de la Banque Populaire Auvergne-Rhône-Alpes, l’année 2020, vu les circonstances a été une divine surprise. Et à l’arrivée, même si le résultat net affiché à la fin de l’année est en retrait face à celui de 2019 (- 15 % à 108 millions d’euros), cela ne reflète en rien le séisme économique que nous avons traversé.
Et ce, alors que le coût du risque s’est envolé, passant de 82 millions d’euros, l’année dernière, contre 49 millions d’euros en 2019. Le coût moyen du risque a ainsi bondi de 78 % !
Comment expliquer cette résilience ?
Tout simplement parce qu’après le coup d’arrêt brutal dû au premier confinement, l’activité crédit s’est révélée très dynamique, au-delà même des espoirs mis en elle par la banque coopérative.
Bien évidement il y a eu l’effet PGE (Prêts Garantis par l’Etat) puisque ce sont les banques qui ont distribué lesdits PGE aux entreprises. La PB AuRA en aura ainsi prodigué pour 2,5 milliards d’euros.
De la sorte, la Banque Populaire a contribué à soulager ou sécuriser la trésorerie, via les PGE, de 20 000 entreprises de la région. Des prêts dont le montant moyen s’élève à 130 000 euros.
Il s’agit bien sûr d’une moyenne, puisque les prêts s’étagent de quelques milliers d’euros pour les TPE à 20 millions d’euros pour les plus grandes.
Parmi ces 20 000 entreprises, 80 % ont demandé un amortissement sur 5 ans et 60 %, une franchise d’un an supplémentaire.
« Nous avons accepté plus de 99,1 % des PGE demandés par les entreprises, ce qui témoigne du sérieux et de la solidité des dossiers déposés par nos entreprises et clients », se félicite Daniel Karyotis.
« Une bonne surprise… »
Et ce dernier d’ajouter : « Nous avons constaté que la grande majorité des entreprises ont un bonne capacité de résilience : c’est une bonne surprise. »
Ce dernier l’assure : « Notre mobilisation a été massive dans l’accompagnement de nos clients, nous avons déployé toutes les mesures de soutien. Notre challenge désormais est d’être aussi proches en cette année 2021 que nous l’avons été en 2020… »
Mais il est très notable de constater que les crédits attribués hors PGE, l’année dernière, ont représenté une somme encore plus importante que ces derniers : ils se sont révélés en hausse de 3,3 % par rapport à 2019.
Ainsi, les crédits à la consommation ont crû de 5 %, ceux concernant l’immobilier de 10 %
Si l’on inclut les PGE, l’ensemble des crédits ont ainsi bondi de 42,2 % pour atteindre 9,2 milliards d’euros, l’année dernière. Un sacré coussin de sécurité.
Par ailleurs la banque n’a pas arrêté du fait de la crise de déployer de nouveaux instruments pour assurer son développement ou ce qu’elle estime être ses missions.
Ainsi 2020 a été marqué par la création d’une Banque dans la banque : la Banque de la Transition Energétique » qui va se concentrer sur la collecte de l’épargne verte et le financement d’initiatives en faveur de la transition énergétique.
La Banque Populaire AuRA a également lancé l’année dernière sa Fondation d’entreprise pour s’engager en faveur des projets d’intérêt général sur la région et notamment en priorité, en direction de quatre causes : l’enseignement, la santé, l’intégration sociale et la culture. Quatre causes durement malmenées par la crise…
Sans surprises, le premier appel à projets concernant le monde de la culture a d’ores et déjà suscité 80 dossiers…
Photo-Daniel Karyotis, directeur général de la BP AuRA