« Une baisse de prix plus forte à Lyon » – 4 questions à Me Séverine GIRARDON, présidente de la Chambre des Notaires du Rhône

Observez-vous des baisses de prix ?

On a effectivement constaté des baisses. Les derniers chiffres, ce sont ceux de la base des avant contrats du dernier trimestre 2022. Nous observons une diminution, dans le Rhône, de 2,3 % sur les appartements anciens et de 2,9 % sur les maisons anciennes. Mais il faut regarder ces chiffres eu égard à ce que l’on a connu ces dernières années. On a eu des hausses de volumes de transactions considérables, de plus de 20 % par an sur les deux dernières années, d’où de grosses tensions sur le marché et des prix à la hausse. On assiste à une amorce de baisse que l’on attendait presque tous. Ce correctif n’est peut-être qu’un début… Peut-être arrivera-t-on à moins 10 % sur certaines maisons parce qu’elles avaient énormément augmenté. 

Cette baisse est plus forte intramuros ? En première couronne ? Dans des territoires plus éloignés de Lyon ?

Cette baisse est proportionnellement plus forte à Lyon parce que les prix ont beaucoup augmenté, notamment dans le 6e arrondissement et la Presqu’île. Elle est, pour les appartements anciens, de 3,8 % intramuros et, dans la métropole hors Lyon, de 1,9 %. Dans les extérieurs, à Tarare par exemple, on voit surtout une baisse des volumes. Et un arrêt quasi complet de la commercialisation dans le neuf sur tout le territoire départemental. Je pense qu’on a un peu “essoré” nos acquéreurs et nos investisseurs ces dernières années. Il y a eu tellement de crédits accordés depuis la sortie du confinement… Si vous avez acheté votre maison l’année dernière, vous ne pouvez pas la racheter cette année. 

Que prévoyez-vous pour cette année 2023 ?

Parlons un peu de macroéconomie. Je lis, je me documente, je consulte tous les acteurs de l’immobilier et de la banque. Il n’y a pas de dramaturgie. On n’est pas sur une crise comme en 2008 où il n’y avait plus une transaction, où il y avait l’affolement sur les marchés. Les chiffres de l’économie américaine retrouvent des niveaux corrects montrant que la récession est évitée, le ministre de l’Économie s’est félicité des chiffres du PIB français en 2022. En 2023, on sera sur une ligne de crête. Il me semble que les Français sont refroidis par l’inflation et les taux d’intérêt. Mais ils ont encore envie d’acheter de l’immobilier. Si je fais le parallèle avec les débats du moment, préparer sa retraite, c’est quoi ? C’est sûrement déjà être propriétaire de sa résidence principale, quitte à partir sur les extérieurs ou réduire sa surface d’habitation. 

Comment voyez-vous la fin de l’année ?

Vous me posez une colle ! Je pense qu’on finira à la baisse. Dans quelle proportion ? Je suis incapable de répondre. Mais, une fois de plus, est-ce dramatique ? La réponse est non.

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NOUVEAU LYON

Edition #66 Avril 2023

 

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