Bilan Atmo : des résultats rassurants pour la pollution en AuRA, mais il y a encore du travail
Si ces dernières années la qualité de l’air s’améliore en termes de pollution chronique, des questions ne cessent de se poser. À l’heure actuelle, ce mois de mai 2022 est un des mois de mai les plus chauds jamais enregistré. Le travail d’Atmo est de monter un projet pour rendre compte des relations entre énergie climat santé et politique de l’air.
La qualité de l’air reste un enjeu sanitaire majeur pour la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Sur l’année, 2021 ¾ de la pollution étaient liés aux particules fines. Atmo a notamment observé une baisse 43 % pour le dioxyde d’azote (NO2), de 47 % pour les particules PM10 et de 62 % pour les particules fines PM2,5 sur cette période.
De plus, les jours de « pic de pollution » sont aussi en baisse avec 25 jours de vigilances pollution recensée en 2021. Ainsi, la région est en bonne voie pour être conforme aux normes de l’OMS émisent en septembre 2021.
L’OMS a en effet publié de nouvelles lignes directrices sanitaires pour les principaux polluants de l’air. Elles fixent un cap ambitieux pour mieux préserver la santé des populations.
« Les recommandations de l’OMS sont très ambitieuses mais atteignables » explique Didier CHAPUIS, directeur territorial Atmo AuRA.
Néanmoins, cette réglementation est en cours de révision suite à un projet de directive européenne qui sera soumis à consultation début 2023. Des seuils plus stricts devraient ainsi être appliqués dans les années à venir.
Le Rhône, un mauvais élève ?
Malgré la diminution des concentrations d’ozone, en 2021 le Rhône est toujours sensible et garde un dépassement réglementaire pour ce polluant. De plus, la valeur pour la protection de la végétation et des écosystèmes est aussi dépassée, mais seulement 1% de territoire est soumis à des niveaux d’ozone impactant.
Le Rhône est aussi le seul département qui garde un dépassement réglementaire relatif à la valeur limite annuelle du dioxyde d’azote (NO2) : les populations les plus exposées sont celles situées aux alentours des grands axes de circulation (environ 1400 habitants).
Néanmoins, la totalité de la population du Rhône est concernée par un risque sanitaire en particules fines (PM2,5) et 91% l’est pour le dioxyde d’azote (proportion la plus importante de la région).
En effet malgré une baisse de 36 % d’émission le département demeure particulièrement touché par les particules fines et reste en dessous des objectifs PREPA qui envisagent – 57 % pour 2030 (par rapport à l’année 2005)
Les allergies aux pollens dans le Rhône, un fléau lié en partie à la pollution
Les émissions des différents polluants n’ont pas uniquement un impact sur la qualité de l’air ! Elles ont aussi un impact sur le climat et les pollens.
Les polluants vont venir altérer les pollens. Ces derniers vont présenter encore plus de risque, car lorsque les 2 (polluant et pollen) sont en contact, ils sont plus dangereux.
Selon Atmo : une mauvaise qualité de l’air affecte les espèces végétales, les rendements agricoles et aggrave l’allergénique des pollens. Le changement climatique tendra aussi à augmenter le risque lié à l’exposition aux pollens, notamment pour l’ambroisie, plante allergisante, particulièrement problématique en Auvergne-Rhône-Alpes.
Le Rhône quant à lui est l’un des départements les plus touchés par la présence de l’ambroisie. L’ambroisie est une plante au pollen particulièrement allergisant. Elle est classée comme espèce nuisible à la santé humaine depuis 2016. Cette dernière empêche même des plantes propices à une bonne qualité de l’air à se développer.
Dans le département le RNSA (Réseau national de surveillance aérobiologique) recense plus d’une cinquantaine de jours ou le RAEP (Risque d’Allergie lié à l’Exposition aux Pollens) est significatif.
Aujourd’hui selon le RNSA chaque année en France, 20 % des enfants et 30% des adultes souffrent d’allergies au pollen.