Boiron : une mauvaise année 2020, mais pas catastrophique. L’année 2021, plus compliquée ?
A y regarder de près, les chiffres de l’exercice 2021 du leader mondial de l’homéopathie, le Lyonnais Boiron ne sont pas si catastrophiques au regard du coup de massue du déremboursement par la Sécurité Sociale. Le chiffre d’affaires recule de 7,8 %, le bénéfice net de 35 %. Mais le déremboursement total n’est intervenu qu’à partir du 1er janvier de cette année. Cela pourrait être plus compliqué en 2021.
C’est sûr, les dirigeants de Boiron, le leader mondial de l’homéopathie ne portent pas l’ancienne ministre de la Santé, Agnès Buzin dans leur cœur. Elle ne laissera pas beaucoup de traces en ce qui concerne son action, elle a depuis quitté la politique-elle est désormais remplacée par Olivier Véran-mais elle a eu le temps de donner un coup de massue au secteur de l’homéopathie en France en obtenant le déremboursement total des produits homéopathiques.
La baisse à tous les étages
On retrouve une trace de ce déremboursement dans les chiffres de l’exercice 2020 de Boiron qui s’est déroulé par étapes. Et sans surprise, c’est la baisse à tous les étages. Mais pas l’effondrement.
Ainsi, la société dirigée par Valérie Poinsot qui compte 3 700 salariés a vu son chiffre d’affaires, finalement reculer de 7,8 % « seulement » à 513,6 millions d’euros. L’entreprise a même réussi à sortir un résultat net positif : de 26,2 millions d’euros, en recul de 35,5 %.
Il est vrai que ce déremboursment a déclenché une profonde réorganisation du groupe, entraînant la suppression de 566 postes et la création de 122 postes. Et ce, pour un coût de 63 millions d’euros.
Quid de 2021 ?
« Du fait du déremboursement effectif des médicaments homéopathiques en France et de la crise sanitaire mondiale qui se poursuit, nous anticipons en 2021 une baisse significative du chiffre d’affaires », reconnaît la direction de Boiron.
Une baisse du chiffre d’affaires qui selon Boiron sera particulièrement sensible au 1er trimestre, « compte tenu de la très forte baisse conjoncturelle du marché des pathologies hivernales et d’un effet de base marqué par les fortes ventes du groupe Boiron sur le premier trimestre 2020. »
En revanche, les actionnaires apprendront que « le résultat de l’année bénéficiera de l’effet de base de la réorganisation provisionnée en 2020 et d’une première partie des économies consécutives à la réorganisation en France. « Il est néanmoins attendu en recul. »
Le dividende qui sera versé cette année va baisser, comme il a déjà diminué en 2019 : 1,05 euros, contre 1,45 euros, une nouvelle baisse de 27,6 %.
Ce qui a évidement un impact sur le cours de Bourse du leader de l’homéopathie. Mais là aussi avec une certaine surprise : si ledit cours est en recul depuis le 1er janvier de 13 %, le titre est en croissance de 20 % à 36 euros sur un an, illustration du maintien du groupe à flot, malgré la tempête.
Sur trois ans, la sanction reste néanmoins sévère : – 50 %…