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Bourse : la saison des résultats des entreprises régionales cotées démarre en trombe !

Cherchez le paradoxe. Nous sommes en croissance zéro, le moral des entrepreneurs est en berne et pourtant les premiers résultats des entreprises régionales cotées sont bons, voire pour certaines, très bons. Le paradoxe en fait n’est qu’apparent. Les entreprises concernées sont, soit mondialisées et s’accrochent avec succès à la croissance économique que connaît la planète grâce aux pays émergents, ou alors, elles sont présentes sur des secteurs de pointe comme l’Internet ou la sécurité informatique.

Beaucoup s’interrogent : pourquoi la Bourse monte-t-elle dans la très médiocre conjoncture actuelle ? Le CAC 40 a bondi l’année dernière de 15,23 %. Le rythme se maintient en ce début d’année et de nombreux analystes pronostiquent en 2013 une hausse similaire à celle de l’année dernière.

 La première raison est technique. Avec la dernière crise en date, la Bourse est tombée à son plancher (près de 3 000 points contre 7 000 en l’an 2000, son plus haut historique) et ne pourrait que remonter.

 Seconde raison : avec la baisse générale des rendements (immobilier, assurance-vie, Livret A, etc.), la Bourse apparaît comme un eldorado, le risque systémique s’étant éloigné de l’Europe. De ce fait les professionnels du marché reviennent vers la Bourse. Pas encore les particuliers, mais ils devraient suivre, à terme.

 Il existe une troisième raison, sans doute la plus solide : un bon nombre d’entreprises cotées voient à la fois leur chiffre d’affaires, mais aussi leur résultat net bondir, amenant mécaniquement une hausse de leur cours.

 C’est ce que montre le début de la saison des résultats récemment communiqués par quatre entreprises régionales.

 Les performances de deux d’entre elles s’expliquent par leur plongée dans le grand bain de la mondialisation.

bioMérieux-Chine, la 3ème société du groupe

 C’est le cas de la société lyonnaise bioMérieux, le spécialiste des kits de diagnostics médicaux dont la croissance 2012 s’affiche en hausse de 6,8 % à 1,57 milliard d’euros. Sa croissance en Europe reste honnête (2 %), mais elle bondit de 17 % vers l’Asie-Pacifique. C’est surtout la Chine, en réalité, qui tire le Groupe détenu par la famille Mérieux.

 Avec une croissance de son activité de 41 % et des ventes atteignant 108 millions d’euros, bioMérieux-Chine est devenue la troisième société du Groupe. Et ce n’est sans doute pas fini.

 Se concentrant principalement sur les diagnostic des maladies infectieuses, bioMérieux dispose de gammes de produits particulièrement bien adaptées aux besoins de ce pays.

 Il n’y aura pas de « d’alerte sur les profits » : bioMérieux confirme d’ores et déjà que son objectif de résultat opérationnel courant sera atteint. Son cours de Bourse est en hausse de 15 % sur un an, à 75 euros.

 Plastic Omnium : les BRIC tirent la croissance

 Dans un tout autre secteur, l’automobile, pourtant à la peine en France, l’équipementier régional Plastic Omnium qui a installé dans l’Ain son plus important centre de R&D, affiche des résultats décoiffants.

S’établissant à 4,8 milliards d’euros, le chiffre d’affaires 2012 est en progression de 13,9%, et de 8,5% à périmètre et taux de change constants.

 Mieux encore : Plastic Omnium a renforcé en 2012 les positions de leader mondial de ses deux métiers, l’automobile et l’environnement, en réalisant à nouveau une croissance supérieure à celle de ses marchés. L’Asie, l’Amérique du Nord et l’Europe de l’Est représentent désormais plus de 50 % du chiffre d’affaires de la société dirigée par Laurent Burelle.

 Plus de la moitié des contrats signés l’année dernière avec les constructeurs automobiles l’ont été dans les BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine). Le groupe se permet même d’annoncer pour 2013 une nouvelle hausse de son résultat net, tandis qu’en ce début d’année, le carnet de commandes continue de gonfler. Rien d’étonnant, si sur un an son cours de Bourse a progressé de 42 % à 27,5 euros.

 LDLC surfe sur le e.commerce

 Une bonne insertion dans l’économie-monde n’est pas la seule condition de la croissance. Elle peut provenir aussi de la présence dans un marché en expansion-il y en a encore !-, à l’instar du e.commerce.

 Le Lyonnais LDLC.com qui est devenu un des acteurs majeurs en France dans le domaine du high tech en ligne annonce de son côté un chiffre d’affaires 2012 en hausse de 15,1 % sur les neuf premiers mois de son exercice à 151,3 millions d’euros.

Il annonce également sur l’ensemble de l’exercice, « le franchissement du cap des 200 millions d’euros de chiffre d’affaires. » Le troisième trimestre de l’exercice, le plus important de l’année a été très bon, malgré la crise et a affiché une hausse de 16,1 % (contre + 7 % sur l’ensemble du secteur hig tech). Son cours de Bourse a grimpé de 19,60 % en un an, à 7,70 euros.

 Arkoon : la sécurité informatique, le vent en poupe

 Dernier exemple en date : c’est une autre société lyonnaise, Arkoon, spécialisée dans la sécurité informatique qui annonce la plus grosse progression de chiffre d’affaires sur 2012 : + 19%, à 13 millions d’euros.

 Pour cette société, « sur l’ensemble de l’exercice, Arkoon a pleinement profité de son repositionnement stratégique, de la complémentarité de ses trois offres produits et d’une prise de conscience croissante des menaces que l’évolution de la cybercriminalité fait peser sur les entreprises et les infrastructures étatiques… »

 De surcroît, l’entreprise dirigée par Thierry Rouquet perce sur le marché américain (+ 16 %), réalisant 1 million d’euros à l’international. La dynamique de développement, assure son dirigeant, est bien partie pour se poursuivre en 2013.

 Elle affiche sur un an, la plus forte hausse en Bourse des quatre : + 93 % à 2,40 euros.

 Beaucoup de chefs d’entreprises regrettent que dans les médias, on ne parle que des canards boiteux, de sociétés en difficulté. Il suffit de tourner ses regards du côté de la Bourse pour constater qu’il existe aussi des entreprises actuellement en très bonne forme…