Chef de file des Verts à la Métropole, Bruno Bernard : « On ne peut pas faire l’unanimité parmi toutes les entreprises »
Le candidat écologiste à la présidence de la Métropole Bruno Bernard s’est exprimé en conférence de presse vendredi dernier. Face à la défiance d’une partie des entrepreneurs lyonnais, il a évoqué un décalage entre ce qu’il observe sur le terrain et les informations qui circulent.
Bruno Bernard dénonce une « façon un peu particulière » de faire campagne contre lui
C’est un peu la dernière ligne droite pour Bruno Bernard. Favori des urnes à l’issue du premier tour des élections métropolitaines, le candidat écologiste a fait le point vendredi sur la vie politique lyonnaise dans cet entre-deux tours à rallonge. L’occasion d’évoquer notamment son programme économique… et la défiance des entreprises à son égard.
Depuis peu un mail et une pétition anonyme circulent dans le milieu des entrepreneurs. On peut y lire notamment que ses initiateurs souhaitent « alerter sur le risque de voir une idéologie verte, soutenue par l’extrême gauche, détruire implacablement ce qui fait la force de notre ville ». Une missive qui serait à en croire les informations du site Les Echos l’oeuvre de petits chefs d’entreprise, et non de patrons de grands groupes.
Interrogé à ce sujet, Bruno Bernard a feint l’étonnement. « Je suis toujours surpris de voir que ces choses là soient relayées. Les pétitions anonymes je n’en tiens pas trop compte. C’est une façon un peut particulière de faire campagne contre moi », a-t-il expliqué. Et pour cause, l’ancien membre de la majorité municipale de Gérard Collomb voit là un « décalage » avec la réalité du terrain.
« On n’est pas toujours d’accord sur tout. Mais les entreprises que j’ai rencontré ont compris qu’elles devaient intégrer les enjeux écologiques et de politique RSE », affirme-t-il. « On ne peut pas faire l’unanimité parmi toutes les entreprises. Mais j’ai senti que l’on pouvait travailler ensemble », ajoute-t-il.
Plus de Velo’v, ni de Fête des Lumières ? Bruno Bernard rassure
Il faut dire que le programme économique de Bruno Bernard, aussi bien pour la Métropole que la Ville de Lyon, fait craindre le pire aux chefs d’entreprise. Notamment la volonté pour Bruno Bernard de recentrer l’emploi sur les habitants de la Métropole même. Une politique qui irait à contre-courant de celle prônée par Gérard Collomb depuis presque 20 ans. Aujourd’hui, Lyon attire un grand nombre de travailleurs résidant dans le nord Rhône, à Saint-Etienne ainsi que dans le Nord-Isère.
Les écologistes souhaitent en contre-partie développer les transports en commun pour favoriser cette nouvelle économie de proximité. Aussi bien par la création de nouvelles lignes de métro et de bus que par une place plus importante accordée aux vélos.
En parlant des deux-roues, Bruno Bernard a voulu tordre le cou à une rumeur qui court : les Verts voudraient supprimer les Velo’v. Et ils en feraient autant avec la Fête des Lumières. « C’est faux. Ce sont de fausses informations diffusées par nos concurrents », fustige le candidat écologiste. A contrario, Bruno Bernard a expliqué vouloir accélérer le développement du vélo (son programme prévoit 450 km de pistes cyclables supplémentaires). « Avant on voulait multiplier par trois son usage. Avec le confinement et l’explosion de l’utilisation du vélo, on passera peut-être à quatre ou cinq fois », prévoit-il.
Le chef d’entreprise souhaite aussi développer les espaces de coworking, soutenir massivement les secteurs culturel et touristique et arbitrer les projets de chantier en cours. « Nous allons mettre 200 millions d’euros sur l’isolation des bâtiments, près de 3 milliards d’euros pour le Sytral et bâtir des collèges », annonce-t-il.