Bruno Bonnell délivre au SIDO son plan de marche pour le développement de la robotique en France
L’ancien chef d’entreprise devenu député LREM a profité de la tribune du salon consacré à la Robotique, mais aussi à l’Intelligence Artificielle et à l’Internet des objets pour présenter le rapport résolument optimiste et volontaire pour faire de la France un grand pays de la robotique. Chiche ?
Les chiffres sont cinglants. Ce qu’on appelle le taux densité de robots dans les entreprises est en France de 168 robots pour 10 000 habitants, contre 600 en Corée. La France n’a plus en outre sur son sol qu’un seul fabriquant de robots industriels, Stäubli, Suisse de surcroît. Notre pays pointe au 18ème rang mondial en terme de robotique…
Faut-il pour autant désespérer de l’avenir de la robotique en France ? Ce serait mal connaître Bruno Bonnell, ex-patron de Robopolis et désormais député LREM qui a fait du volontarisme sa marque de fabrique. Et il faut bien le reconnaître, son argumentaire solidement charpenté, tient la route.
Bruno Bonnell a en effet présenté son rapport robotique fraichement paru au sein même d’un SIDO qui a doublé de taille cette année et dont les travées étaient archi-combles. Un signal clair donnant du poids aux propos du député du Rhône.
« L’histoire ne fait que commencer »
Pour le député, il est essentiel pour la France de devenir un pays robotique car pour lui l’histoire ne fait que commencer.
Selon Bruno Bonnell, notre pays a de nombreux atouts pour rattraper son retard : nous avons une excellente R&D : la France est n° 5 mondial en termes de publications scientifiques. Nous possédons également énormément de structures de transferts de technologie.
Dernier atout : notre industrie est organisée en 18 filières aux contours bien définis : un mode d’organisation apte à diffuser rapidement la robotique en son sein.
Selon le député LREM, il en va de la souveraineté nationale car pour des raisons culturelles et de meilleure adaptation, nous avons besoin de robots conçus en Europe et non, comme c’est le cas actuellement, en Asie et notamment au Japon, leader mondial.
Comment booster la robotique en France ?
Pas en versant des subventions et de toute façon l’Etat est plutôt impécunieux, mais « en aidant les produits plutôt que les projets »
2020, année de la robotique en France ?
Il souhaite qu’à l’occasion de la Robocup qui se déroulera en 2020 en France, cette année là devienne l’année de la robotique en France.
Il faut donc commencer à « réaliser un énorme effort de formation. »
Ce rapport qui s’appuie sur une enquête opérée auprès des meilleurs spécialistes hexagonaux de la robotique a aussi mis en évidence une pléiade d’acteurs.
Et d’ajouter : « Il existe aussi 400 sociétés en France qui installent la robotique dans les entreprises. Elles sont en moyenne de petite taille, entre 5 et 10 personnes : elles cherchent toutes à embaucher : il y a 20 000 postes à trouver ! »
Et Rhône-Alpes ?
Quelle place peut prendre Auvergne-Rhône-Alpes dans ce rattrapage robotique ? « Une place très importante et évidente sachant qu’elle est la première région industrielle de France : nous avons ici le devoir d’innover deux fois plus ! », lance-t-il.
Et Juliette Jarry chargée du numérique au Conseil régional de surenchérir : « Nous avons 500 000 emplois industriels, des pôles, des clusters, le terreau est bel et bien là… »
Pour Bruno Bonnell, aucun doute : « On peut faire de la France un champion international de la robotique. »
Reste donc désormais de passer de la parole aux actes, une autre paire de manches…