Bruno Bonnell veut devenir le leader de la robotique de services en Europe
Le président de Robopolis se sent pousser des ailes. Il vient de racheter le leader espagnol de la robotique de services, GES (Global Electronic Solutions). Et vise d’autres opérations de croissance externe. Pour financer ce développement, la société d’investissement Evolem de Bruno Rousset (April) vient de mettre 4 millions d’euros au capital de la société lyonnaise. L’objectif de Bruno Bonnell est de faire de Robopolis le premier groupe européen de la robotique personnelle.
La robotique est encore un petit marché…mais plein d’avenir. Lorsqu’il a repris en 2006, Robopolis avec son associé, Denis Guyennot, cette société pesait 1 million d’euros. Cinq ans plus tard, elle en réalise 25 avec une vingtaine de salariés. Il est vrai qu’au sein de ce vaste marché de la robotique, elle est installée sur la niche qui connaît le plus fort développement : le conseil et la distribution de robots de service, tant à usage personnel, ludique, éducatif ou semi-professionnel.
Grâce à son produit-phare, le Roomba, Robopolis est ainsi devenu, avec 60 % de part de marché, le leader du marché en France des robots-aspirateurs (200 000 ventes l’année dernière).
Bruno Bonnell qui vient, comme président de Syrobo, le syndicat profesionnel de la robotique française, de réussir à Lyon, le premier salon européen de la robotique (Innorobo) ne pouvait désormais que regarder dans cette direction : l’Europe.
Il vient ainsi de racheter le leader espagnol de la robotique personnelle, GES (Global Electronic Solutions, 16 salariés), basé à Madrid. Son créateur, Jose-Luis Prieto Lacaci reste à la tête de son entreprise et vient élargir le comité de direction d’un groupe qui rassemble désormais une quarantaine de personnes.
Mais Bruno Bonnell n’entend pas en rester là. D’autres opérations de croissance externe se profilent. « Nous avons ciblé des entreprises, notamment en Europe du Nord », explique-t-il. L’horizon est clairement fixé : « Nous avons l’ambition de devenir le leader de la robotique personnelle en Europe », assure-t-il.
Mais pour ce faire, Robopolis a besoin de moyens financiers. Le président de Robopolis ne les a pas cherché loin. Il a frappé à la porte de Bruno Rousset, le Pdg de la société lyonnaise April qui a créé, il y a de nombreuses années, une société d’investissement : Evolem.
Cette dernière a pris 10 % du capital de Robopolis au sein de laquelle, elle a injecté 4 millions d’euros. Bruno Bonnell et son associé, Denis Guyennot, se partagent à parité le reste du capital. « Cet investissement va constituer un accélérateur de croissance », se félicite Bruno Bonnell.
Il compte jouer sur trois leviers pour mener son offensive européenne : « le développement de nouveaux territoires, la mise en place de nouveaux canaux de distribution, dont l’Internet et l’augmentation de produits mis en vente. »
Pourtant, à l’heure où le studio de développement Eden Games de son ex-entreprise (Infogrames, devenue Atari) licencie 50 personnes, « pas question, assure-t-il, de reconstruire un Infogrames bis. Infogrames nécessitait d’importants capitaux, ce qui n’est pas le cas avec Robopolis. »
Il se refuse à s’exprimer sur les licenciements eux-mêmes : « J’ai toujours dit que je ne m’exprimerais jamais sur mon ancienne entreprise. » Mais d’ajouter : « Tous les commentaires que je pourrais faire, me feraient de la peine… »
Photo (DR) : Bruno Bonnell : « Cap sur l’Europe. »