Budget de la Région Rhône-Alpes : l’action économique stabilisée à 152 millions d’euros
Pas de craintes excessives pour l’heure, concernant le budget de la collectivité territoriale qui investit le plus : la Région Rhône-Alpes. Son budget sera en 2012 identique à celui des deux années précédentes. Même stabilité concernant les investissements qui s’élèvent à 696 millions d’euros dont 152 consacrés à l’action économique. Cette dernière va pourtant évoluer en affichant cette année une stratégie plus affinée et la création d’un Fonds régional d’Investissement qui est déjà doté de 8 millions d’euros provenant d’une poignée de partenaires financiers privés : plus de subventions à la clef, mais des avances remboursables.
C’est doté d’un satisfecit sous la forme d’un triple A de l’agence de notation Fitcht que la Région Rhône-Alpes a entamé, au cours de sa séance plénière du 14 au 16 décembre, la discussion de son budget primitif 2012.
Mais on sait que de lourdes épées de Damoclès planent sur les collectivités territoriales. A commencer par une dégradation de la note de l’Hexagone qui ne pourra qu’avoir des répercussions sur les collectivités, qui plus est, si celle-ci est dégradée de deux crans.
« Vous avez constaté comme moi, que les marchés sont nerveux », reconnaît Jean-François Débat, vice-président chargé du budget. Ceci explique que l’emprunt obligataire annoncé à 200 millions d’euros attendra quelque peu. « Mais nous n’en avons pas besoin pour boucler le budget 2011. On pourra attendre en 2012, nous avons pris nos précautions avec différents emprunts à hauteur de 150 millions d’euros », lance de son côté Jean-Jack Queyranne, président de la Région.
Récusant l’image dépensière que veut lui accoler son opposition UMP, l’exécutif du Conseil Régional s’est employé cette année à présenter un « budget jouant la carte de la stabilité ».
Il l’est assurément, affichant avec 2,44 milliards d’euros, le même niveau qu’en 2011 (2,42) ou qu’en 2010 (2,45).
Il en sera de même pour l’investissement de la même eau que l’année dernière : 696 millions d’euros. Un chiffre qui reste élevé et va notamment aux lycées (245 millions d’euros) à la formation professionnelle (25 millions), à l’enseignement supérieur (25 millions), aux transports (134 millions d’euros), mais aussi à l’action économique, un levier scruté par les acteurs de l’économie régionale.
D’autant que cette année, ladite action économique effectue un virage, à travers la nouvelle Stratégie régionale de développement économique et d’innovation (SRDEI).
Ses moyens (66 millions d’euros en fonctionnement et 86 milions d’euros en investissement) seront concentrés sur trois priorités : le développement et la consolidation du tissu industriel pour tenter d’opérer une ré-industrialisation ou à tout le moins de limiter la casse. Il s’agira également de développer des activités de proximité et d’impulser « une dynamique solidaire de mise en réseau des territoires dans leur stratégie de développement économique. ».
Et enfin, grosse innovation cette année : la mise sur orbite du Fonds Régional d’Investissement (FRI) destiné à accompagner les PME-PMI de la Région grâce à des prises de participation. Le gestionnaire choisi, suite à manifestation d’intérêt, est la société de capital-investissement lyonnaise, Siparex.
« Ce Fonds régional d’Investissement nous permet de changer de logique. De passer des subventions aux avances remboursables qui retournent dans les caisses de la région en cas de succès de l’entreprise », souligne Jean-Fançois Débat.
La Caisse des Dépôts et la Région mettent 15 millions d’euros au pot. La question était de savoir si les banques de la place allaient accompagner ce nouvel outil de financement créé par la Région. S’il apparaît timide, le démarrage est effectif : 8 millions d’euros ont à ce jour été apportés par les banques pour constituer le capital (*) sur les 15 millions d’euros escomptés. L’objectif est de doter ce Fonds de 30 millions d’euros pour, dans une certaine mesure, faire face à la raréfaction annoncée du crédit aux entreprises. La Région veut cibler les entreprises qui ont aujourd’hui le plus de difficultés à financer leurs fonds propres.
(*) Parmi les organismes financiers qui accompagnent ce Fonds Régional d’Investissement : Apicil (1,5 million d’euros), le Crédit Coopératif (1 million d’euros), la Banque Populaire de Alpes (1 million d’euros), la Banque Populaire Loire et Lyonnais (1 million), la Caisse d’Epargne Drôme et Ardèche (1 million) et la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes (2 millions d’euros). Il faut y ajouter la Caisse des Dépôts, un des principaux acteurs avec la Région de ce nouveau Fonds.