C’est signé : la Région Rhône-Alpes engrange 25 millions d’euros de la vente de son ancien siège de Charbonnières
Le processus a été long, mais payant. Comme prévu, la région Rhône-Alpes a touché 25 millions d’euros en vendant son ancien siège de Charbonnières au consortium constitué de deux promoteurs : Brémond et Financière Rive Gauche. La suite devrait être aussi longue : dans le meilleur des cas, le premier coup de pioche ne sera pas donné avant deux ans et le programme projeté ne devrait pas être terminé avant…2020. On y trouvera un hôtel, un centre de congrès, un centre de santé et de bien-être, près de 400 appartements, ainsi qu’ un parc de près d’un hectare.
En cette période de disette budgétaire, la somme sera bienvenue. Vingt-cinq millions d’euros vont abonder le budget 2013 de la région Rhône-Alpes. Telle est le chèque engrangé par le conseil régional. Son président, Jean-Jack Queyranne, a paraphé mardi 7 mai, la promesse de vente de l’ancien siège de la Région Rhône-Alpes à Charbonnières. C’est la somme qui était prévue dès l’origine.
Pour mémoire, la construction de l’actuel siège de Lyon-Confuence a coûté 147 millions d’euros, financé en bonne partie par l’épargne que la Région avait alors pu préserver Ce serait beaucoup plus difficile aujourd’hui.
En fait, cette promesse de vente est constituée d’une offre financière de 30,8 millions d’euros, mais une partie de cette somme, soit 5,8 millions d’euros, servira à mener les travaux d’équipements (réseaux notamment) qui devront être engagés par le Grand Lyon et la Ville de Charbonnières.
La fin de l’opération Charbonnières : pas avant…2020
Car sur ce terrain de pas moins de 10,5 hectares, un programme ambitieux va voir le jour. Il est vrai, lentement, très lentement. Les deux promoteurs de l’opération qui ont remporté le concours lancé par la Région, Brémond et Financière Rive Gauche, accompagnés du cabinet d’urbanisme François Leclercq et de l’architecte lyonnais Clément Vergely, associés à Tectoniques, ne voient pas arriver le premier coup de pioche avant deux bonnes années.
Avant que le permis de construire soit déposé, il va falloir que soit modifié le Plan Local d’Urbanisme (PLU), ce qui n’interviendra pas avant le premier semestre 2014. Ensuite, pas moins… de cinq années, au minimum, devraient être nécessaires pour mener à bien ce projet, il est vrai, plutôt ambitieux puisqu’il porte sur un total de 50 000 m2 de bâtiments à construire ou à réhabiliter.
Les deux équipements phares seront constitués par le déménagement et l’installation de l’actuel hôtel Mercure du Groupe Accor sur le site même, à l’emplacement de l’ancien siège de la Région. On y trouvera 140 chambres, ainsi qu’une salle de congrès de 140 places en lieu et place de l’ancienne salle de l’assemblée régionale.
Un centre de santé et de bien-être au contenu aquatique
Cet équipement hôtelier et de congrès sera complété à proximité par un centre de santé et de bien être au fort contenu aquatique de 2 000 m2. N ‘oublions pas que nous sommes à Charbonnières… les bains. Ce sera un établissement médicalisé « très wellness et fitness », explique Ludovic Boespflug, directeur Rhône-Alpes de Brémond. Cet ensemble sera également doté d’une Maison médicale destinée à la commune.
Pour compléter l’opération, on trouvera quatre cents logements (d’une superficie de 30 000 m2), dont 30 % seront sociaux, mais aussi des bureaux, une résidence pour personnes âgées, une crèche, ainsi que des commerces et un restaurant.
« Respecter les caractéristiques du site »
Les promoteurs insistent sur leur volonté de préserver la vue dont bénéficie le site sur les Monts du Lyonnais. « Nous voulons respecter les caractéristiques naturelles de ce site », assure le directeur régional de Brémond. On constatera à l’issue de l’opération si ce vœu est exaucé ;
En tout cas, les bâtiments prévus ne seront pas trop élevés, les parkings seront souterrains, tandis qu’un parc d’un hectare, ouvert aux habitants de Charbonnières, reliera la route de Paris qui longe le site à la combe où se développeront les différents bâtiments.
Au total, à l’issue de cette importante opération d’urbanisme pour l’ouest lyonais, la population de la commune de Charbonnières, actuellement de 4 850 habitants devrait frôler les 6 000.
Pour préparer ces travaux et mener d’autres opérations en Rhône-Alpes le groupe Financière Rive Gauche dont le siège est basé à Paris a ouvert à Lyon, en début d’année, un bureau où travaillent déjà sept personnes engagées également dans deux autres projets immobiliers dans le Grand Lyon : à Tassin et Meyzieu.
Le groupe Brémond qui a actuellement quinze opérations immobilières en cours en Rhône-Alpe, soit 1 500 logements, a, lui, sauté la pas de l’implantation rhônalpine il y a plusieurs années : il compte dans la région douze salariés à Lyon et Annecy.
L’opération Charbonnières va incontestablement amener ces deux promoteurs à étoffer leurs effectifs à Lyon, au cours des prochaines années. Plutôt bienvenu à une période où le BTP souffre.
Illustrations-Vue d’ensemble du projet Bémond/Financière Rive Gauche et dessins de quelques-uns des bâtiments qui émilleront les 10,5 ha de l’ancien siège de la région Rhône-Alpes