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Carole Duverney : « Nous restons leader européen de la montagne »
A l’approche de l’hiver, Savoie-Mont-Blanc table sur une saison florissante économiquement. Ce que confirme Carole Duverney, Responsable de l’observatoire des études et de la veille à l’agence économique. Entretien.  

Avant d’aborder la saison hivernale qui se profile, quel est le bilan de la période estivale qui vient de se refermer ?

Nous n’avons pas encore les chiffres définitifs mais nous avons évidemment une tendance. Globalement, on peut estimer que la saison a été bonne avec un taux d’occupation d’hébergement marchand qui est de l’ordre de 56%. Ce qui correspond à environ 23 millions de nuitées. Nous aurons les mêmes résultats que l’an dernier en termes de fréquentation, ce qui nous satisfaits, surtout dans le contexte économique actuel.

 

Est-ce que vous profitez clairement du réchauffement climatique, avec des touristes venant chercher un peu de fraîcheur ?

Oui, bien sûr ! Mais il est difficile de chiffrer ce que cela représente dans le volume de nuitées. Mais on le sait parce qu’on est en communication étroite avec les gros opérateurs ; les Pierre & Vacances, Maéva ou encore Odalys etc ; et tous nous ont confirmé qu’il y avait une appétence particulière pour la montagne. Mais il n’y pas que le réchauffement climatique qui explique cette tendance, il y a aussi le positionnement prix. Une semaine à la montagne en plein été revient moins cher qu’une semaine au bord du littoral. A noter qu’à l’image de l’hiver, notre clientèle demeure une clientèle familiale (66%), de retraités et de randonneurs.

 

Venons à l’hiver à présent, avez-vous des tendances, des indicateurs de fréquentation à quelques mois de début de la saison ?

Oui, nous avons fait quelques sondages. Et il en ressort que malgré le contexte économique, dont l’augmentation de l’inflation, les intentions de voyages chez nous sont très encourageantes. Si on les compare à celles de l’an dernier, elles sont en stabilité ce qui signifie que l’hiver s’annonce plutôt bien. Sur la clientèle britannique, qui reste notre principale clientèle étrangère, on voit même qu’il y a une hausse des intentions.

 

Depuis quelques années, les stations innovent afin de palier, parfois, le manque de neige, cette tendance se poursuit-elle ?

Ce que l’on sait, c’est que sept clients sur dix viennent toujours pour skier mais on observe qu’un bon nombre de personnes disent venir chez nous pour pratiquer d’autres activités comme la marche, le biathlon etc L’ensemble des acteurs de la montagne continue de fait à chercher à se diversifier, notamment en moyenne altitude, en raison d’un éventuel déficit de neige au cours de la saison. Le potentiel risque a augmenté ces dernières années et tout le monde en est parfaitement conscient.

 

Résultat, Savoie Mont-Blanc reste-t-il toujours leader européen dans son domaine ?

Absolument, on est toujours le premier territoire européen et le troisième mondial. L’hiver, nous sommes à 40 millions de nuitées touristiques, et on génère près de 6 milliards de retombées économiques ! Sachant que le chiffre d’affaires, compris dans les 6 milliards, des remontées mécaniques s’élève à un milliard d’euros.

 

In fine, est-ce que les stations, les domaines s’engagent clairement dans ce que l’on appelle aujourd’hui le tourisme responsable ?

Oui, naturellement ! C’est même le fil conducteur, mais ce que je déplore un peu c’est que l’on est plus sur des initiatives ponctuelles, publiques ou privées d’ailleurs, plutôt que sur des stratégies globales. A mon avis, cette question mériterait une planification par station, par territoire… Ce qui se fait est très bien mais je pense que l’on y perd un peu en efficacité à vouloir traiter ça par un prisme individuel plutôt que collectif.