Cours Charlemagne à Lyon : une piétonnisation à pas comptés…

Forêts et vergers urbains, pistes cyclables, piétonnisation… : le nouvel exécutif Vert/Gauche met comme prévu et annoncé, petit à petit son programme à exécution.

Dans ce programme figure la piétonnisation du cours Charlemagne.

Pour ne pas risquer des déboires qui pourraient entraver d’autres projets à venir, l’éxécutif y va prudemment.

Pas question d’y aller sans l’adhésion de la population, d’autant que l’opposition a pris le contrepied du projet de la mairie.

Ainsi, Pierre Oliver (LR) qui a succédé à la mairie du 2ème arrondissement à Denis Broliquier estime que cette piétonnisation constitue une décision « punitive » à l’encontre des habitants du quartier Perrache-Confluence.

Et ce, chiffres à l’appui avec dans les mains les résultats d’un sondage réalisé auprès des riverains qui montre qu’une majorité d’habitants du quartier serait défavorable à la piétonnisation

Il est vrai que sur les 9 000 questionnaires distribués, seulement 458 ont été effectivement remplis. Si l’on croit cette base,  « 71,3% des sondés ne sont pas favorables à la piétonnisation du cours Charlemagne », dixit le maire du 2ème.

L’une des principales inquiétudes des habitants porte sur la circulation, avec des embouteillages qui de reporteraient sur le quai Perrache et le quai Rambaud, par ailleurs déjà fort chargés.

Dans cette atmosphère, pour mener à bien son projet, la municipalité entend procéder par étapes.

Arrivée du Tram T2 à la mi-mars

Elle va d’abord profiter de l’arrivée d’une deuxième ligne de Tram, en l’occurrence, la ligne T2 à hauteur de l’hôtel de Région, à la mi-mars, pour piétonniser la partie supérieure de la Confluence, située à hauteur de l’hôtel de Région.

« Nous avons là un carrefour extrêmement contraint et largement saturé à certaines heures de la journée et du week-end. L’arrivée du T2, avec une rame toutes les 2,5 minutes, est une opportunité d’améliorer la desserte du quartier Perrache-Confluence. C’est très positif pour les mobilités dans le secteur. Par contre, le Tram va très fortement complexifier le fonctionnement de ce carrefour », décrit Fabien Bagnon, vice-président délégué à la voirie et aux mobilités actives à la Métropole de Lyon.

Expérimentation

En conséquence,  » C’est pour éviter une saturation complète du secteur que nous avons lancé cette expérimentation. », ajoute ce dernier.

En quoi cette expérimentation consiste-t-elle ? Elle va consister à interdire à la circulation une portion du cours Charlemagne, entre la rue Montrochet et le quai Antoine Riboud, en l’occurrence devant le centre de loisirs et de commerce de Lyon-Confluence et la darse. Une portion de l’ordre de 200 mètres sera ainsi réservée aux modes doux.

On y trouvera aussi une matérialisation sur la voie des zones piétonnes, ainsi qu’un espace récréatif.

Dans le même temps, à l’image de ce que pourrait devenir l’ensemble du cours Charlemagne, l’esplanade François Mitterrand située devant l’hôtel de Région, ainsi que la darse fluviale vont nettement verdir, “pour lutter contre les îlots de chaleur”, “l’idée est de ne pas perdre de temps”, explique Fabien Banon.

Trente-quatre arbres vont ainsi être rapidement plantés, mesurant selon les cas et les essences, de 5 à 15 mètres de hauteur, dont vingt-et-un sur la darse.

Il est vrai très minérale, l’esplanade François Mitterrand va de surcroît être aussi un peu plus verte, grâce à onze “banquettes végétalisées”.

Bataille des sondages

L’exécutif estime répondre de la sorte à l’enquête qu’il a également mené auprès des habitants. « A 71 % des réponses, ce qui ressort est que le cours Charlemagne est trop minéral », affirme ainsi Laurence Boffet, la vice-présidente de la Métropole déléguée à la participation et aux initiatives citoyennes.

Un sondage qui a obtenu près de 800 réponses, selon l’exécutif qui ne va pas vraiment dans le même sens que celui mené par la mairie du 2ème, avec seulement 66 avis contre le projet et… 728 pour.

Une fois passés le printemps et l’été, les résultats de cette expérimentation, “une sorte de démonstrateur”, selon l’exécutif, seront présentés à l’automne prochain lors d’une réunion publique.

C’est à ce moment là que la décision sera prise de poursuivre ou non , voire de faire évoluer le projet. Bref, il s’agit bien d’une piétonnisation à petits pas…