CRMT et le transporteur Berthelet s’associent pour lancer le premier car rétrofité
Cinq semaines c’est ce qu’il a fallu à CRMT pour convertir un autocar diesel du transporteur Berthelet en un véhicule au gaz ainsi qu’un tracteur agricole. Elle s’apprête a lancer le même type de travaux de transformation sur un camion de nettoyage de la Métropole de Lyon, « j’espère voir bientôt circuler plusieurs cars rétrofités sur les lignes scolaires du réseau TCL de l’Est Lyonnais » souligne Bruno Bernard, président de la Métropole et de SYTRAL mobilités.
La réalisation de ces premiers prototypes démontre la faisabilité technique de ce type d’opérations. Elle conforte également l’intérêt des atouts économiques et environnementaux associés à cette économie circulaire. La technique du rétrofit permet la réutilisation majoritaire des composants d’origine des véhicules, la réduction conséquente des émissions de polluants tel que le CO2 (80% d’émission en moins). Les acteurs de cette filière revendiquent l’aspect renouvelable de ce carburant ainsi que l’utilisation de ressources locales et le potentiel d’emplois locaux non délocalisable grâce à l’assemblage.
Labélisés par le pôle de compétitivité Cara le deuxième projet concernant le tracteur agricole a bénéficié d’un financement de l’Union Européenne. La filière se veut dynamique comme l’affirme Edoardo Bassano, directeur général de CRMT, affirmant « nous sommes sur le point de réaliser des investissements importants tant sur le plan matériel qu’humain. Nous prévoyons de doubler nos effectifs d’ici 3 ans ».
Rétrofit : une filière des perspectives
CRMT a identifié le rétrofit BioGNV de cars diesel pour accélérer la transition énergétique dans le domaine du transport scolaire. Ces cars roulent peu, 20 000 km par an, sont contrôlés tous les six mois et sont donc en très bon état fonctionnel après plusieurs années d’utilisation. Ces derniers n’ont pas besoin d’une grande autonomie et utilisent peu les soutes à bagages qui peuvent donc accueillir les réservoirs de gaz.
Cette solution permet aux autocars en bon état et ayant peu de kilomètres de continuer d’opérer dans les ZFE introduites par la loi car ils deviennent des véhicules Crit’Air 1. L’ensemble des agglomérations métropolitaines de plus de 150 000 habitants doivent mettre en place une ZFE d’ici à fin 2024.
99,4 % des 69 000 autocars en circulation en France en 2020 sont encore avec une motorisation diesel et 26% d’entre eux sont des candidats favorables au rétrofit dont 1 600 en Auvergne Rhône-Alpes. La région compte une soixantaine de stations GNV. L’objectif pour la filière est d’atteindre un coût de transformation de l’ordre de 50% du coût d’un car neuf, avec un amortissement possible sur 10 ans.