Dans le programme économique du candidat Kimelfeld à la Métropole : “des nationalisations locales et temporaires”…
Comment se démarquer à trois semaines du 2ème tour des élections à la Métropole ?Président actif pendant la crise du Covid-19., le candidat Kimelfeld renforce son programme économique pour accentuer la reprise. En ajoutant notamment à son programme des « nationalisations locales », mais aussi le rachat temporaire de certains murs commerciaux ; voire encore des tentatives de relocalisation de la production. Revue de détail…
Chef d’entreprise avant de se lancer dans la politique, David Kimelfeld, l’actuel président de la Métropole et candidat à sa réélection avait listé près de 70 mesures en faveur de l’économie dans son programme, avant que ne frappe l’épidémie de Covid-19.
En tant que 3ème homme, il peut retrouver son fauteuil de président si les deux principales listes, celle composée de la Droite et de Gérard Collomb et celle des Verts d’EELV et de la Gauche se neutralisent.
Dans cette perspective, il muscle son programme, annonçant de nouvelles mesures pour accompagner la relance, à l’instar de la Région et de Laurent Wauquiez ; et de l’Etat.
200 millions d’euros pour mener des « nationalisations locales »
C’est la mesure la plus originale. Face à cette « crise inédite » et pour éviter “de voir disparaître des pans entiers de notre économie et des compétences”, David Kimelfeld prévoit l’expérimentation de « nationalisations locales et temporaires d’un genre nouveau » précise-t-il.
La Métropole pourrait ainsi entrer au capital d’entreprises dites stratégiques.
La Métropole de Lyon prendrait ainsi des parts dans des entreprises en difficulté, principalement des petites et moyennes entreprises.
La collectivité se retirerait à tout moment, dès que l’entreprise sera sortie d’affaire.
Dans cette perspective, serait créé un fonds d’investissement qui pèserait près de 200 millions d’euros.
Par ce levier, David Kimelfeld entend « protéger un certain nombre de nos pépites de défauts de paiement, des défauts de règlement ».
Et d’ajouter : « cela évitera de voir nos entreprises se faire racheter à la casse par des fonds d’investissements étrangers ».
La priorité sera donnée notamment aux filières fers de lances de l’économie de la Métropole lyonnaise: biotech, medtech, et la filière verte.
Rachat de fonds de commerce
Le candidat aux élections métropolitaines prévoit également de « racheter temporairement des fonds de commerce et des murs ».
Pour cela, il envisage la création d’un autre fonds : de 50 millions d’euros, à destination des petites entreprises, artisans, commerçants ; et ce, pour une durée maximale de cinq ans.
« Il s’agit de donner de l’oxygène aux artisans et commerçants qui pourront à tout moment les racheter au même prix quand leur situation financière se sera améliorée”, souligne le président métropolitain.
Vers une relocalisation de la production
Autre volet d’une crise qui a mis en évidence un certain nombre de pénuries (masques, médicaments, etc.) : David Kimelfeld entend, s’il est élu, relocaliser un certain nombre de productions sur le territoire de la Métropole.
Pour ce faire, un troisième fonds verrait le jour, dédié à cette relocalisation, à hauteur de 100 millions d’euros.
Seraient privilégiées les entreprises des filières vertes. Elles recevraient une aide de 20 % des investissements de localisation ou de relocalisation, pour les inciter à venir ou revenir dans la Métropole.
Une augmentation de la commande publique
Plus classique enfin, en cas de réélection, David Kimelfeld mettrait en œuvre un accroissement des investissements publics.
Il annonce ainsi dans cette perspective, un investissement de 2 milliards d’euros sur 2 ans, (soit 4,5 milliards sur tout le mandat) dans les domaines de la voirie, la rénovation, la construction d’écoles, de la rénovation thermique, les espaces verts, des réseaux, l’aménagement.
Les entreprises locales seraient privilégiées…
Des mesures susceptibles d’amener les chefs d’entreprise à voter pour sa liste au second tour des élections du 28 juin prochain ?
C’est ce vote des chefs d’entreprise de la Métropole qui avait permis à Gérard Collomb de se maintenir aussi longtemps, tant à la tête de la mairie de Lyon, que du Grand Lyon, devenu la Métropole. Or, on le sait, ce dernier s’est désisté en faveur de François-Noël Buffet (LR).
Qui va bénéficier cette fois du vote patronal ? Probablement pas les Verts, David Kimelfeld ou François-Noël Buffet ?