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Selon la dernière étude publiée par Allianz Trade, les défaillances d’entreprises en Auvergne-Rhône-Alpes ont connu une progression de 1 % au premier trimestre 2025 par rapport à la même période de l’année précédente. Cette hausse modérée intervient après une augmentation marquée de 17 % sur l’ensemble de l’année 2024, elle-même précédée d’une flambée de 37 % en 2023.

Une région fortement contributrice au niveau national

Avec 2 141 défaillances enregistrées sur les trois premiers mois de l’année, la région Auvergne-Rhône-Alpes représente à elle seule 12 % du total national. Elle se place ainsi comme la deuxième région la plus contributrice en termes de défaillances, juste derrière l’Île-de-France.

Si la tendance générale affiche une relative stabilisation, de fortes disparités demeurent entre les départements. La Haute-Loire (+31 %), l’Ain et le Rhône (+18 %) enregistrent une hausse sensible, tandis que d’autres territoires comme la Haute-Savoie (-28 %), l’Allier et l’Ardèche (-16 %), ainsi que la Loire (-11 %) connaissent une baisse significative des défaillances d’entreprises.

Le Rhône, toujours en tête des défaillances régionales

En volume, le Rhône reste le département le plus touché avec 617 défaillances au premier trimestre 2025, représentant plus d’un quart des cas recensés dans la région. L’Isère (349 cas), la Loire (191) et la Haute-Savoie (187) suivent, confirmant leur place parmi les territoires les plus exposés depuis plusieurs années.

Cette concentration souligne la vulnérabilité des zones les plus peuplées et économiquement denses, où la pression concurrentielle et les coûts d’exploitation exacerbés fragilisent particulièrement les structures de petite et moyenne taille.

Une hétérogénéité sectorielle marquée

Sur les douze derniers mois, trois secteurs concentrent l’essentiel des défaillances dans la région :

  • Les services (34 % des défaillances),
  • La construction (23 %),
  • Le commerce (20 %).

L’hébergement et la restauration arrivent en quatrième position avec 13 %. Toutefois, des nuances apparaissent au sein même de ces secteurs. Le commerce de détail, les services aux entreprises, l’immobilier et l’agriculture montrent une diminution sensible des défaillances en glissement annuel, alors que d’autres activités continuent d’enregistrer une hausse, parfois prononcée, comme la construction, l’hôtellerie-restauration et le commerce automobile.

Une dynamique nationale toujours préoccupante

Au niveau national, 18 105 défaillances ont été recensées au premier trimestre 2025, soit une hausse de 2 % par rapport à la même période en 2024. Malgré un léger infléchissement du rythme d’augmentation (+2 % au T1 2025 contre +9 % au T4 2024 et +17 % au T3 2024), le niveau global de sinistralité demeure historiquement élevé.

Selon Allianz Trade, cette évolution est le résultat d’une normalisation attendue après les niveaux artificiellement bas de 2020-2021, mais aussi d’une conjoncture économique toujours fragile, marquée par la fin des aides publiques, la hausse des coûts d’exploitation et des tensions géopolitiques accrues, notamment avec le risque de guerre commerciale déclenchée par les États-Unis.

Toutes tailles d’entreprises et secteurs confondus

La montée des défaillances concerne désormais toutes les tailles d’entreprises. Initialement concentrée sur les plus petites structures, elle s’est étendue aux entreprises réalisant des chiffres d’affaires plus élevés, traduisant une fragilisation générale du tissu économique.

À la fin mars 2025, les entreprises défaillantes représentaient un chiffre d’affaires cumulé de 33,7 milliards d’euros (+6 % sur un an) et un passif fournisseurs de 6,4 milliards d’euros (+11 %). Ces chiffres illustrent l’ampleur financière de la crise, bien au-delà des seules petites entreprises.

Une sinistralité sectorielle inquiétante

Sur les douze derniers mois, certains secteurs connaissent des progressions particulièrement marquées des défaillances :

  • Transport et entreposage (+23 %),
  • Construction (+19 %),
  • Information et communication (+17 %).

En nombre absolu, c’est toujours la construction qui reste le secteur le plus impacté (22 % des défaillances), devant les services aux entreprises, l’hébergement-restauration et la finance/immobilier. Le commerce de gros et l’industrie manufacturière apparaissent comme les seuls secteurs relativement stables par rapport aux moyennes historiques.

Des procédures collectives dominées par la liquidation judiciaire

En termes de procédures collectives, la liquidation judiciaire reste de loin la plus utilisée, représentant 69 % des cas sur douze mois. Les redressements judiciaires progressent (+17 % sur un an), tandis que la procédure de sauvegarde reste marginale malgré une hausse récente.

Ce déséquilibre illustre une difficulté persistante à sauver les entreprises en difficulté par des mesures de redressement, renforçant la nécessité d’une anticipation renforcée des risques financiers.

Perspectives pour 2025 : un environnement toujours instable

Malgré le ralentissement du rythme de croissance des défaillances, Allianz Trade prévoit un maintien à des niveaux élevés tout au long de 2025. Le scénario actuel table sur plus de 68 000 faillites d’entreprises en France cette année, un chiffre susceptible d’être aggravé en cas d’intensification des tensions commerciales internationales.

La vigilance reste donc de mise pour les entreprises, quelle que soit leur taille ou leur secteur d’activité. Allianz Trade insiste sur la nécessité de mettre en place des solutions de protection contre le risque de non-paiement, à travers notamment des assurances-crédit adaptées, afin d’éviter l’effet domino des défaillances dans un contexte économique particulièrement volatil.