Deux jeunes artisans joalliers lyonnais lancent un site de vente en ligne avec assistant 3D
Vendre des bijoux plutôt haut-de-gamme sur le Web n’a rien d’évident. Mise en ligne le vendredi 5 juin par deux artisans joailliers lyonnais, “ Aronine “ est une nouvelle marque de joaillerie artisanale qui a pour ambition de dépoussiérer les savoir-faire traditionnels de la joaillerie. Son atout : un “assistant 3D” sophistiqué qui permet des bijoux sur mesure.
Ils ont pour nom Svetlana de Voronine, 28 ans, major de sa promo à la SEPR à Lyon où elle a effectué sa formation, et Richard Larget, 27 ans, SEPR et Haute Ecole de Joaillerie à Paris, de son côté.
Ces artisans-joailliers lyonnais sont convaincus que l’avenir de leur métier se joue sur internet, avec des bijoux à la fois artisanaux et de haute qualité.
Mûri pendant deux ans leur projet vient de voir le jour, via le lancement de leur site de vente en ligne.
A l’origine ce duo tient depuis 2015 un atelier-boutique à Lyon, installé dans le quartier d’Ainay.
Leur professionnalisme a été rapidement reconnu. Et ce, sans doute pour deux raisons : ils essayent d’abord de sortir des sentiers battus de la bijouterie-joaillerie traditionnelle, en développant une gamme de “bijoux singuliers”.
Seconde raison, sans doute : leur parti-pris créatif : “ celui de la couleur éclatante et des coloris canon , parce que nous voulons que votre bijou fasse tourner les têtes “, précisent-ils. En s’appuyant par exemple sur des diamants de couleur (jaune, champagne, cognac) ; voire encore des gemmes comme le grenat tsavorite ou l’aigue-marine. Ils utilisent également pour leurs bijoux, de l’or recyclé.
L’idée a été de transposer cette première réussite artisanale sur le web “ pour la reproduire à l’échelle régionale, puis nationale, grâce à une offre 3D », expliquent d’une même voix les deux joailliers.
Le vocable d’Aronine est né de la fusion d’une partie de leur nom de famille respectif.
« Avec notre assistant 3D Temps Réel et nos Collections de bijoux customisables en ligne, nous voulons dépoussiérer et défendre les savoir-faire traditionnels de la joaillerie française », lancent-ils un brin provocateurs.
Du sur-mesure
Le concept ? Le client internaute compose son alliance sur-mesure (voire même son duo d’alliances) en 3D grâce à « Edouard » : un assistant 3D Temps Réel “d’un niveau esthétique et technologique inédit pour un « petit » artisan joaillier”, assurent les deux créateurs.
Développé pour Aronine, ledit Edouard permet de créer des alliances en les manipulant à 360 degrés et en temps réel, sur son smartphone, sa tablette ou son ordinateur.
Un outil 3.0 intuitif qui offre un choix de treize modèles originaux susceptibles de réaliser par de multiples combinaisons pas moins de… 15 000 alliances différentes, avec plusieurs combinaisons de métaux précieux, de largeurs d’anneau, de finitions et de gravure, avec ou sans diamants, etc.
Une fois configurés et commandés en ligne, ces bijoux sont réalisés à la main, en 5 semaines, par les deux joailliers dans leur atelier lyonnais, situé dans la quartier d’Ainay, près de la place Bellecour.
Ce genre d’outil est en général réservé aux grandes maisons : Aronine assure qu’il est le premier « petit artisan-joaillier français à se doter d’un outil 3.0 aussi riche, complet, performant et esthétique”.
Un moteur 3D tricolore
Pour ce faire, ils ont fait appel à une société française spécialisée, “3Dswipe by DAV”.
Cette société basée à Paris exploite son propre moteur 3D temps réel, breveté, avec un rendu réaliste, déjà mis en œuvre pour une grande marque d’horlogerie suisse.
“Rares encore sont les marques qui proposent des configurateurs 3D en temps réel avec un choix de produits et d’options aussi vaste, avec un tel réalisme ; et ce, dans une application utilisable sur smartphone et tablettes ”, assurent les deux joaillers.
“ Nous sommes convaincus que l’avenir de notre métier se joue sur internet : nous souhaitons y défendre la place du travail à la main et des bijoux de qualité », ajoutent-ils.
Il ne leur reste plus qu’à le prouver...
Photo-Richard Larget et Svetlana de Voronine à l’œuvre dans leur atelier lyonnais.