Les chauffeurs de taxis lyonnais se déchirent face aux nouvelles licences proposées par la Métropole
Les avis sont pluriels et les opposants ont pu se faire entendre par des actions fortes. La Métropole devra jouer un rôle de médiateur tout en proposant des solutions réalistes et sourcés.
Une ambiance tendue chez les taxis
Jean-Charles Kohlhaas affirmait au micro de BFM qu’il s’agissait de la création de « quelques dizaines » de licences gratuites et non-cessibles « dans les années qui viennent », notamment afin d’éviter le phénomène de spéculation. A la suite de cette manifestation, les chauffeurs avaient pu être reçu par le Président de la Métropole, Bruno Bernard. Plusieurs dates de réunion ont été proposées. La dernière en date a eu lieu le 5 juillet dernier. La Métropole affirme que « les négociations sont ouvertes ».
La Métropole a insisté sur le fait qu’ « Il ne s’agit absolument pas d’« inonder» le territoire avec un millier de licences supplémentaires ». Les organisations syndicales et les chauffeurs veulent des certitudes pour l’avenir. Les opposants craignent surtout le nombre de ces licences gratuites et que cela tue leur profession par une trop grande concurrence.
Une réponse aux besoins du territoire avec de nouvelles licences pour les taxis ?
Depuis 2013, le nombre de licences de taxis à Lyon (environ 1400) est resté inchangé. Tandis que la population de la métropole a augmenté de plus de 100 000 habitants. Par ailleurs, le tourisme a connu une hausse d’environ 25% également. Les licences ont quant à elles augmenté d’environ 100%, atteignent les 150 000 euros et plus. Les loyers demandés aux locataires gérants ont eux aussi également augmenté d’environ 100%, atteignant 1500 euros par mois voire plus. Cela a rendu la situation totalement intenable pour de nombreux taxis.
Une nouvelle étude et une volonté de dialogue
Nous nous sommes entretenus avec Mr. Grici, Président du syndicat LST (Lutte Syndicale des Taxis) à la suite de la réunion du 5 juillet. La Métropole souhaite réaliser une nouvelle étude pour mieux cibler les besoins et prendre la température.
Selon Mr. Grici, ce manque de taxis représente un véritable problème pour la profession. Il décrit la situation et la demande croissante due à l’augmentation de la population, à l’explosion du tourisme dans la région mais aussi à la population vieillissante. Dans un rapport de février 2022, la commission des Affaires sociales fait état d’une augmentation de la part du taxi dans le transport médical, grimpant à 48% en 2020. Ce qui, selon lui, représente une véritable demande et un gros marché à ne pas négliger pour la profession. Tous ces facteurs montrent de réels besoins et une nécessité d’éponger cette demande.
Il regrette que la qualité du service soit impactée par cette forte demande. Mr. Grici défend justement la qualité des services qu’il propose. Il souligne les avis négatifs généralement laissés aux taxis, avec des clients qui ne trouvent même plus de taxis conventionnés. Selon lui, il existe donc un véritable problème qu’il faut solutionner.
D’autres réunions vont se tenir en parallèle des études menées par la Métropole. Il faudra donc encore un peu de patience et d’investissements pour la profession avant la décision finale.