Elle sera inaugurée le 6 mai : la Cité de la Gastronomie de Dijon risque d’éclipser celle de Lyon, en hésitante phase de relance
En matière de gastronomie, l’année 2020 a été à Lyon celle d’une cruelle désillusion avec l’échec de la Cité de la gastronomie créée au sien du Grand Hôtel-Dieu qui a dû baisser le rideau, alors qu’elle était censée être le porte-drapeau de l’art du bien manger à la lyonnaise.
Le nouvel exécutif métropolitain écologiste a décidé à pas comptés de la relancer en 2021, en multipliant les expériences pour tenter au bout d’un an ou deux de trouver la bonne formule, sous l’égide du chef trois fois étoilé Régis Marcon, toujours chargé du comité de pilotage.
À cet égard on peut imaginer que l’irruption prochaine de la “Cité de la Gastronomie” de Dijon, géographiquement le plus proche, un des quatre membres du réseau des “Cités” qui avait été mis en place (Lyon/Dijon/Paris-Rungis et Tours), sera observé de près.
François Rebsamen, maire de Dijon vient en effet d’annoncer officiellement la date de l’ouverture, le 6 mai prochain, de la Cité internationale de la gastronomie et du vin de Dijon.
“Faire vivre les valeurs du Repas gastronomique”
“ La Cité internationale de la gastronomie et du vin a l’ambition de raconter et faire vivre les valeurs reconnues par l’Unesco du Repas gastronomique des Français et des Climats du vignoble de Bourgogne”, a ainsi expliqué François Rebsamen, lors de ses vœux à la population dijonnaise.
Pour le premier magistrat dijonnais : « Combien de villes peuvent-elles se prévaloir de deux reconnaissances de l’Unesco ? Dijon, fière de son histoire, est allée chercher cette chance, qui conforte son positionnement d’incontournable destination internationale du « bien manger », du « bien boire » et « du bien recevoir ».
Et d’ajouter : “ À travers la Cité internationale de la gastronomie et du vin, nous célébrons l’art de vivre à la française, aux fondements de nos valeurs de partage et de vivre ensemble. “
Désormais bien avancée, la Cité internationale de la gastronomie et du vin de Dijon se déploiera autour de 1 750 mètres carrés d’espaces d’exposition avec l’ambition de donner les clés pour comprendre le « Repas gastronomique des Français ».
Sur 6,5 hectares, elle proposera un parcours d’expérimentation qui passera par des expositions, l’école de cuisine Ferrandi Paris, l’école des vins de Bourgogne du Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne, des commerces de bouche, une librairie gourmande, la cuisine événementielle du Village gastronomique, la Cave et les restaurants du groupe Epicure ; mais encore neuf salles de cinéma Pathé, ainsi qu’un village de start-up dont bon nombre sont des Foodtech…
Un projet donc autrement plus ambitieux que celui initial de Lyon, fortement axé sur la gastronomie, mais en l’occurrence avec aussi une part importante donnée au vin.
La Cave de la Cité : 3 000 nectars
Pour preuve, une des pièces maîtresses de cette Cité de la Gastronomie dijonnaise sera constitué par un Espace monumental de plus de 600 m2 sur trois niveaux : “La Cave de la Cité”.
Celle-ci proposera aux visiteurs un vaste lieu dédié à la dégustation, avec une offre quotidienne de 250 vins au verre, parmi plus de 3 000 références de crus du monde entier, dont une place de choix sera évidemment donnée aux vins de bourgogne !
Bref une Cité de la Gastronomie aux ambitions bien plus vastes que celle de Lyon qui pourrait bien lui faire concurrence et la reléguer à l’ombre, si jamais elle se remet de son premier et cuisant échec…