Emirates a déposé une demande : créée il y a un an, la liaison Lyon-Dubaï veut déjà devenir quotidienne
87 000 passagers transportés en une année, un taux de de remplissage de 80 % enregistré en octobre : créée en décembre 2012, la liaison long courrier Lyon-Dubaï a rencontré un vrai succès. A telle enseigne que la compagnie Emirates a décidé de remplacer l’actuel Airbus A 340-500 par un Boeing 777, plus grand et plus confortable, notamment pour la classe affaires. A terme, un A 380 n’est pas exclu. Elle a également déposé une demande pour que la fréquence passe de cinq à sept jours.
Le 5 décembre 2012 marque sans conteste un tournant dans l’histoire de l’aéroport Lyon-Saint Exupéry. Jusqu’à cette date, l’aéroport rhônalpin qui réussit plutôt bien avec ses moyens courriers à destination de l’Europe, n’avait guère eu de succès avec ses longs courriers. Les échecs les plus retentissants avaient concerné par trois fois, la liaison Lyon-New York qui n’a jamais tenu la durée.
Jusqu’à présent, seules deux lignes saisonnières pouvaient être qualifiées de long courrier : entre Lyon et Montréal l’été et un Lyon-Moscou, l’hiver, avec Air Transaero pour les touristes russes se rendant dans les stations de ski alpines, c’est tout.
Il était donc crucial pour l’aéroport engagé dans de lourds investissements que cette nouvelle ligne soit une réussite. A regarder le visage épanoui de Thierry de Bailleul, nouveau directeur France d’Emirates, elle l’est.
80 % de taux de remplissage en octobre
Le seul souci du responsable France de la compagnie du Golfe est de gérer la croissance. Plutôt confortable ! En un an, la nouvelle liaison Lyon-Dubaï a transporté 87 000 passagers, avec un taux de remplissage qui a frôlé, selon Thierry de Bailleul, les 80 % en octobre.
Les touristes et les tours opérateurs ont plébiscité cette ligne qui permet de relier, du fait de la bonne position géographique de Dubaï, aussi bien l’Asie, que l’Afrique ou le continent indien, voire même l’Australie, via un important accord avec Quantas. Il en est de même pour les hommes d’affaires. Actuellement 30 % des passagers se rendent à Dubaï, pour 70 % utilisant une correspondance au sein de l’important hub d’Emirates.
Même s’il reste encore des progrès à faire en terme de taux de remplissage, les places dites à haute contribution, en l’occurrence la classe affaires et la 1ère classe connaissent une bonne fréquentation.
Huit mini-suites
Pour mieux encore la doper, la compagnie annonce qu’elle troquera à partir du 1er février 2014 l’actuel Airbus A 340-500 utilisé, par un Boeing 777. « Ce nouvel avion va nous permettre d’offrir 8 mini-suites en première et 42 sièges business qui se convertissent en lits horizontaux, ainsi que 216 sièges économiques. Nous en attendons un meilleur remplissage, notamment en classe affaires », souligne le directeur France d’Emirates.
Ce dernier n’exclut pas à terme l’utilisation d’un Airbus A 380, le plus gros avion du monde qui a la possibilité d’atterrir à Lyon-Saint Exupéry. C’est un avion qu’affectionne particulièrement la compagnie du Golfe qui vient d’en commander… cinquante de plus !
Mais le plus urgent pour le responsable France d’Emirates est de passer, au départ de Lyon, de cinq fréquences actuellement à sept et de rajouter un vol les jeudis et les dimanches (*). Mais on le sait ce type de décision est éminemment politique.
Reste à répondre à la question : pourquoi cette nouvelle liaison a-t-elle connu une telle réussite. L’important poids économique de Rhône-Alpes, certes. Mais pour Thierry de Bailleul, « elle tient aussi à l’engagement de tous les acteurs locaux ». Il est vrai que tant l’aéroport qui a déroulé le tapis rouge, qu’Only Lyon, chargé de la promotion de l’agglomération, n’ont pas ménagé leurs efforts. Le fait qu’Emirates soit devenue la première compagnie aérienne au monde et des tarifs bien en phase avec la concurrence ont aussi joué un rôle non négligeable.
Un vol cargo fret aussi, chaque semaine
Le poids économique de Rhône-Alpes a joué aussi. En témoigne l’ouverture d’une autre ligne sur Lyon-Saint Exupéry par Emirates, moins médiatique, mais aux retombées tout aussi spectaculaires : celle d’une liaison cargo hebdomadaire entre Lyon et Dubaï représentant une capacité totale de fret de 12 000 tonnes, soit près d’un tiers du fret avionné actuellement transporté au départ de Lyon, toutes compagnies confondues (entre 35 000 et 40 000 tonnes).
Les responsables de l’aéroport lyonnais ont mis quatre ans pour convaincre Emirates de se poser sur le tarmac. Ils ne le regrettent pas !
(*) Le vol d’Emirates quitte Lyon les lundis, mardis, mercredis, vendredis et samedis à 21 h pour se poser à Dubaï à 6 h 15 le lendemain. Le vol retour quitte Dubaï à 14 h 55 pour arriver à Lyon à 19 h 40.
Photo (DL)– Le nouveau responsable France d’Emirates, Thierry de Bailleul, (à gauche) au côté de Philippe Bernand, président du directoire des Aéroports de Lyon.