En compagnie du groupe hôtelier Accor, la start-up lyonnaise Capsa développe un concept d’hôtel…éphémère
Toujours à la recherche de nouvelles idées, le mastodonte français de l’hôtellerie, Accor (Ibis, Sofitel, Novotel, etc.) est en train de réfléchir à un concept totalement original : celui d’hôtel éphémère en dur.
Un établissement qui serait créé uniquement à l’occasion de grands événements, comme les festivals de musique ou les grandes compétitions sportives par exemple et qui serait ensuite installé ailleurs, une fois la manifestation terminée.
Après avoir lancé un appel d’offres européen, Accor a sélectionné il y a un an et demi, une société basée à Meyzieu dans la Métropole lyonnaise : Capsa, une start-up installée sur un créneau original.
Outre le négoce classique de containers, celle-ci opère leur transformation au sein de sa propre usine de 6 000 m2 à Meyzieu, en logements, en bureaux, etc..
Capsa a ainsi construit pour Eiffage dans le Nord-Pas-de-Calais…une prison composée de 47 cellules, créé des laboratoires d’innovation pour l’Ecole Nationale d’Architecture Supérieure de Lyon ; voire encore réalisé une « Maison de projet » de 190 m2 à Villeurbanne.
Lyon-entreprises a déjà évoqué cette entreprise lorsqu’elle avait testé au Havre, des logements étudiants créés à partir de ces mêmes conteneurs.
Un premier test aux Vingt-Quatre heures du Mans
Un premier test de ce concept d’hôtel éphémère a été effectué en juin dernier, lors des 24 heures du Mans. Avec Accor, Capsa a ainsi créé un tout petit hôtel de trois chambres issu de trois conteneurs, le tout complété par un conteneur technique (photo).
Si les containers constituant les chambres sont en métal, tout le reste a changé : les parois intérieures sont couvertes en isolant Fermacell, les façades habillées en bois issu de forêts éco-gérées, on trouve en son sein d’efficaces isolants phoniques.
Le container maritime de base est donc bien loin, même s’il sert de support économique : un container brut coûte entre 2 500 et 3 500 euros…
D’une superficie de 30 à 50 m2, trois types de chambre ont ainsi été dessinés par le designer français Ora-ïto.
On y trouve bien évidemment un lit, ainsi qu’une salle d’eau et un espace de vie, le tout étant climatisé et confortable.
Accor et dans la foulée Capsa, restent très discrets sur ce projet. Le prix d’une chambre et celle d’une éventuelle nuitée ne sont pas à ce stade divulgué. Ni d’ailleurs encore, la suite qui sera donné à cette première expérience.
Celle-ci marque en tout cas pour Accor la volonté de bousculer les codes tout en restant haut de gamme. Et il est bien sûr encore trop tôt pour évoquer son modèle économique tant ce projet est encore embryonnaire.
Cela permettrait en tout cas de donner à Capsa qui croît déjà très vite, un coup d’accélérateur supplémentaire.
Trente salariés, 5,3 millions d’euros de chiffre d’affaires
L’entreprise qui n’est âgée que de quatre ans a réalisé l’année dernière un chiffre d’affaires de 5,3 millions d’euros : elle connaît depuis sa création chaque année une croissance à deux chiffre. Cette année la société devrait connaître une croissance située entre 20 et 30 %.
Riche déjà de trente collaborateurs, elle embauche actuellement un nouveau salarié par mois. « Nous recrutons des profils techniques, des commerciaux », explique Félix Baezner qui avec Guillaume Buissière a rejoint le créateur de la société, Cédric Denoyel, au capital et à l’opérationnel.
« Nous sommes engagés pour l’heure dans un « test and learn ». C’est très expérimental encore …», reconnaît Félix Baezner.
Mais si le retour d’expérience s’annonce positif, c’est un très beau marché qui pourrait s’ouvrir à terme par Capsa, déjà bien installé sur cette niche à la fois particulièrement originale et pour le moins prometteuse…