En procédure de sauvegarde, le spécialiste lyonnais du surgelé, Toupargel, traverse une période glaciale
Le jour de la suspension de cotation, le titre Toupargel a plongé de 19 %. Il affiche un recul de 44 % depuis le 1er janvier… La société créée par Roland Tchénio, 74 ans, et désormais dirigée par son neveu Romain, traverse une mauvaise passe.
Le conseil d’administration de Toupargel, le leader de la livraison à domicile de produits surgelés, réuni le 24 janvier a décidé après en avoir informé les instances du personnel, de solliciter auprès du Tribunal de Commerce de Lyon l’ouverture d’une procédure de sauvegarde au bénéfice de Toupargel Groupe.
Dans le même temps, le conseil a demandé de procéder à une déclaration de cessation des paiements auprès du Tribunal de Commerce de Lyon afin de solliciter l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire au profit des sociétés opérationnelles Toupargel SASU et Eismann SAS.
Le groupe n’avait pas le choix : le concept et donc le chiffre d’affaires ne cessent de s’éroder. Toupargel peine à renouer avec la croissance.
Le chiffre d’affaires 2017 (271 millions d’euros), était en recul de 7,4 % après, déjà une baisse de 5 % en 2016. Et le résultat 2018 attendu pour la mi-février ne s’annonce guère plus riant…
Pour stopper l’érosion du modèle qui a fait son succès dans le passé, Toupargel avait lancé un plan stratégique « Oxygène 2020 » en juin 2017. Et ce, avec un objectif : renouer avec la rentabilité, accroître le chiffre d’affaires et s’ouvrir à de nouveaux marchés, mais il peine assurément à produire ses effets.
Prisonnier de son modèle de démarchage téléphonique demandant des centaines d’opératrices et un produit surgelé en perte de vitesse, notamment chez les jeunes générations, le groupe lyonnais qui a surfé sur le succès à ses débuts peine à se réinventer.
Tourpargel souffre de « la baisse du pouvoir d’achat des seniors », sa clientèle la plus fidèle et de la concurrence des « drives » qui ont essaimé sur tout le territoire.
Un total de 2 800 salariés actuellement
Une sortie de route définitive serait terrible pour l’emploi : Toupargel emploie 2 800 salariés, mais heureusement, on n’en est pas encore là. Lorsque l’entreprise était au mieux de forme, elle employait 3 500 personnes.
Romain Tchénio, Pdg, désormais à la tête de l’entreprise entend « renégocier avec les banques ».
Romain Tchénio
Le communiqué destiné aux marchés parle d’accorder « les parties prenantes » sur les « efforts de financement à poursuivre ».
Et ce, au vu des pertes actuelles, et des moyens que la famille actionnaire est prête à réinjecter : déjà 10 millions en 2018, autant cette année si nécessaire.
Les besoins de refinancement sont estimés à 15 millions « pour passer les deux prochaines années », le temps que le plan de relance Oxygène 2020 produise ses effets.
Un « adossement », n’est pas non plus exclu par la direction.
A suivre…