Enchères du marché de l’art en ligne d’Artprice : adjugé !
De quoi faire rêver bien des créateurs de sites Internet : mercredi 18 janvier, Artprice, le site du très controversé de Thierry Ehrmann, créateur de la Demeure du Chaos à Saint-Romain-au-Mont d’Or, près de Lyon, a attiré 909 000 visiteurs uniques ! L’illustration de la révolution qu’il a impulsée en obtenant, après une bagarre juridique d’une quinzaine d’années, l’autorisation de vendre des œuvres d’art en ligne, à l’instar des commissaires priseurs dans leurs salles des ventes. Au passage, sa société se rémunére à hauteur de 5 à 9 %. Ceci explique que le cours d’Artprice ait bondi en un an de…530 % et de 1 300 % en trois ans…
La révolution Internet vient de faire de nouvelles victimes : les commissaires priseurs. Sans véritables concurrents jusqu’à présent, ceux-ci viennent de s’en trouver un en la personne de Thierry Ehrmann, le créateur de la très controversée « Demeure du Chaos » à Saint-Romain-au-Mont-d’Or, près de Lyon, non loin du restaurant de Paul Bocuse où est installée sa société, Artprice.
Cette dernière est le leader mondial des informations sur le marché de l’art. De la pure information à la vente d’art en ligne, il y avait plus qu’un pas, un véritable gouffre juridique, en fait, que Thierry Ehrmann, juriste de formation a réussi à franchir après quinze ans de procédures.
La révolution était annoncée pour le mercredi 18 janvier. Et effectivement, à l’heure dite, Artprice.com a officiellement étendu ses services aux enchères en ligne. Un véritable succès : en une seule journée, le site a attiré 909 000 visiteurs uniques contre 150 000 d’ordinaire !
Pourtant, jusqu’au dernier moment, ce lancement a bien failli capoter. Un bras de fer juridique a, les jours précédents, encore opposé Thierry Ehrmann au Conseil des ventes, l’autorité de régulation du marché des ventes aux enchères publiques.
Le Pdg d’Artprice est finalement parvenu à lever cette dernière barrière, faisant valoir la loi n° 2011-850 du 20 juillet 2011 (article 5) qui lui permet d’affirmer son nouveau statut d' »opérateur de courtage aux enchères réalisées à distance par voie électronique ».
La veille du démarrage du nouveau service, mardi 17 janvier, le Conseil des ventes déclarait avoir « obtenu satisfaction » sur ses demandes de clarification auprès d’Artprice. Et renonçait de facto à une action judiciaire à l’encontre de la société de Thierry Ehrmann.
Pour éviter tout risque de contestation dans cet environnement hostile, le Pdg d’Artprice a, il est vrai, également multiplié les systèmes de sécurisation de sa plateforme.
Ainsi, l’entreprise est en liaison permanente avec Interpol. Ce qui est d’autant plus facile que le siège mondial de l’organisme international de police est basé à Lyon : ce qui permet de signaler, puis de retirer les éventuelles pièces volées avant qu’elles ne soient mises en vente.
Seules les œuvres identifiées dans la base de données peuvent être vendues. La perception et le déblocage des fonds sont en outre confiés à une société tierce spécialisée dans la gestion sous séquestre en ligne au nom évocateur : Escrow.fr.
Comment fonctionne cette nouvelle version d’Artprice de vente d’œuvres d’art en ligne ? Sur le site, le vendeur fixe les modalités des enchères. Celles-ci ne sont alors accessibles qu’au réseau d’abonnés, soit 1,3 million de personnes dans plus de quatre-vingt pays.
Ces ventes en ligne ont suscité un vrai engouement : depuis le lancement, plus de cinq mille œuvres ont été enregistrées, ce qui représente une mise à prix totale de 820 millions de dollars.
Cette révolution implique-c’est d’ailleurs l’effet recherché par Thierry Ehrmann- une évolution du modèle économique d’Artprice : jusqu’à présent, l’entreprise se rémunérait seulement avec les abonnements des amateurs ou des professionnels de l’art. Les ventes qui existaient déjà, à prix fixe, étaient gratuites.
Elles sont donc désormais payantes : chaque enchère rapporte une commission au site lyonnais : entre 5 et 9 % selon la valeur de l’œuvre. Le succès semble assuré, si on compare cette commission avec les 37,5 % perçus par les maisons d’enchères traditionnelles.
Cette nouvelle révolution initiée par l’Internet n’a pas échappé aux investisseurs boursiers. Déjà bénéficiaire, le site va voir ses revenus exploser. Ceci explique que le cours d’Artprice ait crû de 530 % à 57 euros l’action depuis un an, et de 1 300 % depuis trois ans.
En cette période boursière troublée, peu de valeurs peuvent se targuer d’une telle progression.
Déjà classé parmi les plus grandes fortunes de Rhône-Alpes, avec 90 millions d’euros (selon Challenges 2011), Thierry Ehrmann devrait gagner encore quelques places…
Photo (Artprice) : Thierry Ehrmann, Pdg d’Artprice.