Fermeture de l’usine lyonnaise de vaccins de MSD du groupe Merck qui est transférée près de Paris
Alors que le chimiste lyonnais Novasep annonce qu’il va fabriquer le 1er médicament anti-covid de Pfizer, une autre société installée à Lyon, MSD, issue de Merck USA, annonce la fermeture de son unité de vaccin de Lyon. Quarante-six salariés voient leur contrat de travail transféré sur Paris : les syndicats sont remontés.
En cause, la fin, décidée en décembre 2016, de la joint-venture entre Sanofi Pasteur, entité mondiale vaccins du Sanofi, et le groupe pharmaceutique américain MSD (Merck, Sharp & Dohme).
C’est ce joint-venture Sanofi-Pasteur-MSD qui commercialisait les vaccins des deux sociétés sur le territoire Européen depuis 1994.
Ces deux produits phares, en l’occurrence, le Keytruda (traitement en oncologie) et le Gardasil 9 (vaccin à prévention des infections à papillomavirus humain (HPV) avaient alors été repris directement par MSD Vaccins, avec une partie des effectifs de l’ancienne joint-venture, tout en recrutant de nouveaux employés sur les terres Lyonnaises et au-delà.
“Le long terme aura duré seulement cinq ans”
En janvier 2017, soulignent les syndicats CGC et UNSA de l’entreprise, Cyril Schiever, le président de MSD en France à cette date, avait déclaré à David Kimelfeld, alors 1er vice-président de la Métropole de Lyon, en charge de l’économie, “ vouloir s’implanter sur le long terme dans cet « écosystème scientifique dynamique » qu’est la région lyonnaise”, comme relaté alors par ailleurs par Lyon-Entreprises (lire ci-dessous).
Malheureusement, “le long terme aura duré seulement cinq ans : en novembre 2021, une nouvelle direction de MSD France présidée par Clarisse Lhoste a communiqué son projet de fermeture du site lyonnais MSD Vaccins pour transférer ses activités et actifs à Paris au sein de la filiale MSD France”, déplorent les deux syndicats.
Le projet de transfert de la fabrication de vaccins de Lyon à Puteaux dans les Hauts-de-Seine prévoit en effet le transfert automatique des contrats de travail des 136 collaborateurs de MSD Vaccins, “sans suppression de postes”. Avec à la clef, le transfert du lieu de travail de 46 salariés de Lyon vers Puteaux.
Pour les syndicats, il s’agit “du choix d’un autre âge”
Et d’ajouter : “ Elle demande ainsi aux salariés MSD Vaccins de suivre le mouvement et de quitter leur vie implantée dans la région Lyonnaise pour rejoindre Paris.”
Pour les deux syndicats CGC et UNSA, “ MSD, qui prône pourtant l’innovation, oppose un choix d’un autre âge venant bouleverser la vie de ses salariés lyonnais. Aujourd’hui les demandes principales des salariés lyonnais reposent sur la possibilité d’étendre le travail à distance pour sauvegarder leur emploi à Lyon, mais cela n’est pas une solution envisagée par la direction de MSD France. Elle impose ainsi un choix radical de déménagement en région Parisienne dont les conditions de vie paraissent moins favorables aux salariés MSD Vaccins et qui impactent toute leur famille.”
Pour le syndicat, le choix pour les salariés est draconiens : “ S’ils refusent, ils seront licenciés pour motif économique. S’ils acceptent ils partent sans engagement de la direction quant à la pérennité de leur poste.”
Un choix que déplorent les syndicats de MSD, d’autant que selon eux, “ la croissance exceptionnelle en France délivrée depuis 5 ans par MSD Vaccins avec une multiplication du chiffre d’affaires par 3,5 ne semble pas suffire à convaincre la direction de MSD France pour continuer à développer une société en plein essor dans le bassin lyonnais et nous le regrettons…”