Fin de son joint-venture avec Sanofi : l’Américain MSD Vaccins prend seul son envol, mais reste à Lyon pour se développer
A travers sa filiale MSD, l’Américain Merck qui a dénoué son joint-venture avec Sanofi dans les vaccins le 31 décembre dernier reste à Lyon et entend même y poursuivre son développement. Il vient de regrouper ses deux cents salariés dans le biodistrict de Gerland au sein d’une entité chargée de chapeauter le marché européen pour diffuser les neuf vaccins de son portefeuille.
Pasteur MSD, c’est fini ! Ce joint-venture entre la filiale européenne de l’Américain et Sanofi s’est dénouée le 31 décembre dernier. Chacun des deux laboratoires gère désormais de manière indépendante son portefeuille de vaccins.
MSD prend donc désormais son envol seul et ce, si l’on en croit Cyril Schiever, le président de MSD France, avec une solide envie de développement.
Les deux cents collaborateurs de MSD Vaccins à Lyon sont désormais regroupés au sein d’un même immeuble, avenue Jean-Jaurès, au cœur du bio-district de Gerland. Une trentaine d’embauches sont en cours.
C’est désormais de Gerland que MSD Vaccins assure sa couverture commerciale dans dix-neuf pays européens.
Dans son portefeuille, neuf vaccins « qui offrent des solutions de prévention couvrant tous les âges de la vie : nourrissons, adolescents et adultes », précise le patron de MSD Vaccins France.
Un portefeuille qui va s’épaissir. Trois nouveaux vaccins sont programmés au cours des mois à venir : un premier contre le papillomavirus humain qui devrait être mis sur le marché en milieu d’année 2017 ; un second contre le pneumocoque, avant la fin de cette année ; et enfin, un hexavalent pédiatrique (protégeant contre plusieurs maladies) prévu au cours du premier trimestre 2018.
Un tiers des collaborateurs de MSD France, en Auvergne-Rhône-Alpes
Outre son siège Europe, MSD accueille aussi en Auvergne-Rhône-Alpes, plus précisément près de Clermont-Ferrand, une importante usine de fongicides et d’antibiotiques où travaillent 600 personnes.Au total, la région accueille près du tiers des 2 300 collaborateurs de MSD en France.
La volonté de développement du Groupe américain s’est traduit l’année dernière par près de 7 millions d’euros d’investissement dans la région et par la création en mars dernier d’un « fonds de recherche », doté de 75 millions d’euros.
Lors de l’inauguration de ces nouveaux locaux MSD Vaccins à Lyon-Gerland, outre David Kimelfeld, vice-président à l’économie de la Métropole lyonnaise, MSD Vaccins avait convié Françoise Grossetête.
L’opposition à la vaccination : « un nouvel obscurantisme »
Pas vraiment un hasard : la députée européenne vient de signer une tribune dans le journal économique « La Tribune » qualifiant les attaques contre les vaccinations en France et en Europe de « nouvel obscurantisme ». Et d’appeler l’Europe à mener « une politique vaccinale ambitieuse pour lutter contre la diminution de la couverture vaccinale et la résurgence de maladies que l’on croyait disparues… »
Même si elle n’est pas du même bord politique que Gérard Collomb, elle est aussi l’une des plus farouches partisanes de l’installation à Lyon de l’Agence Européenne du médicament. Du fait du Brexit, cette instance européenne va bien devoir quitter le Royaume-Uni. Lyon est sur les rangs, mais n’est pas seule. Strasbourg ; mais aussi d’autres capitales européennes sont aussi candidates.
Mais pour Françoise Grossetête, Lyon qui est « la Silicon valley du vaccin a toute légitimité pour accueillir cette Agence Européenne du Médicament »…
Une intervention apte à ravir David Kimelfeld, pour qui cependant ce projet d’implantation lyonnaise de cette Agence « ne peut être qu’une œuvre de longue haleine : le chemin va être long et compliqué… ».