François Turcas (CPME) et l’arrivée des Verts à Lyon et à la Métropole : “ Nous avons l’impression qu’il y a une porte qui s’entrouve…”
Comment François Turcas, le président de la CPME du Rhône et d’Auvergne-Rhône-Alpes vit-il avec ses troupes l’arrivée des Verts à la tête des deux exécutifs de la Ville de Lyon et de la Métropole ? Finalement pas si mal que çà, en tout cas avec réalisme et ouverture. Entretien.
Quelle est votre première réaction à l’arrivée de deux exécutifs écologistes tant à la Ville de Lyon qu’à la Métropole ?
A la CPME, nous avons toujours été d’accord pour concilier écologie et économie. Et quand nous entendons les déclarations tant de Grégory Doucet que de Bruno Bernard, nous avons l’impression qu’il y a une porte qui s’entrouve.
Mon sentiment est que ça devrait bien se passer dans la mesure où les intérêts des PME-PMI sont sauvegardés.
A l’instar des autres syndicats patronaux, la CPME était jusqu’à présent associé au pilotage économique de la Métropole. Qu’en sera-t-il maintenant ?
Nous souhaitons que se poursuive le pilotage collectif à travers de Grand Lyon Esprit d’Entreprise qui a si bien réussi à la Métropole. Nous entendons y être toujours associés c’est l’assurance d’une poursuite d’un développement économique plutôt positif que négatif.
Il ne faut pas oublier qu’avant de distribuer, il faut créer des richesses : les PME qui constituent 95 % des entreprises y contribuent fortement, il est indispensable qu’elles soient représentées.
Avant de prendre les rênes de la Métropole, le nouveau président de l’Agglomération était un chef d’entreprise, vous l’avez d’ailleurs rencontré ?
Oui, avant le premier tour, il a tenu à nous rencontrer.
Ce que je vois c’est qu’il a été un chef d’entreprise, qu’il sait ce qu’est une entreprise et notamment une PME spécialisée dans le désamiantage et une entreprise de fabrication de bières. Il n’y a pas de raison donc que nous ne cohabitions pas ensemble.
Pourtant quelques déclarations n’ont pas dû vous enthousiasmer, comme celle, émanant de Grégory Doucet qui demande un arrêt de la LGV Lyon-Turin, et de Bruno Bernard qui souhaite limiter les vols intercontinentaux à Lyon-Saint Exupéry..?
Concernant la LGV Lyon-Turin, ce n’est pas un dossier local, mais régional et surtout national et européen. Je trouverai absurde et ce serait un sacré gâchis si on arrêtait le tunnel alors que beaucoup d’argent a déjà été investi dans ce projet.
Quand aux liaisons aériennes, je comprends l’inquiétude de Bruno Bernard, mais il faut savoir que l’on va vers des avions décarbonés, des recherches importantes ont été engagées en ce sens. Le problème se réglera donc de lui-même avec le temps.
Bref, pas de gué-guerre en perspective entre les Verts au pouvoir et la CPME ?
Il faut regarder la réalité en face. Les deux nouveaux exécutifs sont en place pour six ans. La Métropole représente sur six ans 4,5 milliards d’euros d’investissements. On ne va pas s’asseoir dessus !
Notre seule ambition est de faire avancer les choses : mon seul parti est celui des PME…