Fruit de la fusion de la “Coopérative Dauphinoise” et de “Terre d’Alliances” : naissance du groupe coopératif agricole n°1 en Rhône-Alpes : Oxyane
L’Autorité de la concurrence vient de donner son feu vert. Une nouvelle coopérative est née : Oxyane, dont le siège est basé sur la ZAC de Satolas Green à une encâblure de l’aéroport de Lyon-Saint Exupéry.
Moyennant la cession de cinq sites de collecte (dans les douze mois) demandée par l’Autorité de la concurrence, la Coopérative Dauphinoise dont l’ex-siège est basé à Vienne en Isère et “Terre d’Alliances” à Bourg-en-Bresse dans l’Ain ,vont pouvoir consommer leur union, il est vrai déjà bien engagée.
Cette fusion donne naissance à la première coopérative agricole de Rhône-Alpes où pourtant en la matière, la concurrence est assez rude.
Si l’on excepte le poids-lourd auvergnat Limagrain qui est d’abord un grand semencier de dimension nationale et même internationale (10 000 salariés), le nouvel Oxyane peut s’afficher comme première coopérative multi-productions d’Auvergne-Rhône-Alpes. La coopérative pointe autour de la 25ème place nationale.
Son poids en témoigne désormais : 630 millions de chiffre d’affaires et 1 929 salariés pour 7 000 agriculteurs adhérents.
Son importance tient au fait que les deux ex-coopératives fondues désormais en une seule ont su chacune dans leurs créneaux, mettre en place une grande diversification.
Dans la distribution avec le réseau de 90 magasins Gamm Vert ; dans la production et la distribution d’œufs, dans les céréales, le colza, la viande, le maraîchage, la nourriture pour animaux et même le matériel agricole, etc.
Cette diversification se traduit par un maillage très serré sur les départements de Rhône-Alpes, mais aussi une partie de la Saône et Loire, le Jura, les Hautes-Alpes et le Vaucluse : pas moins de 165 sites sur l’ensemble de ce territoire (silos et magasins), avec deux places fortes, les sièges de Vienne (120 salariés) et de Bourg-en-Bresse (50 salariés).
Pourquoi une telle fusion ? Parce que les deux équipes avaient d’abord l’habitude de travailler ensemble, explique le président d’Oxyane, l’agriculteur Thierry Josserand.
« Accroître notre rentabilité »
Mais aussi plus prosaïquement parce que les contingences économiques l’y poussaient, ajoute Georges Boixo, le directeur général de la nouvelle entité.
“Les législations françaises et européennes évoluent, on le sait, vers une diminution des marges de la coopérative. L’objectif de la fusion est d’accroître notre rentabilité et notre performance.”
Les effectifs devraient ainsi baisser en jouant sur les 350 départs à la retraite qui s’annoncent au cours des prochaines années et dont un certain nombre ne seront pas remplacés.
“Si nous sommes inventifs, efficaces, si nous développons les formations permettant à nos salariés de changer de fonction”, cette évolution devrait se réaliser sans licenciements secs. L’avenir le dira.
Mais une fusion aussi pour quoi faire ?
D’abord l’une et l’autre vont pouvoir développer sur leur propre territoire le points fort de l’autre, qu’il s’agisse de la production et de la commercialisation des œufs, le bio, ou encore le soja, etc.
“Trouver de nouveaux relais de croissance”
Il s’agit aussi, précise le président d’Oxyane “de trouver de nouveaux relais de croissance par un développement des activités tournées vers les consommateurs et aussi des filières agroalimentaires, créatrices de valeur ajoutée.”
Enfin, les responsables de la Coppérative ne cachent pas que cette fusion a aussi un valeur défensive. Pour que les agriculteurs puissent conserver leur pouvoir en région et ne pas dépendre d’une entité lointaine qui un jour ou l’autre aurait pu mettre la main sur les deux coopératives.
“Oxyane nous permet de franchir une nouvelle étape essentielle, pour conserver le pouvoir de décisions en région, optimiser nos coûts de fonctionnement et développer une capacité de d’investissements plus importante”, lance Thierry Josserand.
Bref, la proximité et l’indépendance, des vertus très agricoles, comme facteur de croissance…
Photo-La nouvelle équipe dirigeante d’Oxyane : Mathieu Staub, directeur général adjoint et Georges Boixo, directeur général ; Thierry Josserand, président et Jean-Yves Colomb, président délégué.