Grâce à la visite du président chinois XI Jinping, le projet d’une liaison aérienne Lyon- Shanghai ou Pékin prend de la consistance
Surfant sur le succès de la liaison Lyon-Dubaï, les responsables de l’aéroport de Lyon ont profité de la venue à Lyon du président chinois Xi Jinping pour avancer leurs pions, en direction cette fois de la Chine. Shanghai ou Pékin ? Ou les deux ? Les études effectuées par l’aéroport montrent que de telles liaisons seraient rentables. La cible pour opérer cette liaison : uniquement des compagnies aériennes chinoises.
Air China, Air China Eastern du réseau Skyteam, ou une autre compagnie aérienne chinoise ? Les Aéroports de Lyon ont tablé sur la visibilité que donne à Lyon et à la région Rhône-Alpes la visite officielle de Xi Jinping, le président de la République Populaire de Chine à Lyon, les 25 et 26 mars, pour faire avancer un dossier chaud : la création d’une liaison aérienne entre Lyon et Shanghai ou Pékin.
En général, l’aéroport ne communique guère sur les approches commerciales effectuées en direction des compagnies pour les amener à créer de nouvelles liaisons.
Des discussions suffisamment avancées
Mais explique-t-on à la direction de l’aéroport rhônalpin, les discussions, cette fois, sont suffisamment avancées pour qu’elles puissent être rendues publiques.
Cette même direction dispose d’un argument fort à mettre en avant : la réussite de la première véritable ligne long-courrier au départ de Lyon-Saint Exupéry, le Lyon-Dubaï créée par la compagnie Emirates qui après plus d’un an d’existence connaît des résultats flatteurs avec plus de 80 % de taux de remplissage.
Mieux encore, la ligne passager a été complétée depuis quelques mois par une liaison cargo, via un Boeing 777 qui, elle aussi, affiche un taux de remplissage de marchandises flatteur.
Ainsi, estime-t-on à l’aéroport, « la dimension cargo viendrait soutenir la ligne avec 6 millions d’euros de fret en soute. »
Selon une étude de l’aéroport, entre Lyon et Shanghai, si une telle liaison existait, sur les neuf premiers mois de 2012, l’activité cargo représenterait 8 800 tonnes exportées de Rhône-Alpes et 13 000 tonnes importées de Shanghai.
C’est en effet la ville de Shanghai qui constitue la première destination-cible de la direction de l’Aéroport, suivie par Pékin. Elles offrent toutes deux de forts potentiels de trafic en termes de passagers et de marchandises : tournés vers le tourisme d’affaires pour la première et le tourisme d’agrément pour la seconde.
80 000 passagers et trois vols par semaine pour le futur Lyon-Shanghai
Les échanges économiques entre Rhône-Alpes et Shanghai, le centre financier de l’Asie-Pacifique, sont en effet majoritairement centrés sur les liens d’affaires. Selon l’étude réalisée par l’aéroport, une ligne Lyon-Shanghai représenterait 80 000 passagers annuels nécessitant trois vols par semaine.
Via du « point à point ». Mais toujours selon les responsables de Lyon-Saint Exupéry, le potentiel de correspondance à l’aéroport de Shanghai Hongqiao représenterait un apport de 25 à 30 % de passagers supplémentaires.
En revanche, une ligne vers Pékin serait, elle, à dominante touristique. Là encore, le potentiel est également estimé à 80 000 passagers par an avec 45 % de correspondance à Pékin pour quatre fréquences hebdomadaires.
Une telle ligne permettrait de doper les échanges économiques régionaux
De surcroît, à l’heure où le président chinois a lui-même choisi Lyon pour débuter sa visite officielle en France, les études d’Aéroports de Lyon montrent que, outre l’existence de ces flux, l’ouverture d’une ligne permettrait aussi de booster les échanges entre Rhône-Alpes et les deux régions chinoises concernées. Ne serait-ce pas là une manière de diminuer notre déficit commercial avec la Chine ?
On voit ainsi de plus en plus de visiteurs chinois à Lyon et en Rhône-Alpes. Des circuits permettant d’explorer Lyon et sa Région tout en (re-)découvrant Paris pourraient fortement intéresser les tours opérateurs de l’Empire du Milieu.
Si une telle liaison avec la Chine voit le jour, après les Pays du Golfe, Lyon et la région Rhône-Alpes bénéficieraient enfin d’une porte d’entrée vers l’Asie.
Combien de temps faudra-t-il attendre pour voir la naissance d’une telle liaison directe avec l’Asie ? Prudent l’aéroport évoque un délai de deux ans. Tout en ajoutant que cela pourrait aller plus vite. Il faudra tout de même attendre un petit peu avant de réserver son billet…