Grand Emprunt : 248 millions d’euros pour les neurosciences à Lyon ?
Son budget s’élève à 248 millions d’euros dont 80 millions pourraient être mobilisés dans le cadre du Grand Emprunt. Baptisé Cesame, un projet ambitieux veut ouvrir les neurosciences, actuellement un des domaines les plus dynamiques de la recherche à la santé mentale et à la société. La demande est forte : une personne sur trois en Europe est frappé par une pathologie en lien avec le cerveau. Le dossier a été déposé au ministère. S’il obtient le feu vert (d’ici le printemps), le siège du futur Institut Hospitalo-Universitaire portant le projet sera installé au sein d’un site de 100 ha actuellement développé à l’Est de Lyon et baptisé « Neurocampus ».
La nouvelle frontière de la recherche est constituée par le cerveau dont on sait encore peu de choses. Les neurosciences ont donc le vent en poupe. Les besoins sont énormes : en Europe, une personne sur trois est frappée par une pathologie en lien direct ou indirect avec le cerveau et ce, à tous les âges de la vie.
C’est la raison pour laquelle Lyon où la recherche dans ce domaine est importante vient de lancer un projet ambitieux, chiffré à 248 millions d’euros dont 80 millions pourraient provenir du Grand Emprunt (rebaptisé Investissement d’Avenir). En attente de réponse, le dossier a été déposé au guichet de l’Agence Nationale de la recherche (ANR) dépendant du ministère de l’Enseignement et de la Recherche.
Il s’agirait de créer un Institut Hospitalo-Universitaire (IHU) d’envergure qui serait installé au sein d’un périmètre de 100 hectares situé sur le « Neurocampus » de Lyon-Est qui associe déjà de nombreux laboratoires en matière de recherche dans ce domaine, de soins et de l’enseignement.
Ce lieu compte déjà le premier Hôpital universitaire européen consacré à la neurologie et à la neurochirurgie, mais aussi le Vinatier, un Centre Hospitalier Psychiatrique, ainsi que diverses plates-formes techniques, mais aussi la quasi-totalité des riches structures de recherche en neurosciences de Lyon : 34 équipes de recherche !
Les trois Universités lyonnaises sont parties prenantes de ce projet porté par l’Université de Lyon qui regroupe 19 établissements universitaires de Lyon et de Saint-Etienne.
Ledit projet suscite un grand intérêt puisqu’il s’agira, s’il voit le jour « du premier centre dédié aux liens entre cerveau et santé mentale, réunissant maladies neurologiques et maladies psychiatriques sous une même bannière », s’enthousiasme François Mauguière, directeur de la Fondation Neurodis à qui l’on doit l’idée originelle.
Baptisé Cesame (CErveau et SAnté MEntale), le projet veut appréhender le cerveau en tant qu’organe unique et dans toutes ses dimensions : qu’elles soient plastiques, opérationnelles, émotionnelles ou sociales.
L’Institut Cesame, s’il obtient le feu vert ministériel, s’est donné pour but de développer quatre axes de recherche : la dégénérescence et la réparation cérébrale, le dysfonctionnement des réseaux neuronaux ; la neuro-protection et les interfaces cerveau-machine ; ainsi que les psychopathologies et les troubles cognitifs.
Derrière la recherche sur les neurosciences, se trouvent des enjeux économiques importants. Rien d’étonnant donc si ce projet est accompagné par près de trente partenaires industriels : de la pharmacie à l’imagerie, en passant par les technologies médicales, mais aussi la robotique, l’ingénierie cognitive, voire même les jeux vidéos !
La réponse du ministère est attendue d’ici le printemps. Cesame ouvre toi !
Photo (DR)-François Mauguière, directeur de la Fondation Neurodis à l’origine du projet Cesame.