Gros succès pour la start-up lyonnaise Zelup qui développe une lance à incendie très peu consommatrice d’eau

Thomas Issler, le créateur de la start-up lyonnaise Zelup aurait-il eu le nez creux ? Bien possible. Il y a trois ans, à partir de son produit de base, en l’occurrence un pistolet nettoyant à haute intensité, dit “diphasique” destiné tant aux particuliers qu’à l’industrie, il a eu l’idée d’utiliser le concept pour l’adapter aux lances à incendie des sapeurs-pompiers leur permettant de consommer beaucoup moins d’eau. Puis sont arrivées les canicules à répétition et les méga-incendies. Résultat : la demande a explosé, au même rythme que les demandes d’interviews !

La lance à incendie Zelup répond aux deux principales problématiques du moment : la multiplication des incendies et la sécheresse. Non seulement elle est beaucoup plus économique question consommation d’eau, mais elle se révèle de surcroît plus efficace.

Un timing quasi-parfait !

Quelques mois avant l’été le plus chaud de l’Histoire, Thomas Issler et son équipe avaient achevé avec les sapeurs-pompiers de Paris, de nombreux tests illustrant l’intérêt de cette lance diphasique, à travers un contrat de collaboration. L’objectif : équiper tous les hommes du feu avec la nouvelle lance d’ici 2024.

Brevets

Un concept complexe s’appuyant sur des brevets communs entre Zelup et la BSPP (Etat Français). Il s’agit en effet de créer un brouillard d’eau mêlant l’eau et l’air comprimé avec des turbulences extrêmes, ce qui provoque de fines goutelettes projetées avec une grande puissance.

Résultat : la lance à incendie façon Zelup permet de diviser six à huit fois la consommation des lances habituellement utilisées par les sapeurs-pompiers.

Autres avantages pour les hommes du feu à l’œuvre contre les incendies : la lance version Zelup est aussi moins lourde et donc de facto plus maniable.

Lors du salon Euro-Satory cet été, la start-up a fait forte impression et a bénéficié d’un gros traitement médiatique. Résultat : les commandes sont parties en flèche.

Une levée de fonds de 2 millions d’euros

Pour y répondre et notamment structurer une ligne d’assemblage, la start-up lyonnaise a procédé d’abord à des embauches : elle compte désormais une dizaine de salariés. Et a réalisé il y a trois semaines une levée de fonds de l’ordre de 2 millions d’euros.

Ce financement a été opéré via la région Auvergne-Rhône-Alpes et la Direction générale de l’armement (GGA). Pour répondre à une croissance qui s’annonce très vive, d’autres levées de fonds sont par ailleurs annoncées au cours des mois à venir.

Les marins-pompiers de Marseille et bien sûr les sapeurs-pompiers de Lyon sont dans la boucle. Les demandes affluent également de l’étranger. Rien d’étonnant, les méga-incendies sont devenus un phénomène planétaires touchant les cinq continents…

Pour l’heure, l’entreprise fait encore la majeure partie de son chiffre d’affaires dans les… pistolets nettoyants qui eux aussi sont très demandés, notamment à l’export.

Parlera-t-on un jour de Zelup comme on parle de karcher ?