Gros marché avec Emirates, croissance de 40% : Orapi prend de l’altitude
La PME familiale dont le siège est situé à Saint-Vulbas dans l’Ain a su muer d’une entreprise productrice de consommables pour l’industrie en une société mondialisée de services d’hygiène professionnels, comme en témoigne un contrat récurrent d’un million d’euros par an signé avec la compagnie aérienne du Golfe, Emirates. Surfant sur une croissance de 40 %, le chiffre d’affaires d’Orapi devrait dépasser cette année les 200 millions d’euros.
Installée sur le territoire de la commune de Saint-Vulbas dans l’Ain, Orapi n’est pas l’entreprise la plus médiatisée qui soit. Cette entreprise pourtant cotée en Bourse et dont le cours a bondi de 43 % ne vend pas, il est vrai, des produits très « sexy » : ceux-ci sont destinés à l’hygiène professionnelle ; il s’agit également de consommables pour l’industrie.
Mais depuis quelque temps, elle mérite sans doute plus que d’autres de se retrouver dans le feu des projecteurs.
Ce leader français de l’hygiène professionnelle, de la maintenance et des process industriels opère dans un marché en apparence plutôt basique. Mais malgré tout, ses performances sont impressionnantes.
Son chiffre d’affaires a crû de 40 % en 2012, passant de 122 à 171 millions d’euros, tandis que son résultat net suivait une pente encore plus accentuée, bondissant de 1,2 million d’euros à 2 millions.
Franchissement des 200 millions d’euros de chiffre d’affaires cette année
Son Pdg, Guy Chifflot annonce qu’il franchira cette année la barre des 200 millions d’euros de chiffre d’affaires.
Le groupe familial (la famille Chifflot détient plus de 60 % du capital) s’est permis de souffler à des groupes autrement plus importants que lui, un marché d’ampleur (1 million d’euros par an) qui a de surcroît le grand mérite d’être récurrent : celui de l’environnement du catering (élaboration des repas servis aux passagers) de la compagnie aérienne Emirates à Dubaï, son méga-hub.
Il s’agit pour Orapi d’assurer l’hygiène professionnelle de cette véritable usine qui prépare pas moins de 180 000 repas par jour, à destination des cinq-cents vols atterrissant sur l’aéroport. Avec pour objectif d’ici 2015 : faire de même, mais pour 300 000 repas/jour.
Le rôle de la société rhônalpine qui a basé ingénieurs et équipes sur place, a débuté avec la mise en place d’audits et d’analyses afin de bien appréhender les besoins complexes d’Emirates.
Des plans d’hygiène ont ensuite été élaborés. Orapi assure l’entretien des machines utilisées pour la préparation des repas, mais aussi la mise en place du système informatique de suivi des consommations journalières, développe des protocoles de nettoyage ; mais encore, la formation théorique et pratique des équipes -mille personnes!-travaillant sur ce site. Lequel, bien évidemment fonctionne 24 h sur 24 et sept jour sur sept…
il s’agit là d’un exemple parmi d’autres de la stratégie menée par Orapi qui compte aujourd’hui 1 200 collaborateurs dans le monde dont 900 en France et 380 en Rhône-Alpes.
Des solutions sur mesure
« Nous sommes désormais capables de proposer des solutions sur mesure pour une clientèle de grands comptes. A partir d’un audit, nous évaluons les besoins, nous formons le personnel, nous assurons le suivi directement chez nos clients », décrit Guy Chifflot.
Derrière la mécanique mise en place, il faut assurer. C’est la raison pour laquelle, Orapi a développé quatre laboratoires de Recherche&Développement rassemblant vingt-trois chercheurs, essentiellement des ingénieurs chimistes.
Cette évolution illustre la mutation d’une entreprise dont le premier métier était à sa création, il y a trente-cinq ans, la fourniture de consommables pour les industries. Elle a su muer vers une société de services mondialisées et développé vingt-deux filiales et sept usines sur la plupart des continents.
« Nous cherchions des relais de croissance ? Nous les avons trouvés dans l’hygiène professionnelle qui représente désormais 80 % de notre chiffre d’affaires », se félicite Guy Chifflot.
« Armés pour la croissance »
Pour le Pdg d’Orapi, plus de doute désormais : « Du fait de nos métiers, nous sommes un groupe peu sensible aux aléas conjoncturels. Nous sommes armés pour la croissance… »
A côté des quatre grands acteurs dont fait partie Orapi, le marché français de l’hygiène professionnel est totalement émietté : on y compte de huit cents à mille petits distributeurs. Des regroupements sont en cours. Guy Chifflot entend bien être un des principaux artisans de la restructuration de ce marché.