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La CPME du Rhône, le MEDEF Lyon-Rhône et la CCI Lyon Métropole Saint-Étienne Roanne dénoncent fermement la nouvelle augmentation du Versement Mobilité (VM) envisagée par SYTRAL Mobilités. Dans un contexte économique déjà fragile, les organisations patronales appellent à une révision du modèle de gouvernance des transports.

Une hausse en décalage avec la réalité économique des entreprises

En cette fin de premier trimestre 2025, le climat économique dans le Rhône est qualifié de « fortement dégradé » par les acteurs patronaux. Malgré ce contexte difficile, SYTRAL Mobilités envisage une nouvelle hausse du Versement Mobilité (VM) dans dix communautés de communes de la métropole lyonnaise.

Le VM est une contribution obligatoire prélevée sur la masse salariale des entreprises de plus de 11 salariés, destinée à financer les transports en commun. Mais les chefs d’entreprise dénoncent aujourd’hui une fiscalité devenue trop lourde : en deux ans seulement, la contribution des entreprises est passée de 356 millions d’euros en 2021 à 444 millions d’euros en 2023, soit 88 millions d’euros de hausse​.

Une contribution jugée déséquilibrée et injuste

Les représentants de la CPME, du MEDEF et de la CCI ne contestent pas le principe de financer les transports publics, ni leur importance dans une stratégie de décarbonation. Mais ils dénoncent un déséquilibre profond dans la répartition du financement.

Le modèle actuel repose quasi exclusivement sur les employeurs, sans réelle compensation ni consultation directe dans les décisions de SYTRAL Mobilités. Aujourd’hui, les entreprises ne disposent que d’un siège consultatif (chacune) au sein du Comité des Partenaires, sans pouvoir décisionnel. Une situation d’autant plus contestée que les entreprises participent aussi au financement des abonnements TCL de leurs salariés, souvent à hauteur de 50 %.

Une nouvelle pression fiscale mal accueillie

Cette nouvelle hausse du VM intervient dans un environnement fiscal déjà tendu pour les entreprises locales. Le 17 mars, la Métropole de Lyon a voté une augmentation de 6 % de la Cotisation Foncière des Entreprises (CFE), ainsi qu’un relèvement des droits de mutation à titre onéreux (DMTO). Autant de signaux perçus comme négatifs, en particulier pour les TPE et PME.

Les organisations signataires estiment que cette nouvelle charge risque de freiner les investissements, geler les embauches et affaiblir la compétitivité locale, au moment même où les entreprises réclament stabilité et prévisibilité pour se projeter.

Une demande de gouvernance partagée

Outre le gel de toute nouvelle hausse du VM, les représentants patronaux appellent à une refonte du mode de gouvernance des Autorités Organisatrices de Mobilité (AOM) comme le SYTRAL. Ils souhaitent pouvoir participer pleinement aux décisions stratégiques sur les investissements, les priorités de desserte, et la répartition des contributions entre usagers, collectivités et entreprises.

« Les entreprises ne peuvent pas être la variable d’ajustement pour répondre aux ambitions territoriales portées par les seuls élus locaux et ce sans aucune concertation avec le monde économique », indique le communiqué commun du 24 mars.

Quelles zones sont concernées par la hausse ?

La hausse envisagée du VM concernerait spécifiquement dix territoires de la grande région lyonnaise :

  • Vallée du Garon

  • CA Villefranche Beaujolais Saône

  • CC Pays de l’Ozon

  • CC Beaujolais Pierres Dorées

  • CC Pays de l’Arbresle

  • CC Pays Mornantais

  • CC Vallon du Lyonnais

  • CA Ouest Rhodanien

  • CC Monts du Lyonnais

  • CC Saône-Beaujolais

Ces zones, majoritairement périurbaines ou rurales, abritent un tissu économique dense mais souvent fragile. Les représentants économiques craignent que cette décision affecte particulièrement les PME industrielles et artisanales, déjà soumises à des marges réduites et des incertitudes énergétiques.

Une attente de dialogue et de rééquilibrage

La CPME, le MEDEF et la CCI réclament une répartition plus équitable du financement des transports en commun, incluant davantage les collectivités locales et les usagers. Ils saluent à ce titre la décision de l’exécutif régional, qui a refusé début mars d’appliquer le VM régional pourtant introduit par la loi de finances 2025.

Les signataires appellent à un dialogue constructif pour préserver l’équilibre économique et social du territoire, et demandent une concertation resserrée sur l’optimisation de la desserte des zones d’activités, trop souvent oubliées dans les schémas de transport urbain.