Huit à dix millions d’euros d’investissements : La « Cimenterie » à Albigny promise à devenir un grand pôle de loisirs
Construite en 1920, elle n’a jamais servi par un hasard de l’histoire. L’immense cimenterie située non loin de la Saône à Albigny dans le département du Rhône devrait accueillir d’ici 2020 une brasserie, un lieu d’événementiel, un espace pour l’art contemporain et sans doute d’autres choses encore. Une expérimentation avant travaux va permettre, pendant près d’un an, d’explorer toutes les idées possibles…
Peu après le restaurant Paul Bocuse, à la lisère de Collonges-au-Mont-d’Or, mondialement connu et Albigny-sur-Saône, on aperçoit sur sa gauche, lorsque l’on circule en voiture, une gigantesque cimenterie.
En fait, il faut savoir au départ qu’il s’agit bien là d’une cimenterie puisque celle-ci a été fermée peu après…sa construction en 1920. Elle n’a quasiment jamais servi. Elle a eu tout le temps de devenir un friche industrielle que les graffeurs de la région ou les jeunes en mal d’aventure apprécient particulièrement.
Parmi les ruines, l’immense four est surmonté d’une tour de 25 mètres en briques rouges et armatures de béton. La bâtiment principal fait 60 mètres de longueur pour 20 de large, avec de larges baies vitrées.
Cette cimenterie n’a quasiment jamais fonctionné parce que le groupe financier commanditaire qui l’exploitait, lié à l’affaire Stavisky a fait faillite. Elle a néanmoins été solidement construite car elle est toujours là.
Elle a en tout cas suscité l’intérêt d’un des promoteurs immobiliers les plus en vue actuellement à Lyon, Didier Caudard-Breille, créateur de DCB International. Ce promoteur a de solides moyens.
Il n’a guère eu de difficultés à convaincre un serial entrepreneur lyonnais impliqué un temps dans l’aventure de la relance des Puces du Canal et actuel président de « Lab Event Factory », une société d’événementiel : Jacques Chalvin qui est destiné à gérer ce projet.
Didier Caudard-Breille va s’occuper de la partie immobilière en réhabilitant profondément ce site : un investissement, estime-t-il « de l’ordre de 8 à 10 millions d’euros ».
Deux autres partenaires participent à l’aventure : la société d’investissement Novali ainsi que côté architecture, les Lyonnais de Sagittaire un cabinet de sept architectes.
Une brasserie, des espaces de séminaires, etc.
Reste à savoir ce à quoi ils vont destiner cette Cimenterie qui déploie 6 000 mètres carrés ? Il est d’ores et déjà fort probable que l’on y trouvera une grande brasserie ainsi qu’un espace destiné à l’événementiel notamment en direction de entreprises. Ce n’est pas l’espace qui manque : le bâtiment lui-même est immense et le site sur lequel elle est installée, fait près de 15 hectares. Ce projet pourrait également comprendre un volet culturel, autour de l’art contemporain, des espaces de coworking, des salles de séminaires…
Voilà à quoi devrait ressembler la Cimenterie après travaux (Sagittaire)
Telles sont les premières idées. Mais elle vont être affinées pendant plus d’un an, dans le cadre d’une préfiguration intitulée « la Cimenterie éphémère ». « Cela va nous permettre de tester des idées », explique Jacques Chalvin. Lui qui a un temps dirigé les Puces du canal à Vaulx-en-Velin y voit « un marché vintage », « les Puces autrement », des « vides greniers », mais aussi des animations, des expos photos, ainsi que diverses expressions artistiques.
D’ores et déjà des expositions sont annoncées : l’une consacrée au plasticien Aurélien Grudzien, gros utilisateur de…ciment dans ses œuvres ; et uen autre du sculpteur Mathias Souverbie. Lui utilise un autre matériau : le béton…
Inspirés d’expériences similaires
Les différents partenaires de cette opération s’inspirent de friches similaires qui ont été réhabilitées de belle manière en Europe : le projet « Bikini » à Berlin, voire « Darwin » à Bordeaux ou encore la « LX Factory » de Lisbonne.
Les élus locaux qui se désespéraient de voir cette friche rester en l’état sont bien sûr ravis de l’arrivée de ce duo amenant à la fois de l’argent et des idées. D’autant que ce projet entre dans le cadre de la zone de développement urbain dénommé « La Loupe Albigny » comprenant un total de 40 ha entre la Saône, proche et la falaise des Monts d’or.
Le calendrier tel qu’il est défini prévoit que cette phase de préfiguration se déroulera du 1er mai 2019 au 31 juillet 2020.
Les premiers travaux de réhabilitation pourraient ensuite être engagés pour aboutir au cours de l’année 2021.
Des idées de départ à celles se traduisant concrètement à l’arrivée, y aura-t-il de grosses différences ? A suivre…